En attendant le chronogramme des élections attendu ce mardi à l’issue des concertations entre le département et les partis politiques, les états-majors des formations huppées sont agités par les stratagèmes et combinaisons pour élaborer leurs listes et dégager des têtes de liste. Pour un paysage de plus d’une centaine partis dont la plupart n’existent que dans le district, seulement quatre entités vont disposer de prétendants sérieux pour le District et polarisent à ce titre les alliances plausibles. Il s’agit en l’occurrence de l’Adema-Pasj, du RPM, de la Codem et probablement de Yelena.
Au sein de ces principales forces politiques, les tractations vont bon train ou ont même déjà atteint leur épilogue dans certains cas. La Codem par exemple s’est définitivement résolu à aligner l’ancien maire de la Commune III, Kader Sidibé, dont les intentions pour les régionales étaient prévisibles depuis son renoncement à rempiler aux dernières communales. L’ancien président de l’Association des Municipalités du Mali a le mérite d’avoir été investi sans heurt par sa nouvelle famille politique, qui compte bien profiter de son expérience politique ainsi que du capital de sympathie bâti sur le socle de longues années passées au contact des électeurs et de notoriétés du District de Bamako.
À la différence de la Codem, la partie n’est pas encore totalement pliée au Pasj pour le maire sortant du District, Adama Sangaré. Sur les éventuelles velléités ambitieuses, les ultimes incertitudes ne seront guère levées avant la prochaine conférence élective des Abeilles du District, quoiqu’une première conférence se soit précédemment prononcée en faveur de l’investiture de l’actuel maire de Bamako comme porte-drapeau des Ruchers aux régionales avortées.
Une nébuleuse plus épaisse prévaut au nouveau parti majoritaire, le RPM, où l’ancien maire de la Commune IV – quoique longtemps annoncé au starting-block- pourrait voir sa candidature hypothéquée par un jeu de spéculation électorale entre les deux partis les plus influents de la majorité présidentielle. En dépit de sa suprématie en nombre d’élus dans les différents conseils communaux la capitale, nombre de responsables et têtes pensantes du Parti du Tisserand estiment plus judicieux de renoncer à la bataille électorale de Bamako au profit du Pasj en échange de la présidence d’une autre région plus jouable. La question demeure en définitive à savoir si le RPM va définitivement abandonner Bamako ou miserpour de bon sur son ancien maire de la Commune IV ?
Quoi qu’il en soit, la carte Issa Guindo restera handicapée par le grand pessimisme ayant gagné sa propre famille politique quant à ses capacités à affronter les mastodontes putatifs ou déjà déclarés. Parmi eux pourrait figurer, jusqu’à preuve du contraire, l’autre ancien maire de la Commune IV Moussa Mara, longtemps pressenti au starting-block électoral pour le conseil régional de Bamako et en dépit de l’impossibilité de cumuler les deux ambitions présidentielles et régionales. Naguère considéré comme un ultra-favori de la bataille, l’ancien Premier ministre est défavorisé quant à lui par les infamantes tracasseries policières que sa réputation politique subit de plein fouet depuis la dénonciation de la gestion domaniale de la Commune IV sous son autorité.
Abdrahamane Keita