Après une année pleine d’activité électorale sur toute l’étendue du territoire malien, l’heure est pour le réseau ONG d’appui au processus électoral au Mali (Réseau APEM), de faire le bilan. C’est pourquoi, il a été organisé une conférence de presse le samedi 1er février au siège du réseau à Hamdallaye ACI 2000. Présidée par Ibrahim Sangho, la conférence avait pour objectif la présentation du rapport général de l’observation nationale de l’élection présidentielle du réseau APEM aux hommes de média.
En vue d’informer l’opinion nationale sur le contenu du rapport général de l’observation nationale de l’élection présidentielle 2013, M. Sangho, président du réseau APEM était face à la presse pour échanger avec les journalistes. C’est ainsi que dans sa déclaration, il a souligné que ce rapport général de 102 pages contient l’observation pré-électorale; l’observation du 1er et 2ème tour de la présidentielle et des législatives ainsi que les recommandations.
M. Sangho a précisé que dans le cadre de l’observation de la présidentielle, beaucoup d’activités ont été menées par son équipe parmi lesquelles le renforcement institutionnel ; la production des supports et kits de l’observateur national non partisan ; la formation des formateurs d’observateurs à Bamako ; la mise en place du Pôle d’observation électorale citoyenne lors des deux tours et le déploiement de 4200 observateurs pendant les deux tours. A ceux-ci, s’ajoute le déploiement de 184 superviseurs chargés d’encadrer les observateurs sur le terrain.
Concernant l’établissement des listes électorales, d’une manière générale, à l’en croire, les commissions administratives visitées étaient régulièrement constituées, car composées des éléments de l’administration, des partis politiques et de la Délégation générale aux élections (DGE). Elles procèdent aux transferts et à la radiation, à la demande aux populations d’aller vérifier la liste des électeurs potentiels conformément à la Loi électorale. Les documents de travail (cahiers, registres, fiches,…) étaient disponibles.
A cet effet, il a été souligné que depuis le début de l’opération, les commissions qui siégeaient dans les mairies ont enregistré plusieurs réclamations. Il s’agit entre autres de l’absence des noms de certains électeurs sur les listes et des anomalies sur les noms, prénoms, dates et lieux de naissance. “Nous avons constaté que cette opération, d’une manière générale, se déroulait normalement dans toutes les circonscriptions électorales au moment des passages de nos observateurs. Les listes des électeurs potentiels sont affichées par quartier dans toutes les communes ” a déclaré le président du réseau.
En ce qui concerne l’opération de distribution de la carte Nina qui a commencé le 28 juin 2013, il a été noté qu’elle se poursuit normalement dans toutes les régions du Mali, ainsi que dans les communes du District de Bamako. Cependant, il convient de signaler la lenteur dans le traitement des demandes des citoyennes et citoyens dû au faible niveau de formation de certaines équipes de distribution et leur petit nombre.
Au regard de toutes ces constatations et en vue d’une amélioration, l’APEM a formulé des recommandations à l’endroit de plusieurs structures. Selon ces recommandations, l’Etat doit renforcer la sécurité des électeurs en général dans les régions du nord et en particulier les localités de Gao et Kidal ; continuer la distribution des cartes NINA, surtout aux populations déplacées. Il recommande à la DGE de rééditer le système d’identification des bureaux de vote utilisé lors de la présidentielle dernière. Il recommande également à la CENI de veiller à la présence effective de ses délégués dans tous les bureaux de vote et de communiquer davantage avec la société civile et les médias sur les visions et objectifs de ses activités. Le réseau demande aussi aux partis politiques de sensibiliser les électeurs à adopter des comportements citoyens conformes à l’Etat de droit et d’éviter toute déclaration prématurée quant à leur victoire avant la proclamation officielle des résultats.
La prise en compte de toutes ces recommandations permettra à notre pays, selon Sangho, d’organiser des élections transparentes et apaisées. A cet effet, le réseau APEM à travers son Pôle d’observation électorale citoyenne (POCE), compte mobiliser 3000 observateurs sur le terrain lors des élections communales à venir. Pour la réalisation de ce projet, le réseau compte sur ses partenaires techniques et financiers comme One world et Oxfam…
Mamadou BALLO