Un 4ème tour est en perspective au regard des protestations des partisans des candidats que la Cour a déclarés perdants dans plusieurs circonscriptions électorales.
Quelques heures après la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, le 30 avril 2020, les populations des circonstances électorales, apparemment les partisans des alliances perdantes ont pris d’assaut les rues. L’objectif est de dénoncer « mascarade électorale » et manifesté leur désaccord avec l’arrêt de la Cour qui, de principe, est irrévocable. En attestent les slogans hostiles aux résultats proclamés des législatives qu’ils jugent arbitraires et frauduleux. «Non à la dictature de la fraude», «Respectez le vote des Maliens», « le dernier mot revient au peuple », « Abas IBK, abas Manassa ».
Et comme une provocation, la plupart de ces manifestations ont eu lieu nuitamment, en cette période de couvre-feu. Largement diffusé sur les réseaux sociaux, notamment, Facebook, on apprend qu’un policier aurait été blessé en commune I, une voiture de la police incendiée à Sikasso et des arrestations ont eu lieu à Bougouni.Les manifestants de la commune I et VI, de Kati, Bougouni, Yafolila et Sikasso ne demandent qu’une chose : leur victoire qu’ils estiment arrachée par la Cour constitutionnelle.Cependant, contrairement aux autres manifestants, en commune VI, à Sikasso et Bougouni, les arguments sont accablants et mettent en cause la crédibilité de l’arrêt des 9 sages de la République. En effet, après examen des pièces du dossier, notamment les procès-verbaux du déroulement du scrutin, la Cour dit avoir constaté de multiples irrégularités qui ont sérieusement compromis la sincérité dudit scrutin dans les dites circonscriptions. Conséquences : elle a procédé à l’annulation de plusieurs bureaux de vote des communes et le recomptage des voix.
Selon les manifestants des dites localités, malgré l’annulation du vote des bureaux, les alliances Adema-Asma-ADP-Maliba-FCD à Sikasso, URD-LCD en commune VI et RPM-URD-MPM à Bougouni arrivent en tête, avec respectivement 171, plus 300 et 356 voix de différence.
A Yanfolila également, il semble que la présidente de la Cour constitutionnelle s’est trompée en attribuant la victoire à l’alliance Adema-RPM en lieu et place de l’alliance PMK-Pdes. Ne sachant pas la primauté entre ce qui a été prononcé et ce qui a été écrit, les habitants de cette circonscription ont également paralysé le chef-lieu de cercle au cours de leur protestation. Les jeunes de Kati menacent également de paralyser la République comme ils l’ont fait en 2019 pour exiger le démarrage des travaux de l’axe Bamako-Kayes.
Il nous revient, par ailleurs, que la Cour constitutionnelle aurait accepté des requêtes sur des erreurs matériels. Et ce serait dans la logique de corriger les erreurs de son arrêt aux termes de l’article 10 de son règlement intérieur. C’est le mercredi prochain qui est annoncé pour cet exercice.
Amidou KEITA