Prévu sur l’ensemble du terroir national, le scrutin d’hier dimanche n’a finalement pas eu lieu dans toutes les localités du pays, dont Kidal, en plus des régions de Ménaka et de Taoudénit qui étaient officiellement déclarées non partantes à cause des conditions sécuritaires très précaires. Aussi, le scrutin a-t-il été perturbé, voire annulé dans d’autres communes des régions du nord et du centre (Mopti).
Faible affluence dans les communes du district de Bamako et incidents sécuritaires nord. C’est du moins le constat amer qui se dégage du scrutin du dimanche dans le cadre de l’élection communale du 20 novembre.
Il nous revient qu’à Kidal, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a refusé l’organisation du scrutin avant l’installation des autorités intérimaires et le retour de « dizaines de milliers de réfugiés et déplacés qui sont directement concernés » par ces élections de proximité.
Les régions de Ménaka et de Taoudéni étaient exclues des communales où il est prévu de mettre en des autorités intérimaires.
Dans la commune de Gabero, dans la région de Gao, il n’y a pas eu de vote, parce que les matériels électoraux de la CENI ont été brûlés par des insurgés.
De même, à Ansongo, les 255 bureaux dans les communes sédentaires du cercle ont tous ouvert hier. Par contre, selon des sources dignes de foi, il n’y a pas eu de vote dans la commune de Tessit et de Talataye, la ville rebelle.
En 5e région (Mopti), les communales n’ont pas lieu dans une vingtaine de communes, selon nos sources. En effet, dans le cercle de Mopti, les opérations de vote n’ont pu se tenir que dans 9 communes sur les 15. Les communales de Sokoura, Kounaye, Salsalbé, Ouro-Mody, Soye et Dialoubé ont vu leur scrutin reporté par les autorités, à cause des menaces sécuritaires combinées à l’inondation de certains villages. C’est le cas dans la commune de Dialloubé où des bandits armés non identifiés ont incendié successivement la marie, les locaux de la sous-préfecture ainsi que la résidence du sous-préfet et le matériel électoral.
Toujours en 5e région, dans le cercle de Djenné, sur les 11 communes, le vote n’a pas eu lieu dans 4 communes, notamment à Togué, Mourari, Koikourou et de Kewa.
Dans le cercle de Ténenkou, seulement 2 communes sur 10 ont voté, nous a-t-on informé de sources locales. À savoir : la commune urbaine de Ténenkou et de la commune rurale du Karéri. Dans les autres communes comme Diafarabé, Diaka, Diondiori, Ouro Ardo, Sougoulbé, Togoro Kotia et Togoré-Coumbé, les opérations ont été annulées d’urgence.
Sur les 16 communes du cercle de Koro, le scrutin n’a pas pu se tenir qu’à Dinagourou.
À Douentza, 2 bureaux de vote ont été brûlés à Nôkôra dans la commune de Haïré, nous a-t-on rapporté.
À Tombouctou, des coups de feu entendus dans la matinée dans la partie nord de la ville. Malgré la destruction des matériels électoraux, certains bureaux de vote ont été ouverts à l’heure, selon nos sources sur place.
À Niafunké où le chef de file de l’opposition a voté, le scrutin s’est déroulé sur fond d’insécurité. Selon Soumaila Cissé, des bandits armés ont envahi les communes de Léré, Djanké et Soumpi et saccagé le matériel électoral.
À Goundam, les élections ont pu se tenir dans l’essentiel des communes, à l’exception de certaines localités de Bourem Inali, selon un enseignant que nous avons pu joindre sur place.
Par contre, dans le Gourma Rharous, le tableau est moins reluisant où des matériels électoraux ont été brulés, selon des sources locales.
Dans la région de Ségou, près de 1 140 000 électeurs répartis dans 3000 bureaux de vote étaient aux urnes.
Là aussi, des incidents ont été signalés dans plusieurs localités, notamment à Nampala, Toladji où l’on nous rapporte que le scrutin n’a pas pu se tenir.
A Diabaly, deux localités ont été attaquées, hier dimanche vers 10 heures, à savoir Boukawéré et Mabouk. Selon un élu de Diabaly, il n’y a pas eu de victimes, mais les opérations électorales n’ont pas pu se dérouler dans la localité.
Dans un communiqué, la MINUSMA a demandé au gouvernement de faire en sorte que la tenue de ces élections ne compromette pas les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord.
Par Abdoulaye OUATTARA