Avant d’entrer dans le vif du sujet, le coordinateur du consortium Demba Tounkara a rappelé que l’élection législative partielle en commune V intervient près de deux ans après les élections générales de 2013 suite au décès d’un des élus (Oumou Simbo Keïta élu RPM). Un malheur qui selon lui, réduit le nombre de femmes élues de 13 à 12.
A titre de rappel, il a signalé que 14 candidats étaient en lice, dont deux (2) femmes. Et après les échéances du 1er tour tenu le 31 mai dernier, ce sont les candidats du RPM, Togola Jacqueline Nana Marie Togola et celui de l’URD, Boubou Diallo, qui se sont qualifiés pour le second tour. A en croire les conférenciers, l’électorat de la circonscription pour cette élection était de 245 125 inscrits pour 30 centres et 512 bureaux de vote. Il était prévu également, la distribution de 48 080 cartes NINA pour les électeurs de la circonscription.
Demba Tounkara soulignera que l’une des avancées de ce processus est la prise en compte des nouveaux majeurs qui ont été enregistrés lors de la phase d’achèvement et de pérennisation du RAVEC de 2014.
A l’en croire, c’est grâce à l’appui technique et financier du National Démocratie Institute (NDI) et de (l’USAID) que le consortium a pu être mis en place. Dès sa création,dit-il, il s’est engagé pour une observation neutre, rigoureuse, objective et non partisane de l’ensemble du processus électoral au Mali. Et c’est dans cette optique qu’il a pris part en tant qu’observateur à l’élection législative partielle en commune V.
« Le consortium a déployé 30 observateurs dont 13 femmes dans tous les centres de vote de la commune V ,6 superviseurs dont 2 femmes qui étaient chargés de réceptionner les incidents et prendre contact avec les autorités compétentes» a-t-il révélé.
Observation après laquelle, le consortium a formulé ses recommandations afin de mieux améliorer le processus.
Selon lui, le consortium a opté pour une observation de type fixe. Chaque observateur a eu en charge un bureau de vote mais avec une attention sur l’environnement global du centre.
Pour Samba Touré, secrétaire général du consortium, avant d’être déployés sur le terrain dans les différents centres de vote, les 30 observateurs ont été formés sur les techniques de l’observation à travers le guide de l’observateur, la législation électorale, les formulaires d’observation et de décompte des voix, le code de conduite de l’observateur, ses droits et devoirs.
Selon leurs observations, dit-il, 86,66% des bureaux observés étaient ouverts à 08 heures et l’essentiel du matériel électoral indispensable au déroulement du scrutin était présent dans les bureaux de vote observés par le consortium.
Cependant, dans certains centres de vote, regrette-t-il, les listes électorales étaient mal affichées. Et dans d’autres cas, il y avait des fiches manquantes. Toutes choses qui ont empêché certains électeurs de pouvoir voter.
« Les agents électoraux étaient plus de trois (03) dans tous les bureaux observés dès le début des opérations de vote. Les absents ont été remplacés au cours de la journée », a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter que la moyenne des délégués présents par bureau de vote était de 5 sur 14.
Du constat du consortium, il ressort que le taux de participation a été très faible avec 8,56%.
Et Samba Touré d’indiquer que le consortium a relevé quelques changements d’ordre logistique qui ont désorienté les électeurs.
A noter que sur les trente (30) bureaux de vote observés par le consortium, le nombre total des électeurs inscrits est de 14 123 et le nombre de votants a été de 1209 soit un taux de participation de 8,56%. La moyenne de participation dans les centres était de 25 électeurs par bureau de vote.
Aussi, la faible participation était prévisible car sur les 48 080 cartes NINA, seulement 3671 ont été retirées à la date du 20 mai, selon le consortium. Lors du retrait des cartes, plusieurs difficultés ont surgi des erreurs au niveau des noms, des dates de naissance ou des photos des citoyens.
Parmi les recommandations formulées par le consortium et adressées à la CENI, à la DGE et au ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, figure la prise de dispositions pour inciter les citoyens à retirer leurs cartes NINA afin de pouvoir voter massivement au second tour.
L’évènement a été marqué par la présence du directeur résident du NDI au Mali, Dr Badié Hima.
Fatoumata Fofana