L’auteur de ces propos n’est autre que le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Mamadou Diamoutani. Il recevait, le 24 juin dernier, la presse dans ses locaux.
« Depuis quelques jours, il est question de la CENI au sein de la classe politique », a souligné d’entrée de jeu le Président Mamadou Diamoutani qui voulait donner des explications sur ce débat. La Ceni, selon son président, a été mis en place en septembre 2011 par décret pris en conseil des ministres. «Le décret qui comporte deux articles ne précise pas la durée du mandat, ni les missions de la Ceni. C’est normal parce que ces deux aspects sont clairement définis par la loi électorale.», a-t-il affirmé.
A l’époque la Ceni devait superviser les élections – présidentielle et législatives – et les opérations référendaires qui n’ont pas eu lieu à cause des événements du 22 mars 2012. Pendant la transition, la Ceni a continué à fonctionner jusqu’à la tenue des élections présidentielle et législatives en 2013. Conformément à la loi, la mission de la Ceni devait prendre fin en mars 2014 avec la production d’un rapport qui sera remis au président de la République. Les élections communales étaient initialement prévues pour le mois d’avril. Des discussions engagées avec le Premier ministre de l’époque, Oumar Tatam Ly, il a été décidé que le mandat de la Ceni couvrirait ces élections. Et un budget supplémentaire, élaboré et abrité par le ministre des Finances, a été mis à la disposition de la Ceni. Entre temps, il a été décidé de reporter les dites élections et le budget supplémentaire a été revu pour permettre à la Ceni de jouer son rôle.
A en croire Mamadou Diamoutani, la question relative à la Ceni a été enlevée à l’ordre du jour de la réunion du 13 mai dernier du Comité interministériel de suivi du processus électoral par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Sada Samaké. Car, elle était sans objet. La même question est revenue au cours d’une réunion du cadre de concertation entre l’administration et les partis politiques. Interpellé, le ministre Sada Samaké a déclaré qu’aucune décision n’a été prise concernant la Ceni et que son département ne va rien imposer à la classe politique. La question relative à la suppression de la Ceni a été abordée par les trois groupes de travail de la commission de réflexion mise en place par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. La suppression de la Ceni qui n’a pas fait l’unanimité sera de nouveau sur la table le 3 juillet prochain.
Les partis politiques représentés au sein de la Ceni, selon son président, sont l’ADEMA, le RPM, le MPR, l’URD, la CODEM, l’UDD, le CNID, le PIDS, le PDES et le PSD. Ce dernier parti qui représentait l’opposition. Par un fait du hasard, a estimé le président de la Ceni, l’URD, le Pdes et le Pids qui se réclament tous de l’opposition, siègent au sein de l’organe sans oublier le Psd. « L’Opposition n’a jamais été aussi représentée au sein de la Ceni », a-t-il martelé.
Par ailleurs, il dira que la Ceni n’appartient pas seulement aux partis politiques. Selon lui, elle appartient aussi à la société civile qui doit donner son avis sur le débat en cours. « Il faut qu’on s’attaque à l’essentiel. Il y a de vrais problèmes. Je ne suis pas un oiseau de mauvais augure», a-t-il affirmé.
Selon lui, le vrai problème consiste à faire en sorte que tous les Maliens puissent voter, surtout ceux qui ont été privés de leurs droits de vote en 2013. Il faut commencer ici et maintenant pour être dans le délai de neuf mois exigé par la Délégation générale aux élections afin de mieux faire ce travail technique.
Par Chiaka Doumbia
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