Les résultats estimatifs provisoires des élections législatives 2020 sont connus depuis le lundi 21 avril. L’un des principaux enseignements du scrutin est le recul du Parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali, qui perd 21 sièges.
C’est un véritable raclé politique que le Parti au pouvoir vient de prendre. Avec 66 députés en 2013, le Rassemblement pour le Mali (RPM) se retrouve selon les résultats sortis des urnes avec 46 sièges au sortir second tour des élections législatives 2020. Le parti au pouvoir perd ainsi 21 sièges.
Selon les résultats provisoires, les tisserands ont été battus à Kati, Sikasso, Goundam et même Bamako, qui étaient traditionnellement acquis au Parti. Sur les 14 sièges que comptent la capitale, le RPM n’a pu remporter qu’un seul siège contrairement à 2013 où le parti avait des députés dans toutes les communes à l’exception de la Commune I.
Ce revers électoral s’explique selon les observateurs par le manque de cohésion et d’unité au sein du parti présidentiel. Les tisserands sont partis aux élections législatives profondément divisés. Le parti est miné par des dissensions internes où ses cadres se livrent à des guerres de clochers.
Le cas le plus emblématique s’est produit en Commune V du district de Bamako où l’alliance du parti a été combattue par des membres de la section. Conséquence : la liste du parti a été battue. La gestion du pouvoir peut être également une des raisons de l’échec électoral du parti. Car très peu de Maliens sont satisfaits de la gestion du pays par le régime IBK, ce qui peut avoir des répercussions sur le RPM.
Ce camouflet électoral conforte les observateurs dans leur analyse qui pensent que, le RPM à l’épreuve du pouvoir n’était pas historiquement prêt à prendre le pouvoir en 2013. Et comme tout parti d’opposition, il n’a pas également reçu à faire sa mutation en un Parti au pouvoir.
En attendant la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle qui peut apporter des modifications, l’échec du RPM contraste avec le succès des partis comme l’ADEMA-PASJ (23 ou 24 sièges), URD (21 sièges) ou même le MPM (12 sièges) qui se sont vus renforcés au sortir des élections législatives.
Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net