Le secrétaire général du ministère en chargé des élections lors de la formation des journalistes sur le processus électoral : “Mobiliser les Maliens autour des élections est un véritable défi que nous devons relever ensemble”

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En perspective des élections générales de 2018, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a organisé, le samedi 2 juin, dans un hôtel de la place, un atelier sur le rôle et la responsabilité des médias dans le processus électoral. La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général du département, 09 Maïga, en présence des cadres du Centre d’information gouvernemental du Mali (Cigma).

Après les salutations d’usage, le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Babahamane Maïga a remercié les journalistes pour leur participation effective à cet important atelier de formation des professionnels de la communication sur le processus électoral. “Mobiliser les Maliens autour des élections est un véritable défi que nous nous devons tous de relever ensemble et cela demeure notre raison d’être. Vous devez contribuer particulièrement à l’instauration d’un climat apaisé aux fins de rassurer davantage les citoyens et toutes les parties prenantes sur la volonté du gouvernement d’organiser l’élection présidentielle de façon inclusive, transparente et crédible par les nouvelles dispositions de notre loi électorale”, a-t-il ajouté.

Il précisera que le gouvernement dispose, de nos jours, des ressources nécessaires et de l’engagement de toute la classe politique qui n’a hésité un instant à rejoindre le ministère en charge des élections pour décider ensemble : de revoir le projet de loi de modification de la loi électorale, de l’audit du fichier électoral dont les résultats sont plus que probants, de la prescription de la carte d’électeur biométrique, de poser les bases d’une élection transparente et équitable, d’une plus grande implication des partenaires politiques dans le choix et l’emplacement des bureaux de vote et leur gestion dans la traçabilité des bulletins de vote. “Les partis politiques et le ministère en charge ont décidé ensemble d’une amélioration substantielle des pratiques et des méthodes de vote sans toucher toutefois aux grands équilibres qui veulent que l’Administration territoriale soit chargée de l’organisation matérielle et technique, que la Ceni supervise en toute indépendance, que la Dge s’occupe de la production et de la gestion du fichier électoral et qu’enfin la Cour constitutionnelle proclame les résultats”, a-t-il renchéri.

Le Mali dispose désormais d’une loi actualisée à même de régir des élections crédibles

Selon lui, c’est ce même engagement qui a vu l’adoption de toutes ces mesures correctives par l’Assemblée nationale du Mali en un temps record avec le triomphe des pratiques démocratiques qui ont permis à la majorité de dire oui au texte et à l’opposition de s’abstenir de s’opposer et sans voter non à son adoption. “Le Mali dispose désormais d’une loi actualisée à même de régir des élections crédibles, transparentes et inclusives. Cette loi peut ne pas être perfectible à l’image de toute œuvre humaine, mais elle enregistré de véritables avancées en termes de transparence. Les Maliens, comme à l’accoutumée, se retrouvent toujours sur l’essentiel et ce qui prévalut dans la démarche et dans les faits”, a-t-il indiqué.

À ses dires, en portant l’information réelle ou supposée à l’opinion publique nationale, les journalistes doivent faire preuve de plus de précautions afin d’éviter d’exacerber les tensions, de permettre une véritable réconciliation des cœurs et des esprits dans le cadre d’élections plurielles et compétitives qui rimeront plus à une kermesse électorale qu’à une guerre de tranchées. “Nous ne devons pas nous lasser de sensibiliser le citoyen lambda et lui faire comprendre que quel que soit la puissance de son pouvoir de suffrage, il s’agit d’un vote qui compte et qui peut être contre balancé par le vote majoritaire dans un système où c’est la majorité qui commande et qui dirige face à une opposition républicaine qui peut contester légalement dans la limite autorisée par les lois et règlements de la République”, a souligné le secrétaire général du ministère en charge des élections.

La maturité insoupçonnée du peuple malien et de la classe politique à surmonter les écueils de l’insécurité

À le croire, son département ne doit pas se lasser à expliquer aux Maliens qu’aller aux élections c’est accepter de gagner. “Quand nous gagnons, nous devons avoir le triomphe modeste et en cas de perte, avoir l’humilité d’accepter dignement sa défaite et se préparer à s’opposer légitimement en attendant de nouvelles échéances électorales. Nous devons dire aux populations maliennes que les élections compétitives et plurielles que nous nous apprêtons à organiser ne doivent jamais s’accommoder avec le Fadenya, mais plutôt le Sanankouya et que le seul vainqueur demeure le peuple malien”, a-t-il laissé entendre.

Pour Babahamane Maïga, au-delà des attaques terroristes qui pourraient faire douter nos partenaires sur nos capacités communes de réponse, il faut compter avec cette maturité insoupçonnée du peuple malien et de la classe politique à surmonter les écueils de l’insécurité afin d’être prêts pour les détails constitutionnels du 29 juillet 2018.

