La supercherie des enfants gâtés de la République est une réalité chaque fois que le gouvernement engage des actions visant à faire avancer le fameux accord de paix.
Une exigence de la CMA et de la Plateforme refait surface à la surprise du peuple malien pour la tenue des élections locales et régionales prévue le 17 décembre 2017.
De sources concordantes, le gouvernement propose à la CMA et à la Plateforme de l’aider dans la sécurisation des élections du 17 décembre 2017. En retour, une promesse de 200 millions de F CFA est faite par groupe. Un autre scandale pour un gouvernement qui nourrit les ennemis et les bourreaux de la République.
Selon notre source, la CMA exigerait 300 millions de F CFA et la Plateforme accepterait, mais souhaiterait que les groupes non signataires de la paix puissent aussi bénéficier des enveloppes pour la circonstance.
Les malentendus existent encore entre les groupes armés, non signataires de l’accord. Cela s’est révélé avec le dernier acte que le Comité de suivi a organisé avec les Nations unies et la médiation. Les négociations se poursuivent discrètement avec Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly, les généraux et les états-majors des différents groupes. Il faut obligatoirement aller aux élections, mais à quelle condition ?
La sécurité nationale doit être garantie et la diplomatie de coulisse se comprend aisément. L’Etat n’a cessé de céder aux caprices de ces criminels mercantilistes qui se nourrissent sur le dos du contribuable malien. Enfin aux dires des négociateurs, si le pouvoir n’arrive pas à organiser ces élections régionales du 17 décembre 2017, il risque de perdre sa crédibilité une énième fois devant le peuple malien et la communauté internationale.
A l’annonce de la tenue des élections locales et régionales par le gouvernement, la CMA avait dit qu’il ne participerait pas à ces élections, parce que c’était une décision unilatérale du gouvernement. Une belle manigance pour se faire courtiser par le gouvernement, toujours en train d’obéir aux ordres comme si il n’avait pas le choix.
L’éternel questionnement sécuritaire au Mali est devenu un cauchemar pour les autorités du pays.
Les régions du Nord et du Centre sont des théâtres d’opération de kidnapping, de rapt et des séries d’attaques contre des militaires et des citoyens lambda, des fermetures de classes, l’absence des autorités de l’Etat dans plusieurs zones du Nord que du Centre. Dans ce climat d’insécurité totale, la population est terrifiée. Les gens sont sur le qui-vive. Au milieu de cette cacophonie, le gouvernement a-t-il le choix d’organiser des élections démocratiques libres et transparentes ?
Les oiseaux de mauvais augure commencent à faire des annonces très inquiétantes qui ne sauraient pas être entendues par des oreilles de chance. Avec les avertissements des sages et les vétérans de la scène politique, il y a de quoi revoir la version officielle des faits.
Dans un régime démocratique, organiser des élections pour la stabilité et la cohésion sociale, il n’y a rien de plus normal. Mais le déni de la réalité est une maladie psychotique, qui est monnaie courante chez les hommes politiques africains.
Moriba Camara