Sa candidature et son échec aux présentes élections législatives sont passés presque inaperçus. Pourtant, le président de l’UFD, Youssouf Traoré fait partie des animateurs de la scène politique nationale depuis l’avènement du pluralisme politique dans le pays.
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D’ailleurs, c’est grâce à cet événement qu’il a pu regagner le bercail en 1991 après un long exil au Burkina Faso à la suite de différends avec son ancien copain, Moussa Traoré, avec lequel il a fait le coup d’Etat de 1968 et dont il était l’un des ministres.
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A l’arrestation de celui-ci 23 ans plus tard, son retour au pays fut salué par une victoire aux premières élections législatives en 1992 dans sa ville natale de San. Pendant la première législature de l’ère démocratique, l’ancien ministre de l’Education, en compagnie des honorables Me Mountaga Tall et Tièmoko Sangaré, participa d’une manière brillante à l’Assemblée nationale. Mieux, il fera même office de principal contradicteur au sein d’un parlement largement contrôlé par l’Adema pasj.
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Ce retour en force du Colonel Youssouf a été arrêté brusquement par les événements malheureux de l’année 2007. Faisant partie du Collectif des partis de l’opposition qui se sont violemment opposés à l’organisation de la Présidentielle du 11 Mai de cette année, dénonçant ses conditions d’organisation, son parti, l’UDF, boycottait lui aussi tous les scrutins présidentiels et législatifs. A l’instigation du tout-puissant Premier ministre à l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta, le colonel Traoré fera un séjour en prison à l’instar d’une dizaine de leaders hostiles au régime d’Alpha Oumar Konaré qu’il refusait d’ailleurs de reconnaître.
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De cette expérience il garda un gros ressentiment contre IBK qu’il continue même aujourd’hui de considérer comme celui qui a fait du mal à la démocratie malienne. C’est donc le plus logiquement du monde qu’il apporta son soutien à l’indépendant Amadou Toumani Touré qui deviendra président de la République. On estima alors que le colonel profiterait de la victoire de son camp pour se faire réélire député. Ce ne fut pas le cas et il commença à perdre du terrain politique. Par moments, il tomba dans l’anonymat le plus total, n’en sortant que donner son avis lors de grands débats publics.
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Cette année électorale est devenue l’ultime occasion de relancer sa carrière politique qui touchait véritablement à sa fin. Comme en 2002, son parti fera partie de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP), la coalition politique qui a soutenu le triomphe électoral du président Amadou Toumani, réélu avec plus de 70% des suffrages. Ce qui fait que la plupart des leaders politiques de l’ADP se sont portés candidats aux élections législatives qui ont suivi. Si cette décision a fait ou est en train de faire les affaires de certains comme Younoussi Touré de l’URD élu dès le 1er tour à Niafunké ou Dioncounda Traoré de l’ADEMA PASJ et Me Mountaga Tall en ballottage très favorable respectivement à Nara et Ségou, elle n’a pas profité au président de l’UFD. Le colonel Youssouf Traoré ne sera même pas au second tour à San : il y a été devancé par les listes de l’ADEMA et du RPM. Une déconvenue qui risque de sonner le glas de sa carrière politique. Ce qui est sûr, le renouvellement de la classe politique semble être engagé et Youssouf Traoré, comme beaucoup d’autres, a désormais sa place au panthéon de l’histoire de la politique malienne.
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Abdoulaye Diakité
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