Devant cette question, plusieurs observateurs semblent être sceptiques sur le respect du chronogramme fixé par le fait des retards accusés dans la désignation des 4 membres issus des partis politiques au sein de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Pour rappel l’ingérence du ministère de l’Administration territoriale dans les travaux aurait conduit déjà certains partis à ne plus se considérer dans le processus de la loi électorale en cours.
Même si les autorités maliennes ont montré leur volonté en présentant un chronogramme détaillé à la CEDEAO pour le retour à l’ordre constitutionnel, il y a lieu de s’inquieter sur son respect. Les retards mis dans les travaux de la loi électorale font douter certains observateurs de la société civile sur un éventuel respect des calendriers déclinés par le gouvernement. Il s’agit notamment, des retards dans la mise en place de l’AIGE au niveau national qui était prévue pour le 13 juillet dernier. Cependant, les modes de désignations des membres de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE ) semblent diviser la classe politique et parmi les 271 partis, seulement, 47% auraient fait des propositions. Par ailleurs, la pomme de discorde serait due à l’immixtion du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation dans la désignation des 4 membres issus des partis politiques. Pour rappel, le bureau de l’AIGE comporte 15 membres, 4 pour les partis politiques, 3 pour la société civile, et les 8 autres pour les autorités de la transition qui doivent les designer parmi les personnalités indépendantes neutres. Et l’AIGE a pour mission, l’organisation et la gestion de toutes les opérations électorales et référendaires et elle comprend un organe délibérant, le collège et celui d’exécutif et enfin le bureau. En effet, pour passer à la désignation desdits membres représentants les partis politiques, il sera procédé à un tirage au sort placé sous la supervision d’un huissier commissaire de justice pour enquête de moralité. Après celle-ci, 8 personnes y seront retenues et s’en suivra la désignation des 4 personnes recommandées. Certainement, cette ingérence du département de tutelle aurait motivé le parti yelema de Moussa Mara, la CODEM deHousseyni Amion Guindo dit Poulo et une bonne partie du cadre d’échange des partis politiques de claquer la porte. “Toute chose qui risquerait d’impacter la tenue prochaine des élections”, indiquera le chef de mission MODELE-Mali, Ibrahima Sangho, ajoutant qu’il est impérieux de respecter la loi électorale qui stipule en son article 7, que “les membres représentants les partis politiques et la société sont désignés selon les modalités fixées par ces institutions ou organisations”. Rappelons que tous les démembrements de l’AIGE doivent être en principe, effectifs au plus tard le 19 septembre 2022 et les 15 membres de l’autorité indépendante de gestion des élections ont un mandat de 7 ans et va désormais remplacer la CENI.
Yacouba COULIBALY