Pourquoi leFront pour la Démocratie et la République a échoué à l’élection présidentielle du 29 avril dernier ? Le FDR était-il un front sur lequel les maliens pouvaient compter ? Les responsables étaient-ils à la hauteur de missions ? Etaient ils sincères ,dans leurs rapports? Autant de questions auxquelles le professeur Issa N’Diaye ,président du parti Faso, et non moins ex- membre dudit front, apporte des réponses.
Par voix de presse, le professeur s’est montré sans complaisance sur le comportement de ses anciens compagnons. “Le FDR fût une coalition hétéroclite., sans âme politique. Son seul credo était les ambitions personnelles qui guidaient ses leaders”, a déclaré celui qui, selon bien des maliens,est connu pour ”ne pas avoir sa langue dans sa poche”, face à certaines situations. Le président du Faso a mis à nu certains comportements de ses compagnons d’hier.
Ses révélations étaient surtout dirigées contre Tiébilé Dramé et Ibrahim Boubacar Kéïta . Dans sa diatribe, Issa N’Diaye se fait formel sur le vrai visage de ce ”front de circonstance “ créé à l’approche des élections de 2007. “L’opposition est plus à plaindre que le pouvoir. Sa défaite monumentale est d’abord la sienne", dit-il, en avançant le raison principale de cette défaite qui, beaucoup selon ses explications, réside dans le peu de crédibilité dont bénéficient ces responsables auprès des Maliens.
Grosses illusions
Le FDR, aux dires du président du parti Faso, naquit dans la duplicité, la trahison et les coups bas. Le premier coup porté, selon lui, fût la découverte, dans la presse, de ses textes fondateurs dûment signés par eux ,alors que, dit-il, ils en ignoraient la plupart du contenu. Dans son réquisitoire, il accuse particulièrement le duo RPM-PARENA qui, déclare-t-il, a tout fait pour neutraliser les autres. Malgré tout le bruit fait par les acteurs du Front, ces derniers n’avaient aucun projet politique cohérent et crédible à proposer, selon le professeur.
Le FDR a été victime de ses propres illusions, selon Issa N’Diaye, parce qu’il n’a pas été à la hauteur de sa mission . Mais la plus grave des accusations qu’il retient contre ses camarades est qu’en plus du manque de volonté politique, le FDR n’a les hommes nécessaires, à sa tête. Car, dit-il, bien de ses dirigeants front, étaient, jusqu’à la dernière minute, affiliés au pouvoir.
C’est donc, dit-il, de façon circonstancielle qu’ils ont pris le manteau d’opposants. Aux dires de l’ancien compagnon d’IBK, le FDR manquait surtout d’âme, et n’a même pas été une bonne coalition électorale. Et le président du parti Faso, de se justifier s en déclarant que le Front était parti en ordre dispersé, dès le premier tour, parce que les ambitions individuelles de leurs membres étaient inconciliables. “Chacun voulait être Président de la République. Il a donc volé en éclats dès la raclée prise au premier tour des présidentielles”, fait remarquer Issa N’Diaye.
Les masques sont jetés
Après défaite au premier tour de la présidentielle, les masques ont été jetés, selon le professeur. Et aux législatives, la mêlée fut générale, mettant à jour des coalitions insoupçonnées. Et M. N’diaye, de déclarer que toutes les barricades ont été franchies : plus de front, plus de FDR. Car certains dirigeants du Front on donné le signal de la rupture ,à commencer par le candidat du PARENA,Tiébilé Dramé. Pour ce comportement, le 1er responsable du parti Faso trouve que l’opportunisme a tout simplement triomphé. A l’en croire, toutes les tentatives pour revenir au point de départ et poser des fondations plus saines ont été noyées dans des manoeuvres de diversion qui étaient, dira-t-il, l’arme de certains membres.
Et le Kankeletigui ?
Dans les rapports entre les responsables du FDR, tout n’était pas basé sur la sincérité car, aux dires du président Issa N’Diaye, Le duo RPM-PARENA a tout mis en oeuvre pour neutraliser les autres. Et le président du parti Faso, de regretter que le “Kankélentigui”, à la surprise générale, se soit mué en ” Kankéléfilila”. Et Issa n’Diaye, de reveler qu’on se méfiait du candidat de “Convergence”2007, et aussi des alliés ADEMA du FDJ.
Laya DIARRA
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