Observation électorale des législatives 2013 : Caritas Mali globalement satisfait

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Caritas Mali a déployé 200 observateurs et superviseurs dans 36 des 45 circonscriptions concernées par le second tour des élections législatives, le 15 décembre dernier. Devant la presse, le 17 décembre dernier, l’ONG catholique a dressé son bilan, globalement satisfaisant.

 

 

Premier constat, partagé par tous, une faible affluence des électeurs dans les régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et le District de Bamako. Les observateurs ont suivi tous le processus électoral, de l’ouverture à la fermeture des bureaux de vote, y compris les opérations proprement dites de vote et le dépouillement et la centralisation des résultats.

 

 

Leurs fiches dûment remplies, ils ont transmis les données recueillies en temps réel à la plateforme virtuelle coordonnée par Gaston Goro, couvrant 589 bureaux de vote. Le dispositif mis en place pour l’observation du scrutin était le même que lors de la présidentielle: une coordination nationale, une coordination technique et le travail de terrain effectué par les observateurs, de jeunes étudiants ou diplômés.

 

 

Hormis une tentative de fraude à Quinzambougou et l’intimidation des observateurs de Caritas, pourtant dûment accrédités par la CENI et aisément reconnaissables, qui n’ont pu mener leur travail à bien à Faladié, peu de faits notables ont été rapportés par les responsables de Caritas Mali, au premier rang desquels son Secrétaire général, Théodore Togo.

 

 

Selon lui, il apparait, à l’analyse, opportun de signaler la nécessité d’une relecture des textes électoraux, une redéfinition de la Charte des partis politiques et la mise en place des programmes de formation et d’information civique et d’éducation à la citoyenneté dans notre pays, si l’on veut réellement accroitre la participation électorale.

 

 

Ces mises à niveau concernent autant le personnel politique que le citoyen lambda,  avec, dans le même temps, une réflexion à mener sur le type de scrutin adéquat: de liste, majoritaire à deux tours, avec une dose plus ou moins importante de proportionnelle, etc…? Car, comme nous l’avons déjà écrit dans ces colonnes, ce n’est pas seulement à l’approche d’un scrutin qu’il faut penser à sensibiliser, informer et former la population.

 

 

Les programmes d’éducation à la citoyenneté doivent s’inscrire dans un processus au long cours, y compris par leur inclusion dans le système éducatif, si l’on veut amener tous les Maliens à comprendre l’importance du vote et à s’impliquer dans les opérations y afférant. Ce n’est qu’à ce prix que l’on mettra fin au clientélisme politique ambiant, à l’achat des votes, à la transhumance des élus et à l’indifférence des électeurs potentiels face à la «chose» politique.

 

Comme le soulignera l’Abbé Jean-Marie Traoré, responsable épiscopal, il ne s’agit pas pour Caritas et l’Eglise catholique du Mali de faire de la politique, ce qui n’est nullement leur rôle. Leur engagement dans l’observation du déroulement des élections sur l’ensemble du territoire, appuyés par leurs partenaires habituels, se justifie par leur mission d’œuvrer pour la justice, la paix et la dignité humaine au Mali, conformément aux enseignements de la doctrine sociale de l’Eglise catholique.

 

Ramata Diaouré

 

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