“Nous pourrons légitimement nourrir des craintes, des doutes, des incertitudes, mais en se référant à notre histoire, notre culture politique et la manière consensuelle et participative qui a vu toute la classe politique et la classe sociale s’investir pour l’amélioration de notre pratique de vote, il nous est plus permis de douter”, a-t-il fait savoir.

Il s’est dit conscient du pouvoir des journalistes à faire et défaire une opinion publique. “Nous osons espérer que l’usage de cette force pour contrer les fake-news, les oiseaux de mauvais augure qui pullulent de nos jours sur les réseaux sociaux et qui nous présagent, comme des charlatans et des oracles, des lendemains incertains. Le gouvernement ne cessera de compter sur vous pour contrer une telle campagne malencontreuse”, a-t-il conclu.

   Boubacar PAÏTAO

 

Nouvelle loi électorale : 29 articles modifiés

Au cours de la formation des journalistes sur le processus électoral, le conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Bréhima Coulibaly, a présenté une communication sur la Loi n° 2018-014 du 23 avril 2018 portant Loi électorale.

l’entame de ses propos, il dira que pour restaurer et renforcer la confiance des acteurs dans le système électoral, le gouvernement et la classe politique ont convenu de corriger les insuffisances et les lacunes qui ont été constatées dans l’application de la Loi électorale, en vue d’améliorer le processus électoral.

Selon lui, les insuffisances et les lacunes de la loi électorale sont, entre autres, l’absence de commissions de centralisation pour le référendum, la non-fixation d’un délai au ministre chargé de l’Administration territoriale pour proclamer les résultats provisoires du référendum, l’absence de fondement légal pour l’inscription par ordre alphabétique sur les listes électorales, l’absence de précision relative au temps de résidence minimum dans une localité pour être inscrit sur la liste électorale de la commune de cette localité, le manque de précision sur les critères d’inscription sur les listes électorales, l’insuffisance des autorités habilitées à notifier la décision de rejet de l’inscription sur les listes électorales aux personnes concernées, les insuffisances liées à la carte Nina dans son usage comme carte d’électeur, le manque de précision de la Loi sur les informations à mettre sur le bulletin de vote.

S’y ajoutent la non-détermination par la loi d’un nombre minimum d’électeurs pour bureau de vote, la non-implication des partis politiques dans la désignation des assesseurs des bureaux de vote, la multiplication des niveaux de centralisation des résultats des bureaux de vote susceptible d’allonger de délai de proclamation des résultats.

À le croire, les corrections ont nécessité la modification de 29 articles de la loi électorale. “La modification apportée à l’alinéa 1 de l’article 35 a permis de donner une base légale à l’inscription par ordre alphabétique de nom sur les listes électorales. À l’alinéa 2, il a été fixé une durée minimum de résidence dans une localité pour être inscrit sur la liste électorale de la commune de cette localité” a-t-il précisé.

À ses dires, la modification apportée à l’article 37 a permis d’actualiser le critère d’inscription des éléments des forces armées sur les listes électorales par le remplacement de la notion de “durée légale” par la notion de “service”.

La carte NINA remplacée par la carte d’électeur biométrique

Aussi, dit-il, la modification a consisté à remplacer la carte Nina par la carte d’électeur biométrique qui a l’avantage de préciser le centre et le bureau de vote, conformément à l’article 61. “Il est aussi prévu de remettre les cartes d’électeur à leurs titulaires par une commission créée par décision des autorités citées à l’alinéa 2. Par précaution, il est envisagé à l’article 210 de permettre aux électeurs, qui pour cas de force majeure ne rentreraient pas en possession de leurs cartes d’électeur biométriques, de voter avec la carte Nina” a-t-il précisé. Pour l’orateur, l’innovation a consisté à préciser, à l’article 80, les informations qui doivent être portées sur les bulletins de vote. “Les changements suivants sont à noter, notamment la fixation d’un nombre minimum d’électeurs par bureau de vote (article 82), la consultation des partis politiques dans la création des bureaux de vote (article 82), la désignation par la majorité et l’opposition de deux assesseurs (article 83)” a souligné M. Coulibaly.

De son point de vue, le changement a également consisté à encadrer rigoureusement le vote par procuration. À cet effet, la liste des personnes autorisées à exercer leur droit de vote a été fixée à l’article 106.

Pour finir, il a expliqué que des changements ont été apportés dont  l’augmentation du nombre de procès-verbaux (PV) qui passe de 3 à 5 (articule 98), la création des commissions de centralisation pour le référendum (articule 140), la suppression des commissions de centralisation au niveau régional pour l’élection du président de la République et l’élection des députés à l’Assemblée nationale (articule 164).            Boubacar PAÏTAO

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