La tenue des élections législatives annoncée pour le dimanche 29 mars prochain est loin de faire l’unanimité dans la région de Ménaka. Si d’autres couches indiquent que toutes les conditions sont loin d’être réunies pour un bon déroulement des législatives sur l’ensemble du territoire national, la région de Ménaka rejette l’option de tenir le scrutin avec le statut de cette localité en tant que cercle.
maliweb.net – En effet, cette situation depuis un certain a provoqué une véritable levée de bouclier de la part des mouvements de la Plateforme du 14 juin d’Alger, du conseil régional des jeunes et du mouvement « Algafiat I Minika ». La Plateforme des mouvements du 14 juin d’Alger a été la première à s’insurger contre cette situation. Récemment, elle a interpellé le gouvernement sur la nécessité de procéder rapidement au redéploiement des forces de défense et de sécurité ainsi que de l’administration dans les régions du Nord et du centre pour un bon déroulement de ces élections. La dite plateforme demande au Gouvernement de prendre « toutes les dispositions législatives et réglementaires en vue de rendre possible la participation des cercles des régions de Ménaka et Taoudeni à travers des élections partielles aux fins de se conformer aux recommandations pertinentes du dialogue national inclusif ».
Ainsi, la Plateforme des Mouvements du 14 juin 2014 d’Alger a appelé les parties prenantes à se conformer aux principales recommandations issues du CSA de haut niveau tenu le 19 janvier dernier à Bamako. Il faut noter qu’au cours de cette rencontre qui avait permis de relancer le processus de paix, les parties prenantes avaient recommandé le redéploiement de l’armée dans les régions du Nord et l’opérationnalisation de la zone de développement du Nord.
Dans le même registre, le conseil régional des jeunes et le mouvement « Algafiat I Minika » ont rappelé que « juridiquement » Ménaka n’est plus un cercle. Cela, en ce sens que tous les attributs faisant de Ménaka une région à part entière existent déjà. Ainsi, ils ont cité à titre d’exemple la nomination et le déploiement du Gouverneur, des préfets, des présidents d’autorités intérimaires et des collèges transitoires niveau région et cercles. Pour se faire entendre, ces organisations ont adressé une correspondance au Premier ministre, en exprimant leur crainte de voir à ce que ‘’l’organisation des législatives dans la situation actuelle de la région de Ménaka avec un statut de cercle ne détériore davantage la cohésion sociale et la situation sécuritaire encore fragile’’.
Pour elles, le maintien de Ménaka en tant que cercle est de nature à freiner le développement recherché pour la région. « Cela met en cause des opportunités d’emploi, surtout des jeunes et augmente les menaces qui pèsent sur l’existence même de la région et sa représentativité au niveau national », ont-elles déploré, en exprimant leur désaccord quant à la tenue de ces élections dans les conditions actuelles où Ménaka est considéré comme un cercle. Une situation, selon toujours elle, réduit aussi le nombre de députés que cette région devrait bénéficier. C’est ainsi qu’elles demandent de façon urgente aux autorités que les dispositions soient prises avant la tenue de ce scrutin afin qu’il soit le plus inclusif possible à travers la prise en compte des préoccupations de tous les citoyens. Autrement, une décision contraire à la demande présente de ces organisations risquerait de porter un coup dur à la légitimité des futurs des élus.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net