Alors que la création de l’organe unique aux élections est remise aux calendes grecques, plusieurs organisations de la société civile ayant une expertise dans l’observation des élections pressent les autorités de la transition pour sa création. Gage, selon elles, de la transparence et la crédibilité des prochaines élections.
-maliweb.net -Il s’agit du consortium des organisations de la société civile pour des réformes profondes au Mali qui réunissent l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, l’AJCAD, Tuwindi, Doniblog et consortium ELE.
Face à la presse le samedi dernier, ces responsables ont insisté sur la nécessité de procéder, durant la transition, à des réformes politiques, institutionnelles et électorales.
Pour le porte-parole du consortium, Dr Ibrahima Sangho, la transition doit trancher la question relative à la création d’un organe indépendant et unique de gestion des élections. Lequel, a-t-il poursuivi, doit avoir toutes les prérogatives du Ministère de l’administration territoriale, de la CENI, la DGE et la Cour Constitutionnelle.
C’est-à-dire, un organe chargé du cycle électoral à savoir : les inscriptions, la réception des candidatures, le contrôle de la campagne électorale, organisation du scrutin, l’annonce, la fixation du calendrier électoral, la proclamation des résultats… « La Cour sera chargée des contentieux électoraux », a déclaré Dr Sangho, insistant que la création de cet organe va également situer les responsabilités, d’éviter le fait partisan et le clientélisme. Au regard des contraintes de temps évoquées récemment par le Premier ministre à créer cet organe, le Dr Ibrahim Sangho a rétorqué que la transition a suffisamment de temps pour faire le travail.
Toujours sur le sujet des élections, ce consortium propose de relire la loi électorale pour intégrer la publication en ligne des résultats, les débats entre les candidats au premier et au second tour de l’élection présidentielle…
En outre, le consortium fait des propositions relatives à la relecture de la loi organique portant l’élection des députés à l’Assemblée nationale. « Le Mali ne mérite plus les 147 députés à cause de l’augmentation de la population », a indiqué le conférencier. Poursuivant, par ailleurs, que la loi sur la charte des partis politique doit être relue pour y instaurer la transparence et l’équité entre les candidats lors des scrutins. Parmi les réformes que ce consortium voudrait voir intégrer, on peut citer l’audit des dépenses lors des campagnes, la suppression de la simple participation aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques. « Il faut inciter les partis à la conquête et l’exercice du pouvoir », a déclaré Dr Ibrahima Sangho.
Enfin, ce consortium insiste sur la modification de la loi organique déterminant l’organisation et le fonctionnement de la Cour constitutionnelle. Laquelle, selon lui, permettra de réviser les modalités de désignation des membres de la Cour pour y instaurer plus de neutralité au moment du traitement des contentieux électoraux.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net