Après chaque élection, les matériels sont récupérés et stockés dans des endroits de fortune.
Enfin l’entrepôt est là ! Les matériels électoraux sont tassés, comme des sardines dans une boîte, du sol au plafond dans une salle située à l’entrée de la mairie de la commune IV. Les urnes sont détachées de leurs couvercles verte et blanchâtre. Les isoloirs en carton gris sont déposés à même le sol. D’autres cartons contiennent les cachets du président du bureau de vote, des encriers et des scellés non utilisés. « La salle avait été construite pour être un centre d’écoute et d’orientation et transformée par la force des choses en entrepôt. Il n’y’a pas de lieu approprié pour l’entreposage des matériels électoraux. Chacun fait comme il peut », déplore Aboubacar Bougoudogo, secrétaire général de la mairie de la commune IV du district de Bamako.
« Les urnes et les isoloirs sont stockés. Ils sont récupérés après chaque élection pour être réutilisées pour des échéances futures. Les consommables, comme les stylos et les crayons sont utilisés le jour du scrutin », affirme-t-il.
Sur la quantité de matériels entreposés, la mairie n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. La chargée de communication du ministère de la décentralisation, Mme Fata Maïga trouve même la question inutile et sans objet. Qu’est ce que vous avez à faire avec le matériel électoral ? Fulmine-t-elle. Il ne faut pas chercher la « petite bête », lâche-t-elle.
Selon M. Bougoudogo le point de la situation est fait à la veille de chaque élection sur demande du gouvernorat. Cela permettra d’exprimer de nouveaux besoins. Car le nombre de bureau varie d’une élection à l’autre. Il dépend du nombre de transfert et d’enrôlement de nouveaux majeurs. La commune comptait 378 bureaux de vote à la dernière élection. Qui lance la commande du matériel électoral? L’Etat, affirme le patron de l’administration communale. « Nous sommes chargés uniquement de l’organisation matérielle le jour du scrutin comme la distribution du matériel électoral. Pour cela, nous dépensons à chaque élection plus de huit millions de francs Cfa », précise-t-il.
A seize heures, la chargée de communication du ministère rappelle, après s’être informée auprès des services compétents. Les matériels, explique-t-elle, sont entreposés dans les chefs lieux de cercle au près des sous préfets. Ils sont gérés par une commission tripartite composée de la direction générale de l’administration, de la délégation générale aux élections et la direction des finances et du matériel du ministère de l’Administration territoriale.
« Aucune structure ne dispose d’un magasin adéquat pour stocker les urnes et les isoloirs après les élections. Chacun se débrouille avec les moyens de bord », souligne Marc Dara, conseiller administratif et juridique du gouvernorat du district. « C’est cela la réalité », regrette-t-il.
Abdrahamane Sissoko