Sondage : Que pensez-vous de la nouvelle CENI

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Après les formations politiques, ce fut le tour de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI) de passer au cible de l’appréciation des Maliens, à travers ce sondage a cherché à savoir ce que les Maliens pensent de la nouvelle Ceni. Sur 1000 Maliens en âge de voter interrogés à Bamako, seuls 16,3% estiment que cette Ceni peut réellement dire le droit des urnes. 34,4% estiment que la Ceni, telle qu’elle est composée n’est pas du tout crédible, 19,7% des interrogés disent ne pas avoir d’opinion sur cette institution et 29,6% la trouve peu crédible.

16,3% Crédible
34,4% Non crédible

Ici comme là-bas, les opinions divergent, en fonction de l’intérêt que l’on a pour la chose politique ou du degré d’information que les Maliens ont sur la commission électorale nationale indépendante. Et surtout en fonction de la situation économique de nos enquêtés, qui traversent un désert économique long de plus de 10 ans d’agitations politiques. 19,7% de sans opinion sur la Ceni contre seulement 16,3% qui la trouve crédible, alors que 29,6% pensent que la Ceni telle que composée est tout simplement peu crédible. Le plus lourd score 34,4% non crédible est à l’actif des sceptiques, ceux-là qui estiment que la composition de la Ceni ne respecte pas l’orthodoxie de l’esprit de la loi électorale.

Du sérieux et de la crédibilité du sondage
Telle que développé dans notre premier sondage, la méthodologie de travail a consisté à interroger 1000 Maliens en âge de voter à Bamako. Nous nous sommes limités à Bamako pour son caractère représentatif du pays. A Bamako on a l’avantage d’avoir des enquêtés qui sont plus informés de l’actualité politique, et donc plus enclins à répondre à nos questions. Subdivisée par notre équipe d’étude, en 6 zones, la capitale comporte des pôles plus proches de l’opposition et des secteurs qui ne le sont pas totalement acquis. Vis versa, la mouvance présidentielle a des zones acquises à sa cause en fonction des partis politiques et des zones qui lui sont défavorables. L’échantillonnage aléatoire simple utilisé donnait donc la chance égale à tout malien en âge de voter, de faire partir de notre échantillon. Du chauffeur de Sotrama au chef service en passant par les hommes en tenues (policiers, gendarmes, douaniers, militaires …), les commerçants, les ménagères, les élèves, les étudiants, le mécanicien, le tapissier, le menuisier, le libraire, le pharmacien, le militant et sympathisant de parti politique etc.….Chacun aurait la chance d’être au hasard être dans le lot de l’échantillonnage enquêté. Le questionnaire a été testé à l’avance par les membres de l’équipe afin de mesurer son efficacité à collecter des informations mesurables nécessaires au dépouillement.

Des résultats parlants   
Que pensez-vous de la nouvelle Ceni ? La question était fort simple et donnait une éventuelle réponse parmi lesquelles l’enquêté devrait choisir qu’une seule, selon sa connaissance ou son intérêt pour le sujet. Au bout des comptes, seulement 16,3% des Maliens en âge de voter trouvent cette Ceni, telle que composée, crédible. Pas question pense une autre frange de la population enquêtée : ils sont 34,4% à juger la nouvelle Ceni, non crédible. Par contre, 29,6% autres pourraient se loger dans le groupe de ceux qui la trouvent crédible, si notre Ceni avait été mis en place en tenant compte de la loi électorale, c’est ce qui ressort de l’avis de cette troisième catégorie (29,6% qui estiment que cette institution de la République, impliquée dans les élections, n’est que peu crédible). Enfin sur le sujet, les 19,7% restant sont sans opinion.

Analyse des résultats
La logique voudrait, pour les élections prochaines qui ont pour mission de choisir le nouveau locataire de Koulouba et les Honorables députés d’atténuer la souffrance des Maliens au sein de cet scrutin que tous soient d’un avis favorable, sans l’ombre d’un doute, sur la crédibilité de l’organe qui a la charge de proclamer les résultats ou de régler les contentieux électorales. Mais il se trouve que l’étude réalisée, sur la base des démarches méthodologiques reconnues en sciences sociales, et en toute objectivité, seulement 16,3% des Maliens sondés lui accordent leur satisfecit total, alors que 29,6% lui donnent un avis peu favorable, c’est-à-dire peu crédible. Or pour une question aussi sensible, pour une institution aussi importante que la Ceni, il ne devrait pas s’agir de l’a peu près. Si les plus optimistes pensent que pour avoir placé un président de confession religieuse, suffit pour la transparence au sein de cette institution, il ya ceux là aussi qui pensent que les hommes religieux maliens ont failli à leur mission car plus politisés que religieux. Pour eux, le fait de placer un président venant de la religion musulmane ne change rien à la fraude, car pour eux les religieux du pays sont à craindre plus que les hommes politiques car ce sont des vrais blasphémateurs et des corrompus, qui ne jurent que par les billets de banque. Donc l’expression des 34,4% est celle des gens assez catégoriques et pointilleux sur les choses : ‘’lorsqu’on mélange les tomates pourries aux bonnes tomates, le tout fini par pourrir !’’ S’exclame de façon récurrente les enquêtés de cette catégorie. Ici il ne s’agit pas nécessairement d’avoir des textes qui éditent tout à chaque fois qu’on veut faire un pas. Mais il s’agit de la bonne conscience qui devrait guider nos actions. Lorsque nous nous sommes attendus qu’il faut sortir du tunnel, lorsque nous parlons tous désormais le même langage celui du renouveau et de la bonne gouvernance de l’apaisement, il ne faudrait plus que quelqu’un posent des actes qui puissent semer des doutes dans les esprits, clament ces 34,4%. Les sans opinions engrangent à eux seuls 19,7% de la population des Maliens en âge de voter. Ce taux est trop élevé, quand on sait que pour une question qui concerne tous les Maliens, 197 sur 1000, soit 19,7% de citoyens n’ont pas d’opinions à remettre. C’est d’autant plus inquiétant que la plupart de ces enquêtés sont déçus par la politique malienne. Ils sont désabusés qu’ils assimilent les élections au truquage, au hold-up électoral, afin de compte ils ne s’intéressent plus à l’actualité politique. Cette frange de la population, souvent ignorante de comment les affaires du pays évoluent actuellement, sont susceptibles de manipulation, ce qui constitue un danger pour le processus électoral. Mais il est intéressant aussi de savoir que ceux là ne sont pas souvent informés de l’actualité.

L’appel est lancé
Ici comme dans le précédent sondage, l’opinion malienne voudrait interpeller les instances impliquées dans l’organisation des élections, dans la proclamation des résultats, du règlement des contentieux qu’elles ont la lourde mission de réussir à sortir le Mali de la crise et des contestations sans cesse des élections organisées depuis l’avènement du renouveau démocratique en 1991. Les Maliens ont été marqués par la page trop mouvementée du passé. Une élection pacifique et juste en est la solution.
 Paul N’guessan

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