Dans les coulisses de la proclamation des résultats des législatives par la cour constitutionnelle

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J”ai eu le sentiment profond que beaucoup d”acteurs politiques, des candidats de tous ordres, de quelque bord que ce soit, se sont installés à demeure dans la fraude généralisée. La fraude, pour ce qui nous concerne, nous devons la prouver. Ce serait facile si nous étions au niveau des juridictions d”ordre public, puisque que là le juge n”est pas limité par le temps et peut faire toutes sortes d”investigations pour parvenir à la manifestation de la vérité, pour la rétablir.

Mais au niveau du contentieux électoral, nous avons des contraintes de temps et de délai qu”il faut absolument respecter. Les preuves dont on parle ne sont pas faciles à apporter dans de telles conditions. A travers la lecture de l”ensemble des requêtes, vous avez vu la physionomie matérielle et morale de l”élection chez nous. Elle traduit toutes les formes de fraudes et, par dessus tout, je ne comprends pas que ceux qui sont chargés, au niveau des bureaux de vote, de travailler dans l”intérêt national, acceptent de procéder à des falsifications de chiffres, de procéder à des inversions de chiffres. Je ne comprends pas que les présidents des bureaux de vote, qui jouissent de la confiance de l”Etat et des responsables, acceptent d”expulser des délégués des partis politiques, ceux-là même qui traduisent, au niveau du bureau, la transparence de l”élection. Je ne peux pas accepter que telles formes d”improbité se retrouvent parmi des hommes que nous avons choisis pour accompagner notre démocratie, la longue quête de démocratie du peuple malien.

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Je voudrais dire qu”il ne faut pas désespérer, que tout peut évoluer, que la démocratie s”est installée dans notre pays. Elle n”ira pas à rebours et le jour viendra où nous atteindrons le sommet de la montagne». Voilà qui se passe de commentaire.

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La "Cour  d”attente"

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La Cour constitutionnelle du Mali, qui est en charge de la gestion du contentieux électoral, a pris pour habitude de proclamer les résultats définitifs des scrutins très tardivement. Pour l”élection présidentielle, il a fallu attendre trois heures du matin pour que les Maliens connaissent le nom de leur nouveau président.

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Lors du 1er tour des législatives, c”est à quatre heures moins le quart du matin que l”audience de la Cour a pris fin. Vendredi dernier, rebelote ! Alors que tout le monde était convoqué pour seize heures, ce n”est qu”à vingt-deux heures que les Sages ont commencé leur proclamation.

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Le président de la Cour constitutionnelle, Salif Kanouté, a présenté ses excuses à l”auditoire mais le mieux serait que, la prochaine fois, l”heure fixée soit respectée tout simplement.

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Les dormeurs de la Cour

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Après six heures d”attente et six heures d”audience, il n”était pas facile pour nombre de personnes présentes à l”audience de la Cour constitutionnelle de rester éveillées. Beaucoup ont donc piqué un petit sommeil.

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 Le hic est que la cérémonie est diffusée en direct à la télévision nationale et que ceux qui sont devant leur petit écran ne font que réveiller les " dormeurs de la Cour " en leur envoyant des SMS ou des coups de fil. Parmi ces auditeurs peu assidus, des ministres, des présidents de partis politiques, des mandataires de candidats et même certains candidats. Soyons tout à fait honnêtes, certains confrères ont, eux aussi, fait partie du lot des dormeurs.

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Thé et bonbons pectoraux à la rescousse

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Pour éviter de dormir, les plus malins se sont abonnés aux «sogho sogho bonbon» (bonbons pectoraux), au thé et même au café noir.

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Le Président de la Cour constitutionnelle n”a pas fait exception à la règle. En effet, Salif Kanouté avait toujours une tasse de café à portée de main, qu”il sirotait au fur et à mesure. Pour la proclamation de ce dernier arrêt de la Cour, beaucoup ont été sauvés par le thé préparé pour les techniciens de l”ORTM. Les «sogho sogho bonbon» n”ont pas réellement été utiles.

