Le chemin du scrutin du 28 juillet prévu pour le premier tour de l’élection présidentielle malienne est jalonné de problèmes, et tous les acteurs semblent jeter toutes leurs forces dans la bataille pour réussir ce tournant cruciale qui doit marquer la marche de notre pays vers la consolidation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de l’Etat de droit. Si le gouvernement et des partenaires sont pour le maintien de la date du 28 juillet, certains acteurs politiques ou de la société civile sont favorables à un report pour une meilleure préparation du scrutin, afin de donner la possibilité à tous les citoyens d’exprimer son devoir civique.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Mamadou Diamountani ne fait pas mystère des difficultés à tenir le scrutin du 28 juillet 2013. Les défis à relever sont nombreux dont la distribution des cartes d’électeurs. « Il va être extrêmement difficile de remettre les cartes aux électeurs maliens en moins d’un mois, surtout quand on sait qu’il y a plus de 6,8 millions de cartes et qu’il y a beaucoup de populations déplacées », a déclaré le président de la Ceni lors d’une rencontre avec les partis politiques et la Délégation générale aux élections.
La confection de la carte d’électeur avec numéro d’indentification nationale (Nina) a accusé d’énorme retard. Annoncée pour le 20 mai, ces cartes ne seront disponibles qu’un mois plus tard et leur distribution n’a commencé que le vendredi 28 juin. Au nombre des difficultés il y a aussi, la situation à Kidal où la présence effective de l’armée et le redéploiement de l’administration restent des défis à relever. Or la présence de l’armée à Kidal est une condition posée par certains acteurs politiques pour leur participation à l’élection du 28 juillet. En outre, l’équation reste entière pour environ 500 000 déplacés et refugiés qui doivent effectivement exprimer leur devoir civique le jour du scrutin. Compte tenu de ces difficultés, certains acteurs politiques ou de la société civile n’écartent pas la possibilité d’un report de l’élection présidentielle.
En réaction aux réserves du président de la Ceni, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) dans un communiqué entendent rassurer : « rien ne justifie un report de l’élection présidentielle prévue le 28 juillet 2013 sous un quelconque prétexte lié à la région de Kidal ».
Se prononçant, vendredi sur l’élection présidentielle au Mali, le porte-parole du Quai d’Orsay Philippe Lalliot, a affirmé lors d’un point-presse qu’elle « se tiendra dans les délais prévus ». Il a ajouté que 110 experts de l’Union européenne allaient observer le déroulement de ces élections. « Les choses avancent, les choses progressent selon les schémas, les stratégies, les calendriers qui ont été annoncés. La date du 28 juillet est très importante car elle permettra de doter le Mali d’autorités politiques légitimes », a ajouté le porte-parole. Le vote des réfugiés maliens “se déroulera à proximité des camps”, en accord avec la Mauritanie, le Niger et le Burkina.
Interpellé jeudi dernier à l’Assemblée nationale par le député Kalifa Doumbia, élu en Commune VI, sur la tenue de la présidentielle le 28 juillet, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, a assuré que les 1er et 2e tours auront lieu le 28 juillet et le 11 août 2013. La distribution des cartes Nina des électeurs commence ce vendredi 28 juillet et toutes les mesures sont prises pour que tous les Maliens et Maliennes ainsi que les déplacés et réfugiés en âge de voter, inscrits sur la liste électorale et disposant de carte Nina, puissent accomplir leur devoir civique les 28 juillet.
En conférence de presse samedi 29 juin, le secrétaire général du Parena Djiguiba Kéita PPR s’est insurgé contre la déclaration du porte parole du Quai d’Orsay en rappelant que le Mali n’était pas une colonie française et qu’il ne saurait l’être. Selon lui, seul le gouvernement malien reste un guide en la matière. Le Parena reste derrière le gouvernement a-t-il indiqué. Le Secrétaire général du Parena annonçait par la même occasion la candidature de Tiebilé Dramé, président de ce parti à l’élection présidentielle du 28 juillet.
En attendant le verdict de la cour constitutionnelle, 36 candidatures ont été enregistrées par le juge suprême, dont celles de quatre anciens premiers ministres et de deux femmes.
Dansira Dembele
IL FAUT ALLER AUX ELECTIONS MALGRE LES DIFFICULTES. QUE LES STRUCTURES ET PERSONNES COMMISES A CET EFFET, PARLENT MOINS ET BOUGENT POUR CE FAIRE. TOUS LES MALIENS SAVENT QU’IL YA DES DIFFICULTES. IL FAUT RESOUDRE CES DIFFICULTES ET TENIR LES ELECTIONS, N’EN DEPLAISENT A CERTAINS.
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