La tenue d’élections en juillet au Mali semble “peu réaliste”

8
Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l'Administration, de l'aménagement
Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration, de l’aménagement

Lors de la venue du chef de la diplomatie française Laurent Fabius à Bamako, le Premier ministre malien Diango Cissoko a rappelé que la tenue d’élections en juillet était “un engagement fort du gouvernement”. Le pays est-il prêt ? Décryptage.

 

 

“C’est un pari, mais c’est un engagement fort du gouvernement malien”. Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius vendredi 5 avril,  le Premier ministre malien Diango Cissoko a réaffirmé la volonté du gouvernement malien d’organiser des élections d’ici le 31 juillet. “Nous espérons que les conditions seront très bientôt réunies”, a-t-il ajouté en évoquant “un engagement fort du gouvernement malien”.

De son côté, la France, pressée d’amorcer son retrait du pays dans lequel elle a engagé 4 000 hommes depuis le 11 janvier, insiste depuis des semaines sur la nécessité d’avoir au minimum une élection présidentielle en juillet. Et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a profité de sa visite pour le rappeler. Avoir “un président légalement élu en juillet” est “techniquement et politiquement faisable”, a-t-il affirmé.

 

Sous la pression de la France, les politiques maliens semblent prêts à y croire. La date du 7 juillet est évoquée pour le premier tour de la présidentielle, et celle du 21 juillet pour les élections législatives. Le ministre malien de l’Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, a affirmé, jeudi 3 avril, à Bamako, n’avoir “aucun doute par rapport” à ce calendrier. Le gouvernement malien déclare pouvoir faire voter les 6,9 millions d’électeurs potentiels. Les autorités ont notamment décidé d’inscrire “les déplacés dans les bureaux de vote de leur choix” afin de leur permettre de participer au vote. Selon des chiffres de l’ONU, il y avait fin mars plus de 470 000 Maliens déplacés à l’intérieur du pays ou réfugiés dans des pays voisins. Si le gouvernement malien se veut rassurant, il ne peut pour autant occulter les obstacles qui pourraient remettre en cause le calendrier souhaité par Bamako et Paris.

Instabilité dans le Nord

De nombreux experts s’accordent en effet à dire que l’organisation d’un scrutin d’ici fin juillet semble peu réaliste, notamment en raison de l’instabilité persistante dans le nord du pays. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a laissé entendre dans un rapport le 26 mars que “les conditions ne sont pas mûres pour la tenue d’élections libres, crédibles et paisibles”. Le pays connaît encore des attentats-suicides et incursions de combattants islamistes dans certaines localités, comme Gao ou Tombouctou. Enfin, undernier obstacle demeure : le financement du scrutin. Il manquerait 25 millions d’euros rien que pour organiser la présidentielle.

La période semble également mal choisie, ajoute Armelle Charrier, spécialiste des questions internationales pour France 24. “Dans ce pays agricole, c’est le moment où l’on sème, indique-t-elle. Les électeurs risquent de ne pas être nombreux à aller voter”. Fixer les élections vers la fin de l’année, en octobre ou novembre, semble plus réaliste, avance Armelle Charrier. “Car d’ici là, les troupes de maintien de la paix de l’ONU, dotées d’une expertise en ce qui concerne le système électoral, devraient être déployées dans le pays”.

La délicate mise en place de la “Commission de dialogue et de réconciliation” (CDR).

La “Commission de dialogue et de réconciliation” (CDR) aura la charge de rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes et de recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue de réconciliation.

Pour que la commission travaille de façon efficace, toutes les sensibilités devront être représentées au sein de la structure, précise Armelle Charrier. Pour l’heure, seuls les principaux postes ont été attribués : son président, Mohamed Salia Sokona, qui a été ministre des Forces armées (1997-2000), ambassadeur du Mali au Burkina Faso et au Niger (2000-2003), puis en France (2003-2010), est considéré comme rigoureux et consensuel.

Il sera secondé par une femme Touré Oumou Traoré – qui dirige actuellement la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (Cafo), et un Touareg, Méti Ag Mohamed Rhissa, un ancien lieutenant-colonel des douanes maliennes originaire de la localité d’Aguelhok, dans la région de Kidal (extrême nord-est). “Les Peuls, les Arabes et les Songhaï devront également figurer parmi les 30 commissaires de la CDR”, souligne la journaliste de France 24.

