Recrudescence de l’insécurité dans le pays : Menaces sur les élections

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Un homme de la Coordination des mouvements de Azawad dans la ville de Kidal en mars 2016. © Stringer/AFP
Un homme de la Coordination des mouvements de Azawad dans la ville de Kidal en mars 2016. © Stringer/AFP

Avec la recrudescence de l’insécurité dans le cercle de Tominian, on note un élargissement de la carte de l’insécurité, qui au-delà des traditionnelles régions du nord et du centre, met dans la tourmente, le cercle de Tominian, dans la région de Ségou. Dans ce climat de la terreur, la CMA après avoir dénoncé la marche solitaire du gouvernement, s’oppose à l’organisation des élections dans l’Azawad.

Dans un communiqué du 28 octobre 2017, signé par son porte parole, Ilad Ag Mohamed, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), indique qu’elle « s’oppose à l’organisation des élections dans les 

régions de l’Azawad », dans le contexte actuel. Elle demande au Gouvernement du Mali de surseoir à la tenue de ces élections jusqu’à la mise en place des conditions optimales, idoines et transparentes pour la tenue de ce rendez-vous décisif pour l’ensemble des populations et ce, sous l’égide de la Communauté Internationale. « Nous constatons sur le terrain que le gouvernement persiste dans la logique unilatérale d’organiser les élections communales et régionales en convoquant le collège électoral sans discussions préalables avec les parties signataires. Au regard de cette situation, la CMA s’oppose à l’organisation des élections dans les régions de l’Azawad sans une prise en compte des aspects politiques inscrits dans l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment l’opérationnalisation des Autorités Intérimaires, l’organisation du retour des refugiés/déplacés, la révision des listes électorales, la relecture des lois portant libre administration et codes des Collectivités Territoriales et bien d’autres aspects y afférents », indique le communiqué de la CMA, qui demande au Gouvernement du Mali de surseoir à la tenue de ces élections jusqu’à la mise en place des conditions optimales, idoines et transparentes pour la tenue de ce rendez-vous décisif pour l’ensemble des populations et ce, sous l’égide de la Communauté Internationale. Cette prise de position de la CMA et le climat d’intensification de l’insécurité au Mali ne sont pas les meilleurs alliés du gouvernement pour la tenue des élections dans cinq semaines. Car notre pays est loin de la paix souhaitée.

Mardi 24 octobre, tard dans la nuit, à Soumpi, localité située à 35 kilomètres de Nianfunké, région de Tombouctou, deux militaires ont été tués et trois autres blessés dans une attaque terroriste. Les assaillants, avant de se retirer, ont aussi brulé 22 camions bennes et citernes de la société SATOM, une société sur le chantier de la route de Goma Coura-Tombouctou. Le coût de ces 22 camions est estimé à au moins 3 milliards de CFA, partis en fumée, selon nos sources. Depuis le début de ce chantier, il y a eu environ 30 militaires maliens tués par des djihadistes, venus à pied ou en motos, pour attaquer cette base de la société SATOM, infligeant ainsi de lourdes pertes humaines et matérielles à cette base qui était gardée par une centaine de militaire, selon des sources sécuritaires. Un jour avant, le lundi 23 octobre, Les postes de sécurité installés dans les localités de Dioro et Ouan ont tous les deux subi des attaques menées par des hommes armés considérés comme des terroristes. Deux ans et quatre mois après la signature de l’Accord pour la paix et la sécurité au Mali, les terroristes gagnent du terrain. En visite dans les pays du Sahel, une mission du Conseil de Sécurité des Nations Unies a séjourné au Mali du 19 au 22 octobre 2017. Les ambassadeurs du Conseil de sécurité ont réaffirmé le soutien des Nations-Unies à la force conjointe du G5 Sahel en vue de lutter efficacement contre le terrorisme.

Dioro-Ouan

L’attaque des postes de sécurité installés dans les localités de Dioro et Ouan (région de Ségou) le lundi 23 octobre 2017, par des hommes armés considérés comme étant des djihadistes, est un mauvais présage, car cet évènement traduit que des extrémistes ne sont plus confinés dans le centre, mais avancent sur la ville de Ségou, capitale de la 4è région administrative du Mali. L’attaque du poste de gendarmerie de Ouan, dans le cercle de Tominian (région de Ségou) a coûté la vie à un gendarme et fait deux blessés parmi les gendarmes. L’attaque a aggravé la panique des villages qui vivent sous la menace permanente des groupes djihadistes. La communication était interrompue, la liaison téléphonique ayant été coupée. Le village de Ouan (cercle de Tominian) est sur la route de Mopti non loin de Fangasso (cercle de Tominian) où un agent des eaux et forêts et son ami un agent d’agriculture avaient été assassinés (8-9 octobre). En s’en prenant à Dioro, c’est tout un symbole que les djihadistes visent. Chef lieu de la commune du même nom, Dioro est seulement à 60 km à l’Est de la ville de Ségou, mais une grande zone de production agricole, notamment du riz, qui constitue la principale source de revenu. La commune compte 29 villages.

La poussée djihadiste dans les rizières de Dioro est d’autant plus inquiétante que la zone est située à l’entrée du Delta central du Niger où les fidèles de Amadou Koufa mènent la vie dure à la population locale. Les ressortissants de la localité de Macina (Ségou) ont déjà tiré la sonnette d’alerte sur l’isolement des villages de la zone ; une défaillance qui profite aux terroristes. Les autorités du pays sont interpellées par la progression des terroristes au cœur de cette région, qui inquiète à l’approche des élections régionale et communale. Des observateurs estiment que ces scrutins ne pourront pas se tenir dans les conditions sécuritaires actuelles sur plusieurs parties du territoire national.

Nara

Le mercredi 18 octobre dernier, dans le cercle de Nara, le commandant de brigade de la gendarmerie de Guiré et son aide de camp ont été enlevés par des terroristes. Après maintes investigations, il est apparu le Commandant de la Brigade de Gendarmerie de Guiré a été intercepté et emmené par des terroristes alors qu’il était en déplacement sur le tronçon Nara-Mourdia, a indiqué l’armée malienne, dans un communiqué. Des sources locales précisent que le corps sans vie du chauffeur du véhicule qui transportait le commandant de brigade a été retrouvé par les éléments qui ont pris en chasse les terroristes. Les FAMa, engagées dans la lutte contre le terrorisme. Mais jusque là, aucune trace du Commandant porté disparu.

Depuis l’attaque de Timissa (Carrefour Djenné), le samedi 11 février 2017, faisant 1 mort et 1 blessé, la série noire se poursuit. L’attaque de

Benena, le 8 juillet 2017 a semé la panique dans cette localité du cercle de Tominian, même s’il n’y a pas eu de mort. Par contre, il y a eu 2 morts à Djamakan (tasilma).

B. Daou

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