Prochaines échéances électorales : Le spectre de nouveaux reports dans le calendrier

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Le ministre Mohamed Ag Erlaf préside la rencontre du cadre de concertation national

Processus de désarmement à pas de tortue, dialogue politique au ralenti, consultations pour la révision constitutionnelle au pas de charge malgré les réserves procédurales. Comment gagner le pari de la tenue du référendum et des élections législatives en mai ou juin prochain? Difficile voire impossible tant d’autres défis s’amoncellent à l’horizon…

-Maliweb.net- Même s’il ne faut pas s’imposer un fétichisme des dates des élections à venir, la gouvernance IBK gagnerait en crédibilité en réussissant à organiser les prochaines échéances électorales aux dates indiquées dans le chronogramme établi. Ce qui apparaît déjà comme très difficile à l’allure ou évolue le processus.

En effet, plusieurs acteurs politiques dénoncent le mécanisme de création du cadre national de concertation des partis politiques. La question de la représentativité de certaines formations politiques est particulièrement  critiquée. L’on cite par exemple des partis comme l’ASMA-CFP du Premier ministre, le MPM du député Hadi Niangado favorisés plus que d’autres partis, dont le MPR, le CNID, YELEMA, la CODEM, etc. C’est pourquoi des leaders politiques comme Dr Choguel Kokalla Maïga du MPR boycotte quasiment ce cadre de dialogue devant conduire à la tenue des prochaines élections. Son parti et d’autres ne se sentent pas concernés par le processus. Ce qui constitue un manque d’inclusivité dans les échanges en vue des réformes politiques attendues.

En outre, certaines étapes du processus de préparation des élections prennent visiblement du retard : les échanges pour réviser la loi électorale n’ont pas encore commencé au niveau national. C’est le samedi dernier seulement que la majorité présidentielle a tenu ses 2èmes assises sur cette thématique. Au moment le dialogue fécondant entre le chef de l’Etat et le chef de file de l’opposition est à peine amorcé par le premier tête à tête du mardi 26 février dernier. L’on annonce que les deux personnalités doivent se retrouver en ce début de semaine pour aborder « les modes opératoires » de cette décrispation politique. Rien n’est, du reste, acquis sur l’issue concrète et consensuelle de ce dialogue entre le locataire de Koulouba et son challenger malheureux de la présidentielle 2018. Cette situation risque de retarder davantage la marche vers les prochaines élections. Surtout que le cheminement vers les élections législatives est aussi fortement dépendant du travail du Comité d’experts sur la révision constitutionnelle. Celui-ci essuie des réserves sur sa composition et sa méthodologie de travail… Toute chose qui risque de conduire le gouvernement, confronté à des difficultés majeures de trésorerie et une fronde sociale sans précédent, à de nouveaux reports des élections.

Rappelons que les élections législatives précédemment prévues en 2018, devaient avoir lieu en novembre-décembre. Elles avaient été reportées à mars 2019, puis en juin prochain, sur décision de la Cour constitutionnelle, prolongeant de six mois le mandat des députés à la demande de l’Assemblée nationale. C’est “pour raison de force majeure”, que la Cour constitutionnelle a “prorogé jusqu’à la fin du premier semestre de 2019 le mandat des députés”, selon l’arrêt de la Cour, qui n’a pas détaillé les motifs de “force majeure” invoqués.

Ce report de six mois devait permettre de mieux organiser les législatives, mais aussi « d’engager les réformes institutionnelles prévues dans l’accord de paix d’Alger et aussi d’apaiser les tensions politiques », avait précisé la même source, en référence à l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg, aux échéances constamment repoussées.

Le mandat des députés s’est ainsi achevé le 31 décembre.

Il faut rappeler que les élections législatives étaient initialement prévues le 28 octobre pour le premier tour et le 18 novembre pour le second. Mais le gouvernement les avait déjà reportées en septembre d’un mois, respectivement aux 25 novembre et 16 décembre, en raison d’une grève des magistrats.

Boubou SIDIBE/Maliweb.net

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