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Pour preuve, le ministre Kafougouna Koné en avait acheté un sachet mais il faut avouer que notre "esclave" a été obligé de faire comme les autres et de boire quelques verres de thé pour ne pas s”endormir. En fait, comme chacun sait, Kafougouna avait envoyé son aide de camp cherche du niébé, mais cela n”a pas marché car il n”y avait plus, vu l”heure tardive, de vendeuses de ce plat au niveau du marché Dibida.

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Les «m”as-tu vu ?» de la Cour

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Ils sont nombreux, ces responsables de partis politiques qui viennent faire les «m”as-tu vu ?» à la Cour malgré la présence de leurs mandataires. Car les audiences sont retransmises en direct par la télévision nationale et il importe que leurs militants puissent les voir.

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En plus de ces ténors, il y a des candidats battus, des hommes politiques qui ne sont envoyés par personne, des gens qui se battent pour avoir les meilleures places, au premier rang et ceux qui passent leur temps à effectuer des va-et-vient devant les cameramen, les empêchant de faire leur travail correctement. Contrairement aux autres invités, ils se prennent comme des habitués de la salle d”audience et, s”ils trouvent leur place de prédilection occupée, ils n”hésitent pas à vous faire lever et à créer des incidents inutiles dans la salle.

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100 voix valent 100 000 FCFA

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Pendant la lecture de l”arrêt de la Cour, les requérants ont dénoncé toutes sortes de cas de fraudes. C”est ainsi qu”à Tombouctou le candidat de l”ADEMA aurait demandé à des jeunes de lui trouver 100 voix en leur proposant en contrepartie 100 000 FCFA.

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Dans le cercle de Bourem, ce sont des femmes voilées qui ont joué aux plus malignes en changeant la couleur de leur voile pour voter tout au long de la journée. C”est  la candidate de la liste Taoussa qui a mis un frein à cela en les dénonçant mais avec un certain retard, ce qui a permis de nombreuses fraudes.

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A Bamako, où la corruption a aussi gagné du terrain, la plupart des requêtes ont été rejetées, faute de preuve. Par contre, la Cour a sanctionné des falsifications des résultats à Tombouctou, ce qui a fait que l”ADEMA a finalement perdu dans cette circonscription électorale, de même qu”à Goundam et à Koulikoro.

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La Cour des Aïssata

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Ironie du sort ou simple coïncidence ? On ne saurait le dire !. En tout cas, les trois magistrates qui siègent à la Cour constitutionnelle se prénomment toutes Aïssata. Celle qui est toujours à gauche du Président s”appelle Aïssata Mallé, celle qui la suit est Mme Sidibé Aïssata Cissé et la troisième se nomme Mme Ouattara Aïssata Coulibaly.

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Ce n”est pas tout ! L”une des secrétaires de la Cour Constitutionnelle s”appelle MmeTouré Aïssata Diallo. Nos Aïssata magistrates sont en fin de mission car huit des neuf Sages doivent tirer leur révérence dès février prochain. Mais pas la secrétaire, qui vient tout juste de prendre service.

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Madame et  Monsieur les Honorables

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El Hadji Baba Haïdara et son épouse Aïchata Alassane Cissé dite chatto sont tous les deux  députés depuis le vendredi 10 août 2007. L”honorable Haïdara Baba  a été élu sur la liste USRDA à Tombouctou tandis que son épouse s”est faite élire sur la liste indépendante Taoussa à Bourem.

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Un autre couple aurait pu être à l”Assemblée : il s”agit du barbu de SADI et de sa femme. Mais, si Oumar Mariko a été brillamment élu à Kolondiéba, tel n”a pas le cas pour Korotoumou Théra, qui s”est classée troisième en Commune I lors du premier tour des législatives.

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A la différence du couple Haïdara, les époux Mariko sont membres du même parti politique, alors que Baba Haïdara est US-RDA et sa femme indépendante. Qui va suivre qui? On le saura certainement lors de la rentrée parlementaire le 3 septembre prochain.

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Rassemblés par Kassim TRAORE

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