Sans Tabou: allégations de fraude électorale, quand le voleur crie au volaur

La sainteté ne se proclame pas ! Faisant fi de toutes leurs stratégies malsaines utilisées lors de ces communales, des partis politiques de la place, depuis quelques jours, ne cessent de crier au voleur, indexant les autres comme au tripatouillage politique en vue certainement de tromper l’opinion.

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Municipales au Mali: problèmes logistiques, sécuritaires, et faible participation
Un électeur vote dans un bureau de Bamako, le 20 novembre 2016. © REUTERS/Adama Diarra

La sainteté ne se proclame pas ! Faisant fi de toutes leurs stratégies malsaines utilisées lors de ces communales, des partis politiques de la place, depuis quelques jours, ne cessent de crier au voleur, indexant les autres comme au tripatouillage politique en vue certainement de tromper l’opinion.

Si les communales du 20 novembre ont été saluées comme élections démocratiques, libres et transparentes et considérées comme le signe d’un courage politique des autorités nationales par des observateurs indépendants, des responsables politiques ne semblent pas comprendre ainsi les choses.

À l’image de l’ex-mouvement rebelle de la CMA, des responsables politiques sont sur le créneau, depuis le lendemain de ce scrutin, dénonçant à tout bout de champ une fraude massive orchestrée par leurs adversaires politiques. À la limité s’ils ne contestent pas les résultats de ce vote, pas parce qu’ils ne reflètent pas la vérité des urnes, mais tout simplement parce qu’ils ne sont pas en leur faveur. Alors que le décompte des voix se poursuivait encore dans les commissions, chacun y va de son commentaire pour dénoncer et protester contre les premiers résultats de ces élections.

Certains menacent même d’être dans la rue si la situation ne changeait pas en leur faveur. Pour ce faire, tout est mis en œuvre pour conditionner l’opinion, dans ce sens, à travers des campagnes médiatiques controversées, des appels à la violence à peine voilés. Ce fut le cas, depuis lundi dernier en CVI du district, à Gao et en CII du district lundi.

En donnant de la voix pour décrier ‘’une fraude inédite dans l’histoire de l’organisation d’une élection dans le pays’’, des responsables du parti Adema et l’URD en commune II affirmaient mardi dernier qu’ils ne seraient pas d’accord avec ‘’les résultats de la commission’’. Et pour cause, des responsables de ce parti accusent le RPM de violer les règles du jeu pour avoir, accusent-ils, orchestré de nombreux actes frauduleux.

C’est le même refrain pour le parti l’URD qui a d’ailleurs donné le ton de la contestation bien avant la tenue des élections au cours d’une conférence de presse tenue à son siège à la veille de ces consultations électorales.

En commune II où il a été fait cas par ces partis de fraude et de falsification de suffrages, il ne ressort nullement des propos de ces responsables du parti Adema qu’ils ont eux aussi mis en place des commissions avec comme mission commando d’achat de l’électorat. Car de sources bien informées, nous apprenons que des agents de sécurité ont mis le grappin sur un jeune alors qu’il s’apprêtait à introduire de centaines de spécimens votés dans un bureau de vote. Ce jeune que les responsables frondeurs de l’ADEMA et de l’URD ont soigneusement prit le soin de taire le nom et le parti n’était pas quand même un militant du parti du Tisserand accusé pourtant de tous les péchés d’Israël. Dès lors, il se pose la question de la crédibilité de ces responsables dénonciateurs, si n’est le « voleur qui crie au voleur ».

Par ailleurs, on sait qu’en matière de contentieux électoral, si ce n’est par simple volonté d’intox et de la propagande, ce n’est pas dans la rue que se mènent ces genres de contestations. Les voies de recours judiciaires existent et sont connues de tous.

Par Sikou BAH

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