Recensement Administrative à Caractère d’Etat Civil (RAVEC) : Des milliers de maliens non enrôlés entre regret et abstention…

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Lors de la campagne de recensement en 2009, nombreux sont les Maliens qui se sont abstenus de se faire enrôler. En cette veille des élections, bon nombre d’entre eux regrettent, alors que certains persistent dans leur abstention.

 

“As-tu retiré ta carte NINA : Non ! Pourquoi : je n’en ai pas, je n’ai pas fais le RAVEC’’…Tel est la quintessence du débat qui domine l’actualité un peu partout au Mali ces derniers jours. Depuis le 1er juin dernier, les enrôlés du RAVEC ont commencé à rentrer en possession de leur carte portant le Numéro d’Identification Nationale (NINA). Tandis que les autres ne peuvent que se contenter de contempler les cartes de leurs proches, puisqu’ils n’en auront pas tout simplement car n’ayant pas été recensés.

 

 

Chez les personnes ayant refusé de se faire enrôler, il a été constaté deux principales causes d’abstention. L’une, administrative et l’autre presqu’inqualifiable. Pour les abstenus administratifs, deux raisons se dégagent. Certains estimaient qu’une fois recenser, il n’était plus possible de falsifier des données comme l’âge. D’autres, par contre, croyaient que faire le RAVEC n’avait pas de sens parce qu’il n’était bénéfique que pour le Président ATT que l’on soupçonnait en son temps de vouloir briguer coûte que coûte un troisième mandat.

 

 

Pour les seconds, aucune raison concrète ne peut être évoquée. Car ils trouvaient plutôt que toute cette histoire de RAVEC n’était que du cinéma. Toutefois, il faut reconnaitre que bon nombre de ces réservistes ont repris conscience in extremis. L’un d’entre eux s’est confié à nous au groupe scolaire 1er cycle de Daoudabougou : “ je suis habitant de Daoudabougou mais j’ai fais mon RAVEC à Djicoroni Para. Quand les recenseurs étaient à 10 mètres de ma porte, je pensais qu’ils étaient là parce qu’ils n’ont rien à faire ou encore pour gagner gratuitement de l’argent. C’est seulement après leur départ que j’ai compris à quoi cela servira’’.D’après nos enquêtes, certains Bamakois sont allés jusqu’en dehors de Bamako pour se faire enrôler,  parce qu’ils ont compris l’enjeu et la nécessité de l’enrôlement.  Or,  Bamako avait déjà achevé son processus d’identification.

 

 

 

Mais dans cette série de rédemption, certains ne peuvent qu’être des repentis passifs, car ayant pris conscience quand tout s’est arrêté.Bourama Coulibaly en fait partie : “cette fois-ci, je n’ai plus aucune chance de régulariser mon statut civique, mais dès que la prochaine campagne de RAVEC sera lancée, je serai parmi les 1er inscrits’’.

 

 

A coté de ceux qui ont eu le remord de n’avoir pas accompli leur acte civique, il y a aussi ceux là qui n’ont aucune intention de se faire identifier et cela pour un simple plaisir. A ces derniers, il convient de rappeler cette citation de Jean Jacques Rousseau: “riche ou pauvre, fort oufaible, tout citoyen oisif est un fripon’’.

 

CHRISTOPHE KONE

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2 COMMENTAIRES

  1. Ici en France, nous avons été enrolés par des techniciens/RAVEC triés au volet qui n’ont aucune compétence de l’outil informatique!Moi personnellement celui qui m’a recensé m’a fait poser les doigts sur la machine à plus de 5 reprises, ça se voyait qu’il n’avait aucune maitrise de l’ordinateur!Résultat, je n’ai jamais reçu ma carte NINA comme tant d’autres ici.Quelle connerie de nos autorités consulaires d’avoir choisi des personnes non compétentes pour une opération aussi serieuse que le RAVEC, au lieu de sous-traiter le marché à une société d’informatique ou de recruter les agents de recensement au sein de la jeunesse malienne de France qui maitrise l’outil informatique. 😈

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