Les maliens sont appelés à se rendre aux urnes le dimanche 29 mars 2020 et le dimanche 19 avril (en cas de second tour) pour l’élection des députés à l’Assemblée Nationale. Cette information donnée par les autorités récemment continue de diviser la classe politique. En effet, si certains pensent que la crise sécuritaire n’est plus un obstacle, d’autres estiment irréalisables, la tenue de ces élections sur une bonne partie du territoire à cause de l’insécurité.
En fin, le gouvernement se décide d’organiser les élections législatives. Par un décret datant du 22 janvier 2020, il a annoncé la convocation du collège électoral.
Dans ce décret, il apparait clairement que le premier tour du scrutin se tiendra le dimanche 29 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Et le second tour du scrutin aura lieu le 19 avril 2020 dans les circonscriptions où aucun candidat ou liste de candidat n’obtient la majorité des suffrages exprimés au premier tour.
A cet effet la campagne électorale du premier tour sera ouverte le dimanche 8 mars à zéro heure, elle sera close le vendredi 27 mars à minuit. Pour ce qui est du second tour, la campagne électorale sera ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour et sera close le vendredi 17 avril à minuit.
D’ores et déjà l’annonce de cette nouvelle date crée une division dans la classe politique. Les regroupements politiques de la majorité présidentielle saluent l’annonce faite par le Gouvernement. Pour ceux-ci, elle cadre avec l’une des recommandations phare du Dialogue National Inclusif du mois de décembre dernier de tenir les élections législatives d’ici juin 2020.
Quant à l’opposition politique précisément le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), elle reste septique pour la tenue des législatives, alors qu’aucun débat n’a encore été instauré à cet effet avec les acteurs concernés pour s’assurer que les déficiences à l’origine des précédents reports aient été corrigées.
Pour l’opposition depuis l’annonce du dernier report de ces élections et la signature de l’Accord Politique de Gouvernance, la situation sécuritaire du pays s’est davantage dégradée, l’opérationnalisation des nouvelles régions est restée lettre morte et aucune réforme électorale n’a été amorcée.
En plus, l’opposition politique accuse le Gouvernement et la majorité présidentielle, de profiter des résolutions du Dialogue National Inclusif pour répéter le hold-up électoral perpétré déjà lors de l’élection présidentielle de 2018.
Par ailleurs, l’opposition (FSD) réaffirme sa volonté de prendre part à ces scrutins. Par contre, elle tient le gouvernement pour responsable de toute crise pré ou post-électorale pouvant survenir en raison de la persistance des déficiences à l’origine des précédents reports. A noter que le mandat des députes devraient prendre fin le 31 décembre 2018. Un premier report de 6 mois a été accepté par la Cour Constitutionnelle, une seconde prorogation du mandat des députes jusqu’au le 2 mai 2020 a été approuvé par la Cour Constitutionnelle.
Par Jean Joseph Konaté