Sans être plus explicite, le ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, a évoqué la possibilité de tenir des élections communales et régionales décalées. C’était le lundi 18 juillet dernier à son département, au cours d’une rencontre avec les partenaires techniques et financiers. Il s’agissait de dégager des priorités pour bénéficier de l’appui des partenaires techniques et financiers dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Les échanges de cette réunion, 3ème du genre au titre de l’exercice, ont porté essentiellement sur la mise en place des autorités intérimaires et les chantiers de la décentralisation, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Au cours de la rencontre, les partenaires techniques et financiers, sous la direction du chef de la Délégation de l’UE au Mali, Alain Holleville, ont demandé au Gouvernement malien de dégager des priorités pour bénéficier de leur accompagnement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord.
Devant les partenaires du Mali, le ministre de la Décentralisation a fait des clarifications quant à l’installation des autorités intérimaires. Il a affirmé qu’aucun chronogramme n’a été validé concernant la mise en place de celles-ci et a indiqué que la période du 15 juillet au 25 août mentionnée dans «l’Entente» n’est pas encore validée.
Ce qui est sûr, a-t-il ajouté, c’est qu’à partir du 25 août toutes les autorités intérimaires seront installées, partout où elles sont nécessaires. En répondant à une question du chef de la Délégation de l’UE au Mali, qui a voulu savoir le rôle que joueront les autorités intérimaires si les élections devaient avoir lieu à la date prévue, c’est-à-dire le 25 septembre, parce que, selon lui, celles-ci doivent participer à la préparation des élections, Ag Erlaf a évoqué des élections décalées, sans être plus explicite sur comment cela allait se dérouler.
Selon lui, les organes actuels des Collectivités territoriales sont décriés par les populations, «non pas à cause de leur incompétence, mais parce que leurs mandats sont terminés et qu’elles souhaitent voir de nouvelles têtes».
Sur la révision constitutionnelle, il a annoncé qu’après la nomination du Président du Comité d’experts au Gouvernement, une nouvelle personnalité sera désignée pour diriger les travaux de cette structure. Cette relecture de la Constitution du 25 février 1992 vise à intégrer dans la nouvelle Constitution les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
La réforme constitutionnelle vise aussi à créer une Cour des comptes, ce qui est exigence communautaire de l’UEMOA. Le ministre en charge de la Réforme de l’Etat a annoncé aux PTF que le coût de la révision constitutionnelle s’élèverait à 200 millions de nos francs. C’est pourquoi il a sollicité l’appui de nos partenaires pour accompagner le Gouvernement malien dans cette tâche.
Youssouf Diallo