Dioncounda Traoré face à la Presse : «Nous entendons enlever la majorité absolue des députés». «L’ADEMA n’attend rien de particulier de ATT»

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«Le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice entend enlever la majorité des sièges à l’Assemblée nationale et à défaut se doter d’une majorité confortable, responsable. Cela fait partie d’une de nos stratégies de reconquête du pouvoir en 2012. Amadou ne nous a rien donné et nous n’attendons rien de particulier de sa part». C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée par le président de l’ADEMA, Dioncounda Traoré, à l’occasion du seizième anniversaire du parti, fêté dans la sobriété à Bamako-Coura, le vendredi 25 mai dernier.

Visiblement en forme, le président des abeilles a laissé entendre que son parti est la principale force politique du pays, que c’est un parti de masse.

Les questions des confrères ont principalement tourné autour des législatives et des différentes crises qu’a connues l’ADEMA.

Sur le premier point, Dioncounda Traoré s’est montré prolifique en déclarant que dans le contexte actuel, «le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice entend enlever la majorité des sièges à l’Assemblée nationale et à défaut se doter d’une majorité confortable, responsable. Cela fait partie d’une de nos stratégies de reconquête du pouvoir en 2012. C’est dans ce cadre que nous avons décidé de transformer notre soutien politique en soutien électoral pour ATT».

Dioncounda Traoré dira ensuite que les rouges et blancs ont aligné 103 candidats pour 147 sièges à pourvoir à l’hémicycle. A en croire l’orateur, son parti enlèvera 70% des élus à travers des listes propres et des listes d’alliance. Cette confiance du président de l’ancien parti au pouvoir en sa formation politique s’explique selon lui par «la qualité de son projet de société, l’implantation du parti, l’engagement des hommes et des femmes qui animent l’ADEMA et leur confiance en l’avenir du Mali».

Porte–étendard de l’ADEMA à Nara où il pilote une liste purement abeille, Dioncounda Traoré ne surestime guère son poids : «Je suis candidat comme plusieurs citoyens. Il y a plusieurs listes en lice. Tout le monde s’engage pour gagner. En ce qui me concerne, je me battrai également pour sortir vainqueur de ce scrutin».

En cas de victoire, le président du parti de l’abeille sera t-il candidat à la présidence de l’Assemblée nationale ? «Pourquoi pas ? Si le parti estime que je peux et dois occuper ce poste, je l’accepterai. A priori, je m’engage dans les législatives pour être député».

En outre, Dioncounda Traoré soutient que l’objectif de l’ADEMA n’est pas de barrer la route à IBK qui est un «adversaire sérieux . En 2002, les 52 députés ADEMA ont voté en faveur de IBK bien qu’il n’ait pas eu plus de députés que nous. Nous n’avons pas d’animosité avec IBK. Nous défendons nos chances. Si nous devons gagner, nous gagnerons ».

Par ailleurs, il a martelé haut et fort qu’à la faveur de ces législatives, son parti n’attend rien du président nouvellement réélu, dont l’investiture est prévue pour le 8 juin. «Amadou ne nous a rien donné et nous n’attendons rien de particulier de lui. Nous nous sommes retrouvés avec Amadou parce que nous avons l’engagement commun à travailler pour le Mali. Nous sommes des partenaires» a affirmé le N°1 de l’ADEMA.

S’agissant des différentes crises qui ont secoué le parti, l’orateur les met au compte de la maturation et des ambitions personnelles : «tous les camarades qui nous ont quittés n’ont pas remis en cause notre projet de société. C’est dur, c’est douloureux de se séparer avec certains camarades qui ont cheminé avec nous dans des situations extrêmement difficiles voire périlleuses. Tous les départs depuis 1994 avec ceux qui ont créé le MIRIA, ensuite le RPM et l’URD n’ont pas affaibli le parti contrairement à ce que certains d’entre vous pensent. L’électorat de l’ADEMA depuis 1992 est autour de 35%. Notre parti est la principale force politique du pays. Lors des communales de 2004, le RPM (13%) et l’URD (14%) réunis n’ont pas atteint le nombre de conseillers obtenus par l’ADEMA».

Enfin le président du parti de l’abeille n’a pas cessé de prononcer les mots suivants : dialogue, réconciliation, retrouvaille. C’est dans cette optique qu’il s’est dit disposé à accepter Soumeylou Boubèye Maïga, l’ex-désormais premier vice–président du parti, dans les rangs de celui-ci. «Il a commis une faute. Nous l’avons sanctionné. S’il reconnaît s’être trompé, nous allons l’intégrer dans les structures du parti. Le maire de Bamako, Moussa Badoulaye Traoré avait été exclu du parti. Deux ans après, il y est revenu» a expliqué Dioncounda Traoré.

Rappelons que c’est l’ADEMA-association, créée le 25 octobre 1990 qui a donné naissance à l’ADEMA–PASJ, lors du congrès constitutif des 25 et 26 mai, au Palais de la Culture. Le bureau de 23 membres mis en place était dirigé par Alpha Oumar Konaré. Il comprenait outre ce dernier, Mohamed Lamine Traoré, Ibrahim Boubacar Kéïta, Dioncounda Traoré, Bocari Tereta, Ali Nouhoum Diallo, Tiémogo Sangaré, Ibrahima N’Diaye, Moustapha Dicko, Kadidia Maïga… Aujourd’hui, la direction de l’ADEMA compte 52 membres.

Relevons pour terminer que l’ADEMA association était composée de plusieurs entités : l’US-RDA (Dr Gologo) le PMDR (Pr. Mohamed Lamine Traoré) le PMT (Abdrahmane Baba Touré) le FDPM (Moussa Kéïta dit Tati, frère cadet du président Modibo Kéïta), des patriotes indépendants (Dioncounda Traoré, Pr. Issa N’Diaye).

Chahana TAKIOU

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