C’était à la faveur d’un point de presse organisé par son organisation, regroupant le Conseil National de la Société Civile du Mali (CNSC), le Forum des Organisations de la Société Civile (FOSC), la Coordination des Associations et ONGs Féminines (CAFO), le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) et la Plateforme des Femmes-leaders du Mali (PPFLM), le 28 janvier dernier, sur les enjeux et défis des élections générales devant mettre un terme à la transition malienne. Dans une déclaration rendue publique à l’occasion, le Comité technique, après le point de la situation, a fait des recommandations aux autorités de la transition. En effet, par la voix de leur président ledit comité a déploré la situation sécuritaire qui, aux yeux de ses composantes de la société civile, reste une préoccupation nationale en même temps que l’effectivité des démembrements de l’AIGE qui peinent à s’installer notamment aux niveaux local, régional, communal et des Ambassades et Consulats maliens. Le comité a également dénoncé ou émis des réserves par rapport au fichier électoral actuel – dont la fiabilité laisse à désirer et devrait par conséquent se mettre en phase avec la réalité démographique par une prise en compte notamment des nouveaux majeurs et des personnes déplacées. Sans rejeter les articles 4 et 5 de la loi électorale, le comité estime qu’ils sèment la confusion dans les responsabilités, quant aux rôles dévolus au Ministère de l’Administration territoriale et à l’AIGE.
Ainsi, pour éviter les conséquences dramatiques que peuvent engendrer ces constats, notamment la remise en cause de la crédibilité des scrutins, de l’acceptation des résultats par les parties prenantes et le respect des engagements auprès du peuple malien et de partenaires, le comité a également fait des suggestions. Il recommandé notamment aux autorités de se consacrer davantage à la sécurisation du territoire et des différents scrutins, de diligenter la mise en place des démembrements de l’AIGE et d’anticiper la révision du fichier électoral en y intégrant les nouveaux majeurs, les personnes déplacées, les réfugiés et les femmes rurales et d’adopter une mesure d’application de la loi électorale afin de clarifier les rôles et attributions de l’AIGE par rapport au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation dans le processus électoral. Les différentes composantes de la société civile réclament dans la même veine des garanties sur l’indépendance de l’AIGE dans le processus d’organisation des scrutins. Pour ce faire, elles demandent d’engager, sous la responsabilité de l’AIGE, un cadre de concertation entre l’Agence, les partis politiques et la Société Civile d’une part, et de l’autre entre l’AIGE et les partenaires techniques et financiers sur les questions électorales.
Le Comité Technique Stratégique lance en outre un appel aux autorités de transition pour impulser une union sacrée entre les Maliennes et les Maliens autour des réformes essentielles dans le cadre de la refondation de l’Etat et la préservation de l’intégrité du Mali dans une démarche consensuelle et inclusive.
Amidou Keita