Législatives en Commune I et II : Des électeurs au compte-gouttes

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Même si presque qu’aucune difficulté majeure n’a été observée au démarrage des opérations de vote en Commune I et II du District de Bamako, les électeurs se sont très peu mobilisé pour les législatives, dont le premier tour s’est tenu hier, dimanche 24 novembre 2013, sur toute l’étendue du territoire.

 

 

electionMalgré une importante campagne de sensibilisation, organisée par certaines organisations de la société civile, les électeurs des Communes I et II du District de Bamako ne se sont pas bousculés pour se rendre aux urnes hier dimanche.

 

 

Les longues files d’attente qu’on avait observées à la faveur du premier tour de la dernière présidentielle ont laissé la place à des cours complètement désertes dans les centres de vote que nous avons visités. Toutes choses qui font craindre une chute drastique du taux de participation.

 

 

Du coup, certains observateurs se demandent la légitimité que ces futurs élus de la Nation pourront avoir. Qu’est ce qui peut donc expliquer cette faible mobilisation des électeurs? Des citoyens que nous avons rencontrés tentent de nous l’expliquer: «je ne suis pas allé voter parce que ces élections ne m’intéressent pas. C’était la présidentielle qui m’intéressait», dit Moussa Coulibaly, devant une boutique à Bozola, en train de prendre du thé.

Cet autre électeur que nous avons vu aux alentours de l’école fondamentale de Sotuba, en Commune I, dit ne pas vouloir se rendre aux urnes parce que déçu de la gestion de l’actuel Président, pour lequel il a voté lors de la présidentielle: «je suis alléi voter pour IBK en pensant qu’il allait y avoir du changement. Plus de 2 mois après, je reste sur ma faim. Vraiment, je suis déçu par les politiques maliens. C’est pourquoi je ne vais pas voter» affirme F.K, chauffeur de taxi de son état.

 

 

Même si l’affluence était moins grande dans des bureaux de vote de Bozola et de Médine, à l’école fondamentale de Sotuba, aux environs de 12h 30mn, on notait la présence dans la cour de plusieurs centaines de personnes. En plus de cette mobilisation, le fait qui aura retenu notre attention, c’est la présence hors de la cour de certains électeurs munis de procurations non signées. Faisant craindre du coup des risques de fraudes.

 

 

Autre fait notable dans ce centre, la présence de certains électeurs non instruits qui avaient du mal à trouver leurs bureaux de vote. Pour pallier à cette situation, la Délégation générale aux élections avait déployé une secrétaire de saisie pour aider les électeurs dans ce sens.

Signalons que ce scrutin législatif, qui doit consacrer le retour complet à l’ordre constitutionnel, a concerné 6,5 millions d’électeurs, qui devront élire 147 députés sur plus de 1000 candidats.

 

 

Yaya Samaké

 

Législatives en Communes III et IV :

L’engouement n’était pas à l’ordre du jour

 

 

Les élections législatives 2013, à la grande différence des élections présidentielles, ont été marquées dans l’ensemble par une meilleure préparation. Cet état de fait  s’est traduit sur le terrain par une meilleure organisation. Malheureusement, l’engouement qui avait marqué la présidentielle n’était pas à l’ordre du jour en Communes III et IV.

Au centre Hamdalaye marché, qui, fort de ses 59 bureaux de vote, passe pour l’un des plus grands centres de notre capitale, les forces de sécurité et les éléments de la protection civile étaient les premiers à se déployer sur les lieux. Ensuite, le Président du centre de vote et les délégués de la CENI sont arrivés sur les lieux, aux environs de 6 heures 30 minutes.

 

 

Suivis peu après par les accesseurs, les délégués des partis politiques et les observateurs nationaux et internationaux. C’est à huit heures précises que le vote a démarré, mais très timidement, puisque les électeurs arrivaient au compte-goutte.

 

 

Au centre ABC du Badiallan II, le démarrage s’est fait dans un ordre parfait, mais, côté affluence, c’est la même morosité qui prévalait. Cependant, ce début de matinée fut marqué par le vote d’Abdel Kader Sidibé, l’un des candidats.  Celui-ci, au sortir du bureau de vote, a déclaré: «on est en début de journée, les femmes, qui constituent le gros des électeurs, font tout d’abord le marché, et ce n’est qu’aux environs de 14 heures qu’il y aura de l’affluence».

Par rapport à la ferveur qui avait marqué les élections présidentielles, il dira: «l’enjeu de l’élection présidentielle était très important, après les grands bouleversements que notre pays a connus, chaque Malien était pressé de se prononcer à travers son vote». Pour conclure, Kader Sidibé s’est dit confiant, avant d’ajouter qu’on ne s’engage pas dans une élection si l’on n’est pas sûr de gagner.

 

 

A l’école fondamentale de Bolibana, le Président du centre de vote, Traoré Mahamane dit Mamou, a déclaré que les opérations de vote avaient débuté normalement. Aux environs de 6 heures 40 minutes, le personnel, ainsi que tout le matériel, étaient sur place. Les assesseurs ont fait le constat de l’absence de deux Présidents de bureaux. Ces derniers, a-t-il affirmé, ont été remplacés par les deux doyens parmi les accesseurs. Seul problème soulevé, les nombreux transferts et les personnes qui ont des cartes NINA mais dont les noms ne figurent pas sur les listes des bureaux de vote.

 

 

C’est ici qu’Adama Sangaré, un autre candidat à la députation, a voté. A sa sortie, il s’est déclaré très content d’accomplir son devoir civique avant de rendre grâce à Dieu. «Ce que je vois dans cette cour, les hommes et les femmes prêts à voter de façon régulière, augure de bonnes choses. Nous prions Dieu que cette journée se termine dans le calme».

 

 

En Commune IV, c’est la même morosité qui prévalait au démarrage des opérations de vote, en dépit de la bonne organisation. Au Lycée Mamadou Sarr, jusqu’aux coups de 10 heures, les électeurs arrivaient au compte-goutte. Cette même situation prévalait à l’école publique de Sebenincoro où un Président de bureau, Boubacar  Maïga, nous a confié que, sans IBK et Moussa Mara en lice, les électeurs en Commune IV ne se bousculent pas pour aller voter. La mobilisation en tant que telle, selon lui, dépend de la tête du candidat.

 

 

Pierre Fo’o Medjo

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