Elu à plus de 77% des suffrages à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2013 l’opposant à Soumaila CISSE de l’URD, Ibrahim Boubacar KEITA a gaillardement pris place sur le trône à Koulouba pour un quinquennat. A quelques mois de la fin de ce premier mandat, les intentions, confirmations et candidatures à la candidature pour briguer la présidence de la république fusent de partout. Est-ce l’explication de la mauvaise gestion du président en exercice ? Est-ce un positionnement politique de ceux qui se préparent à briguer la magistrature suprême ? En attendant, ils pourraient être plusieurs candidats sur la ligne de départ.
De l’avènement de la démocratie multipartite dans notre pays à nos jours, tous les présidents de la république ont pu se faire réélire. Alpha Oumar KONARE de l’ADEMA- PASJ après sa victoire au second tour contre feu Tieoulé Mamadou KONATE de l’US RDA en 1992, a rempiler sans grande difficulté pour un second et dernier mandat en 1997 contre feu Mamadou Marlbatrou DIABY du PUDP. Son prédécesseur de successeur Amadou Toumani TOURE, candidat indépendant a remporté le second tour de l’élection présidentielle de 2002 face à Soumaila CISSE de l’ADEMA- PASJ, avant de se faire réélire 5 années plus tard en 2007 à l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle. La suite des événements est connue et en 2013 Ibrahim Boubacar KEITA du RPM s’impose face à Soumaila CISSE de l’URD avec plus de 77% des suffrages. La question qui se pose maintenant est de savoir si le président IBK sera comme ses autres prédécesseurs en se faisant élire pour un second et dernier mandat, où au contraire, sera t- il l’exception de la règle ? A t- il déçu le peuple au point de ne pas pouvoir rempiler ? Ce qui est sûr, l’engouement suscité autour de son élection est devenu par la force des choses un lointain souvenir et pire, il a cédé la place à la totale déception du citoyen lambda au point qu’une multitude de candidature est en gestation. Si logiquement IBK doit se représenter avec comme argumentaire de finir le travail déjà commencer, il aura en face un grand nombre d’adversaire aussi ambitieux les uns que les autres. D’abord, il lui sera difficile d’être le seul candidat de la majorité présidentielle. Les signes avant-coureurs d’autres candidatures dans son propre camp sont perceptibles : Moussa MARA de YELEMA, Mountaga TALL du CNID, Housseini Amion GUINDO de la CODEM et la candidature presque déclarée de son principal allié l’ADEMA- PASJ lors de sa dernière conférence nationale. Une décision qui a aiguisé bien d’appétits dans la ruche (Dramane DEMBELE ancien candidat et ancien ministre, Kalifa SANOGO, ancien PDG de la CMDT et actuel maire de Sikasso, Moustapha DICKO ancien ministre sous Alpha, Dioncounda TRAORE ancien président du parti et ancien chef d’état de la transition et Tiemoko SANGARE actuel président du comité exécutif sont annoncés pour être candidats à la candidature du parti). Si les autres n’ont pas encore officialiser leurs intentions, ce n’est pas le cas de l’édile de Sikasso qui a déjà fait une démonstration de force au stade Babemba TRAORE dans son fief le mois passé. Kalifa SANOGO puis que c’est de lui qu’il s’agit, a déjà répondu favorablement à l’appel des clubs de soutien en disant qu’il sera candidat avec ou sans l’ADEMA.
Comme au sein de la majorité présidentielle, l’opposition aussi, ne présentera pas une candidature unique. Ainsi, plusieurs noms sont cités : Honorable Soumaila CISSE de l’URD et chef de file de l’opposition, Modibo SIDIBE des FARE, Tiebile DRAME du PARENA, honorable Oumar MARIKO de la SADI, Soumana SACKO de CNAS FASO HERE…
Quid de la société civile, qui a été plus active que l’opposition dans le cadre de la contestation pendant ce mandat finissant. Des noms a ce niveau aussi, reviennent dans les discussions : Oumar Tatam LY, 1er premier ministre du président IBK, Modibo KONE ancien PDG de la CMDT et président du MMK.
En attendant le début de l’année 2018 pour voir les différentes candidatures clarifiées et officialisées, ça bouge énormément dans les états-majors politiques et même en dehors.
Abdoulaye YERELE