Les tensions Nord/Sud persistent

Il faudra du temps et cela semble peu probable qu’elle se fasse d’ici les élections. Les tensions sont encore palpables dans de nombreuses villes du nord du pays, où le Mouvement national de libération de l’Awazad (MNLA) refuse toujours la présence de l’armée malienne.

De profonds désaccords entre Noirs d’un côté, et Arabes et Touareg de l’autre, existent depuis de nombreuses années. Les populations du Nord voient dans celles du Sud des oppresseurs, qui les ont toujours écartés du pouvoir. Les différends se sont intensifiés depuis l’année dernière quand les populations du Sud ont considéré que celles du Nord étaient responsables de la crise politique conduisant à la scission du pays. Cette rancœur a ensuite été exacerbée par la prise de pouvoir des islamistes dans le Nord. Pour les observateurs, les issues politiques envisageables sont soit la décentralisation du Nord-Mali avec un gouvernorat plus fort, soit l’autonomie réelle.

 

France24.com

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. C’est sûr que certains vont tout faire pour que les élections ne puissent pas avoir lieu.
    Les journalistes et certains de leurs commanditaires politiques peuvent y aller de leur petit grain de sel.Ils ont intérêt au maintien d’un président sans grand pouvoir légitime. Comme ça le Mali sera toujours dans la boue.
    Bon courage

  2. « les conditions ne sont pas mûres pour la tenue d’élections libres, crédibles et paisibles » d’après Ban Ki-moon, mais tous ces machins avaient prévu une intervention possible à la St glinglin, heureusement, la France réagit immédiatement. On a plus de temps à perdre avec des élucubrations ou incantations. Il faut aller aux élections de toute évidence. Les problèmes à résoudre sont si nombreux et complexes qu’il faut bien commencer par un bout.
    l’attentisme éternel du meilleure moment n’est d’aucune utilité

  3. Vous les reporters de France 24,vous eprouvez des difficultes enormes quand il s’agit d’analyser un probleme du Nord du Mali touchant le MNLA.Oui!:Le MNLA est cause de tout au Nord du Mali.Cessez de parler des Touaregs ! Parbleu! Pointez le doight au MNLA.Je n’ai pas besoin d’entrer dans les details;Alquel Hoc,les Volte-faces incessants de ces fourbes,les exactions exercees sur les populations locales.Quand je dis MNLA,il faut inclure aussi les denonciateurs ,responsables de beaucoup de flagelations ,de mains et de pieds coupes et de lapidations ,des crimes horribles ,meme perpetres sur des negres.Pour vous,ces crimes barbares justifient au contraire une large autonomie donnee aux Touaregues.Vous manquez totalement de logique.Le crime recompense;les residents innocents chasses de leurs terres!Depuis des milliers d’annees que les ziganes errent a travers l’Europe,pourquoin’avez -vous pas milite qu’on leur donne quelques lopins de terre.Au Nord du Mali, la justice impose le partage!

  4. Si vous pensez continuer à laisser sanogo tirer la ficelle pendant longtemps encore, vous vous trompez . On ne vous a pas demandé de ce qui est possible ou pas. On vous a dit de faire une élection présidentielle en juillet comme vous vous êtes engagés. Car s’il faut attendre à ce qu’il ait de l’ordre dans le bordel que nous appelons aujourd’hui “Mali” ça ne sera pas demain à la veille.
    Alors assez de salade comme ça.
    Vive le Mali.

    • Bien que l’organisation des élections s’annoncent difficiles, tous les Maliens dotés de bon sens doiventsavent qu’on doit les faire bien que toutes les conditions socio-économiques et sécuritaires ne sont pas remplies.

      Nous devons relevés tous le défis majeurs pour qu’elles soient une réalité, si non nous n’en finirons pas avec ce gouvernement qui a du mal à prendre les bonnes décisions et finir également avec les jeux de cache cache de sanogo qui n’arrête pas de tirer les ficelles tapis dans l’ombre.

  5. Pantin SINKO … toi tu as été le plus taré de la bande …

    TU AS LE BILLET RETOUR DES FRANCAIS EN MAIN …. TU AS DE LA TÂCHE CAR JUILET C’EST DEMAIN….

    Moussa Ag,…

  6. Mon vieux Coulbaly , pas d’elections en juillet , pas de dollars americains ni d’euros européens comment tu vas faire pour eetre payé à la fin du mois ?? 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

Comments are closed.