On qualifiait de débâcle les élections législatives ratées de 1997 avec IBK comme Premier ministre. Vingt années, il semble que l’histoire semble se répéter sous une autre et avec le même personnage dans le rôle de président de la République. Et pour cause : selon toute évidence, les efforts déployés pour l’organisation des consultations du 17 décembre tendent vers une déplorable annihilation.
En atteste pour le moins la sortie du ministre en charge des élections sur les antennes, dans le sillage des échanges qu’il a eus sur le sujet avec les composantes de la classe politique. En effet, après les atermoiements et le jeu de cache-cache inutiles, la gênante réalité sur l’incertitude du rendez-vous électoral de décembre a eu finalement droit au chapitre lors de la traditionnelle concertation entre le ministre de l’Administration Territoriale et les partis.. Des explications fournies par le ministre Tiéman invité pour la circonstance sur le plateau de l’Ortm, on peut retenir que les avis sont partagées selon les formations politiques. Il y a, selon lui, les partis politiques qui estiment que les élections peuvent se tenir et d’autres qui soutiennent que la situation sécuritaire n’est pas encore propice pour des consultations. Quid de la position du gouvernement ? Sur la question, la réponse du ministre Tieman Hubert Coulibali en dit long sur les intentions des hautes autorités de mettre un terme au processus enclenché depuis quelques mois, notamment depuis le vote du Code des collectivités contesté par les mouvements armés suivi de la convocation du collège électoral.
De source bien introduite, en tout cas, le report longtemps pressenti du rendez-vous électoral de décembre n’attend plus que la caution formelle du chef de l’Etat fraîchement revenu d’un périple moyen-oriental. Il n’est donc pas exclu que le réalisme finisse par l’emporter sur l’entêtement de certaines tendances du gouvernement à franchir le Rubicon d’une débâcle certaine, au regard de la kyrielle de facteurs qui militent en défaveur de consultations électorales d’envergure comme les régionales et l’élection des conseils de cercles couplées aux communes partielles. Au véto opposé par les mouvements armés (loyalistes et séparatistes)s’ajoute une absence criarde des préalables pour la tenue d’un scrutin fiable : pas de moyen de sécurisation d’un scrutin, pas d’administration et par conséquent de relais locaux du processus électoral en question.
Mais, en évitant la débâcle que préfigurent les préparatifs et conditions d’organisation du rendez-vous du 17 décembre, les autorités ne pourront pas, de toute évidence, esquiver le grand gâchis que sous-tend le report imminent desdites consultations. À un mois jour pour jour de l’échéance, le processus électoral aura gravi de nombreuses étapes qui ont sans doute occasionné une saignée inestimable du trésor public imputable notamment à la commande de cartes NINA pour les nouveaux citoyens en âge de voter, à leur enrôlement à travers une révision exceptionnelle des listes tout aussi coûteuse, aux dispositions pour la confection de bulletins de vote et la préparation d’autres matériels électoraux, etc. Bref, difficile d’être exhaustif sur les proportions dans lesquelles le processus électoral aura coûté des ressources financières au contribuable avec des résultats à peine capitalisables.
Les états-majors de partis, ainsi que les candidats individuellement pris, ne sont guère épargnés par le grand gâchis. En plus des contributions par candidat encaissés par l’Etat pour plusieurs dizaines de millions, des dépenses énormes auront été engagées dans les préparatifs de la compétition en termes de tournées, périples et réunions politiques, de conférences électives dont les frais ne seront guère compensés en cas d’ajournement très plausible.
La question fait jaser dans nombre d’états-majors de grandes formations politiques avec des interrogations de plus en plus persistantes sur l’incurie qui consiste à engager la classe politique dans un coûteux processus avec tant d’incertitudes sur son aboutissement..
Si la classe politique est effarouchée autant c’est aussi parce que ce n’est pas une première. Les dernières communales ont été par exemple programmées trois fois et reportées autant de fois en causant les mêmes désagréments financiers aux formations qui comptent sur l’échiquier politique.
La Rédaction
Comment tenir des elections dans des circonscriptions electorales qui ne sont pas sous le controle du pouvoir central ? Les elections se tiennent pour developer , qui se fera par des visites de terrain et autres , mais vous conviendrez avec moi que depuis 2013, meme IBK ne peut se rendre dans ces localites, les ecoles et autres structures locales Sont fermees. Il faut d’abord ramener la securite pour parler d’elections.
Mon cher ce que vous dites est pertinent, mais nous sommes au Mali sous le regne d’IBK, ou tout le monde fait sa loi. La CMA dit non ! Pour que ces elections se tiennent le 17/12/2017, je ne crois pas, puisque meme en desinteressant la CMA, il ne faut perdre de vue que d’autres groupes armes ne sont pas signataires de l’accord pour la paix : Amadou KOUFFA au centre , IYAD Ag GHALI au Nord, qui peut les empecher d’agir dans ces zones sous leur controle ?
Comments are closed.