Prévues le 25 octobre prochain, les avis sont contradictoires sur la faisabilité des élections communales, régionales et du district de Bamako.
Idrissa Ouattara, élève maitre : « Le moment est venu de s’assumer »
« La tenue des élections communales, régionales et du district est un impératif pour le ministère de l’Administration territoriales et des Collectivités locales. Si nous voulons rester dans notre principe de la démocratie, le moment est venu de s’assumer pour le respect de notre constitution. On ne peut pas chaque fois reporter les élections. Or, la constitution reconnait des élections partielles. Surtout que le Mali n’est pas à sa première expérience d’organiser des élections en temps de crise. En 1999, les communales ont eu lieu dans un premier temps en 400 communes avant de poursuivre le processus dans le reste. Il faut que notre gouvernement prenne ses responsabilités ».
Mahamadou Diarra, juriste « Il y a aujourd’hui une nécessité de reporter… »
« Il y a aujourd’hui une nécessité de reporter les communales, régionales et du district pour un seul constat : l’état actuel de la sécurité. Depuis la signature de l’accord de paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le Mali est en proie à l’insécurité. Le sud jusqu’ici épargné est désormais confronté à des attaques permanentes. Personnellement, je suis pour le report des élections parce que les mesures du gouvernement pour dissuader les terroristes ne portent pas fruit. Et l’administration aussi ne fonctionne pas partout ».
Djalika Tounkara coiffeuse « pas d’élection sans stabilité… »
« Sans une stabilité, je ne vois pas la possibilité d’une élection transparente, équitable et incontestée. Le gouvernement doit revoir sa copie pour la tenue des communales, régionales et du district de Bamako, le 25 octobre prochain. Il faut que le pays stabilise avant d’organiser des élections. Le processus de mise en œuvre de l’accord signé en mai et juin doit être une réalité avant cela. Nos parents sont terrorisés, martyrisés tous les jours. Comment organiser la campagne électorale ? Qui sont inscrits sur la liste électorale à Kidal ? Et les candidats pour briguer les suffrages ? Je pense qu’il faut être dans une logique de paix et de réconciliation qu’électorale ».
Fousseiny Traoré électricien, « Je vote si toute l’étendue du territoire vote »
« Je vote si on le fait sur toute l’étendue du territoire. Je ne sais pas où se trouve les services sociaux de base à Kidal et dans certaines parties de la région de Tombouctou et Gao. Comment organiser des élections sans ces localités maliennes ? Le report n’est même pas discutable ».
Propos recueillis par Yéhia Baby, Stagiaire