A moins d’un tremblement de terre, Souleymane Ag Elmahmoud du Rassemblement pour le Mali (RPM) est assuré d’enlever le fauteuil de député devant Abdoulbaki Ibrahim Diallo de l’Union pour la République et la démocratie (URD)
De graves accusations de fraudes, de bourrages d’urnes, étaient lancées, à l’issue du premier tour du scrutin qui a vu un candidat de la majorité et un autre de l’opposition qualifiés pour le second tour de la législative partielle d’Ansongo (situé à 90 km au sud-est de Gao, sur le fleuve Niger[]) sur les cinq au départ. Trois listes ont entendu les coups de varlope du menuisier des trépassés : Ibrahim Abdoulaye Touré (enseignant) pour l’Alliance pour la République (APR), Salerhoum Talfo Touré (enseignant à la retraite) du Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) et Djibrill Hassimi Maïga de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP).
Dans les six autres communes du cercle d’Ansongo, le vote s’est déroulé sans encombre. Mais la ficèle de 98 % de taux de participation est jugée trop grosse aux yeux de l’opposition qui a crié au bourrage d’urne, aux grandes magouilles, en s’appuyant sur l’argument que la localité, à cause de la crise, s’est vidée de ses électeurs, donc impossible d’avoir ce taux de participation qui profite essentiellement au candidat du parti au pouvoir.
Dans la localité de Talataye, des groupes armés se sont opposé à la tenue du scrutin, privant certains candidats de faire le plein de voix pouvant modifier l’ordre d’arrivée au premier tour du scrutin, a relevé des responsables de chapelles politiques engagées dans la compétition et contactés par nos soins.
Le parti au pouvoir, le RPM, fait entendre un autre son de cloche. Il accuse les opposants d’être de mauvais perdants. Réponse du berger à la bergère : le candidat de l’opposition menaçait de ne point aller au deuxième tour de la législative partielle si justice n’est pas faite. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, puisqu’il était bien sur le starting-block dimanche dernier. S’est-il laissé convaincre par des promesses d’amélioration de l’organisation du second tour ?
A moins d’un tremblement de terre, le parti au pouvoir est assuré d’une victoire au second tour, bénéficiant outre son avance du soutien des principaux candidats recalés au premier tour. En effet, les résultats très parcellaires donnent une nette avance à Souleymane Ag Elmahmoud (éleveur de son état) du Rassemblement pour le Mali (RPM) devant son concurrent Abdoulbaki Ibrahim Diallo (médecin de son état) sous la bannière de l’Union pour la République et la démocratie (URD).
Georges François Traoré