Scrutin du 20 novembre : Les premières leçons à retenir

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Un électeur vote dans un bureau de Bamako, le 20 novembre 2016. © REUTERS/Adama Diarra
Les élections communales se sont déroulées dans la majorité des localités du Mali. Plus de 7 millions électeurs étaient appelés à élire les conseillers municipaux de 688 communes, sur les 703 que compte le pays. Selon des observateurs, si le taux de participation reste la grande inconnue de ce scrutin, dans les centres urbains les opérations n’ont pas enregistré d’incidents majeurs pouvant entacher les votes. En revanche certains analystes regrettent que le processus soit entravé par l’insécurité et l’achat des consciences. Ils craignent des suites judiciaires pour un certain nombre de ces élections.

 Pour le moment aucun résultat officiel n’est encore disponible. La commission de centralisation des résultats a installé son quartier général au gouvernorat du district de Bamako. Le décompte s’est poursuivi au cours de la journée. Mais dans certaines localités, les partis politiques se disputent déjà la victoire.

Prévues dans 688 communes, ces élections municipales ont pu se tenir dans environ 640 circonscriptions électorales. Dans plus d’une quarantaine de communes, les élections ont été empêchées. Si à Kidal la CMA s’est opposée à l’organisation du scrutin, dans d’autres localités le matériel a été brûlé ou emporté par des hommes armés. Mais selon des observateurs dans les centres urbains au nord et les localités d’autres régions du pays, les opérations de vote se sont déroulées sans incidents majeurs.

Côté mobilisation, le ministère de l’Administration territoriale n’avance pas pour l’instant de pourcentage. Mais hier dans les centres de vote, la participation des électeurs était très différente selon les circonscriptions.

Pour les autorités maliennes, ces élections constituent “une étape importante de la sortie de crise”. Mais elles interviennent alors que le processus de mise en place des autorités intérimaires n’est toujours pas effectif.

Dans la région de Gao, les communales se sont déroulées sans incidents dans les zones urbaines. Dans la Commune de Gabero, il n’y a pas eu d’élection. Les matériels électoraux de la Céni ont été brûlés. A Ansongo, le scrutin n’a pas pu se dérouler dans les zones sous contrôle de la CMA ; à savoir : les communes de Tessit, N’Tillit et de Talataye.

En 5e région, les communales n’ont pas eu lieu dans une vingtaine de communes. Dans la région de Mopti, les opérations de vote ne sont pas tenues dans neuf communes sur les 15. Les raisons avancées par les autorités sont la montée de la crue dans certains villages ou l’insécurité. C’est le cas dans la Commune de Dialloubé où des bandits armés non identifiés ont incendié successivement la marie, les locaux de la sous-préfecture ainsi que la résidence du sous-préfet et le matériel électoral est “parti en fumée”.

Dans le cercle de Djenné, sur les onze communes, les votes n’ont pas eu lieu dans quatre communes, notamment à Togué, Mourari, Koikourou et de Kewa. Dans le cercle de Ténenkou seulement deux communes sur dix ont voté.

Sur les 16 communes du cercle de Koro, le scrutin n’a pas pu se tenir dans la Commune de Dinagourou. A Douentza, deux bureaux de votes ont été brûlés à Nôkôra dans la Commune de Haïré.

Les communales ont été marquées à Tombouctou par plusieurs vols et destructions de matériels électoraux. Ces incidents ont empêché la tenue du scrutin dans plus de 15 communes.

A Ber, dans le cercle de Tombouctou, la présence de la CMA a empêché la tenue du vote. A Goundam, sur les 16 communes, les élections se sont tenues seulement dans deux communes. Le même scénario dans le cercle de Gourma Rharous où des matériels ont été brûlés.

A part la Commune urbaine de Niafunké, les sept autres communes du cercle ont connu des problèmes. Selon le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, des bandits armés ont envahi les communes de Léré, Djanké et Soumpi et saccagé le matériel électoral.

Le scrutin s’est bien déroulé dans l’ensemble dans la région de Ségou. Des incidents ont été signalés dans la Commune de Nampala, à Toladji, annulant le vote. Des matériels électoraux ont été dérobés dimanche soir par des individus armés. Après l’attaque, les mesures sécuritaires ont été renforcées dans la zone afin de veiller à la bonne tenue des scrutins.

A Diabaly, deux localités ont été attaquées, dimanche vers 10 h, à savoir Boukiwéré et Mabouk. Selon un élu de Diabaly, il n y a pas eu de victimes mais les opérations électorales n’ont pas pu se dérouler dans la localité.

A Kidal, la Coordination des mouvements de l’Azawad a refusé l’organisation du scrutin avant l’installation des autorités intérimaires. Les régions de Ménaka et de Taoudéni sont exclues des communales. Les autorités disent être dans la logique des autorités intérimaires malgré les récentes contestations des populations locales.

Le scrutin de dimanche pourrait contrarier la légitimité des nouveaux élus compte tenu des difficultés constatées dans son organisation. C’est la position exprimée par Dramane Diarra, le président du Réseau Appui au processus électoral au Mali (Apem). Selon lui, le processus a été entravé par l’insécurité et l’achat des consciences.

Dramane Diarra se montre pessimiste quant à la suite du processus : “Est-ce que ce scrutin va permettre de donner plus de légitimité à ceux qui seront là par rapport à ceux qu’ils sont censés remplacer. Je pense que cette question-là, on peut sans se tromper répondre par la négative. Dire que non, ceux qui seront là n’auront pas plus de légitimité que ceux qu’ils ont remplacés. Au-delà de ça, vous savez on a toujours dit qu’il y avait des risques énormes par rapport à la sécurité, ce n’était pas caché. L’environnement légal même du scrutin n’est pas sain aujourd’hui. Vous avez posé la question de savoir qu’est-ce qui va arriver demain ? Moi je pense que ce scrutin va avoir beaucoup de suites judiciaires surtout, c’est la crainte pour toute personne avisée”.

Avec Tamini

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3 COMMENTAIRES

  1. Les politiciens et les administrateurs de ce pays n’ont que faire d’une élection bien organisée. Car ils ne font aucun effort dans ce sens et attendent les dernières minutes pour précipiter les choses. De toutes les façons qu’ils ne se méprennent pas car cette situation s’arrêtera un jour très proche. Il faut que ces hommes et ces femmes impliqués directement dans politique et administration sachent que seule la vérité triomphera un jour.

  2. … ‘ “Est-ce que ce scrutin va permettre de donner plus de légitimité à ceux qui seront là par rapport à ceux qu’ils sont censés remplacer. Je pense que cette question-là, on peut sans se tromper répondre par la négative. Dire que non, ceux qui seront là n’auront pas plus de légitimité que ceux qu’ils ont remplacés… ‘ … /// …
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    Si je comprends bien…, il ne fallait pas voter…, il fallait indéfiniment prolonger le mandat de ceux qui étaient en place… ? C’est pas sérieux… ! On est en démocratie oui ou non ? Leur mandat était déjà périmé depuis trois ans environ…
    On pourrait voter plus tard dans les communes où l’élection n’a pu se dérouler pour cause d’insécurité. Pourquoi entretenir une situation de chao en permanence… ?
    Si on devait attendre que tout le monde soit unanime pour la tenue des élections, il n’y aurait d’élection nulle part au MALI. Les Gens qui sont installés dans le pouvoir, n’ont pas envie d’être mis à l’épreuve des élections.

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