Sidi Mohamed Diawara, directeur/pays de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux

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« Ces élections de juillet doivent être utilisées comme le vrai symbole du retour à l’ordre constitutionnel, à la résistance, à la partition, à l’obscurantisme religieux, au retour à un parti unique, à un régime militaire»

Sidi Diawara
Sidi Diawara

Il est le représentant de la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux au Mali, il travaille dans l’organisation des élections, en collaboration avec le ministère de l’administration territoriale  et les autres acteurs impliqués.  A l’issue de l’atelier sur le rôle et la place des femmes dans le processus électoral en période post-conflit, organisé par l’Aprofem, nous avons eu un entretien avec l’expert Sidi Mohamed Diawara.
A travers l’atelier qu’il a animé avec une soixantaine de participants, il s’agissait de définir le rôle que les femmes du Mali pourraient jouer concrètement, pour que les élections se passent normalement, comme prévu dans le calendrier républicain, et qu’elles soient les plus paisibles possibles, malgré la crise que le pays connait. Il souhaite que les femmes puissent participer activement, c’est-à-dire sortir massivement pour voter, se porter candidates et être élues à des postes à pourvoir.
Sur l’organisation des élections en juillet 2013, Sidi Mohamed Diawara a rappelé cette locution proverbiale : « A cœur vaillant rien d’impossible». Il fonde l’espoir sur les uns et les autres. « Dans un pays qui est en crise, lorsqu’il ya un sursaut national, une prise de conscience des acteurs politiques et des populations, en général, tout est possible.» a-t-il précisé. Cependant, il reconnait que l’organisation des élections au mois de juillet vient avec beaucoup de défis.
Le Directeur/ pays de la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux, a cité, entre autres, les défis de faire une liste électorale, assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national, redéployer l’administration dans les zones qui étaient sous occupation des jihadistes et des rebelles du MNLA. Tout en affirmant que ces défis sont entrain d’être relevés, il a évoqué le cas des réfugiés, qui ne sont plus chez eux. Selon Sidi Mohamed Diawara, il faut s’assurer que toutes ces personnes puissent voter, d’une manière ou d’une autre, afin qu’elles ne sentent pas laissées pour compte par la République. A cela, il a ajouté les défis financier et technique.
Il a prévenu que le choix du fichier biométrique, pour les élections de juillet 2013, exige  la mise en place d’un plateau technique, capable de traiter les informations collectées pendant le recensement, et de pouvoir générer une liste électorale  comprenant tous les Maliens éligibles à voter. C’est-à-dire tous ceux qui ont 18 ans et plus.
Certes, les défis sont énormes, mais M. Diawara pense qu’avec l’assistance de la communauté internationale et la collaboration franche des partis politiques, ils pourraient être relevés en juillet.  Il ajoute ceci : «On doit comprendre qu’il ya un besoin pour organiser des élections le plus tôt possible, afin d’avoir un gouvernement légitime. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Si jamais, lors de l’organisation du processus électoral, on se trouve en face d’obstacles qu’on ne peut pas lever dans l’immédiat, les acteurs aviseront et les décisions qui doivent être prises seront prises au moment venu.»
Il invite les Maliens, surtout les femmes, à  voir ces élections de transition comme les élections les plus critiques de l’histoire récente de la République du Mali. « Ces élections de juillet doivent être utilisées comme le  vrai symbole  du retour à l’ordre constitutionnel normal, à la résistance, à la partition, à l’obscurantisme religieux, au retour à un parti unique, à un régime militaire. » a précisé Sidi Mohamed Diawara.  Il insiste  sur la mobilisation de tous, surtout les jeunes et les femmes, pour la réussite des élections. Sans ces deux catégories sociales, le Directeur/ pays de la Fondation, pense que les élections ne seront pas un succès. C’est pourquoi, il demande aux bailleurs et aux  Organisations non gouvernementales de mettre l’accent sur ces catégories, surtout les femmes.
Ahmadou Maïga

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