La fièvre électorale a déjà commencé au Mali. Ce ne sont pas les élections régionales qui suscitent autant d’intérêt mais plutôt la présidentielle qui approche à grand pas. Si celui qui sera bientôt le président sortant a été plébiscité avec un score de 77,78% en 2013, rien ne montre qu’il bénéficiera facilement d’un nouveau bail. Au sein de l’opposition l’idée d’une candidature unique fait son chemin même si pour le moment trois courants politiques existent et un quatrième est en gestation. Il y a d’abord la Convention de la Majorité Présidentielle dont le point focal est le parti au pouvoir, ensuite l’opposition incarnée par Soumaila Cisse, l’opposition bis avec le Nouveau Pôle politique de la Gauche Républicaine qui a comme leader l’ancien premier Ministre Modibo Sidibé et le quatrième courant politique qui pour l’instant est composé d’associations comme Mali Kanu. Les régionales seront sans doute un test grandeur nature pour chaque force pour mesurer sa taille pour 2018. Mais déjà la guerre de positionnement a commencé
Chaque volte face d’une formation politique vers un des courants politiques fait l’objet de propagande médiatique de grande ampleur. C’est le cas par exemple du CAP du jeune Racine Thiam qui a préféré atterrir à l’URD. Ce qui fait la particularité de ce changement de cap du parti Convergence d’Action pour le Peuple ce que son leader était le chargé à la communication de la présidence de la république. Depuis le samedi 28 octobre 2017 au siège du parti de la poignée de main à Badalabougou une alliance pour le meilleure sans doute pas pour le pire a été scellée entre le président du CAP et le tout puissant président de l’URD et non moins chef de file de l’opposition républicaine Soumaila Cisse. La jeune formation politique vient allonger la longue liste des partis politiques qui ont rejoint les rangs du parti de la poignée de main à savoir le PMDR de Me Abdoul Wahab Berthé, le MC CDR de Me Boubacar Karamoko Coulibaly, le CND de Bandiougou Bedia Doucouré. On peut dire que l’honorable Soumaila Cisse a le vent en poupe car certains partis de la majorité frustrés à savoir la SADI de l’eternel opposant Oumar Mariko et le parti ADP MALIBA du richissime homme d’affaire Alou Boubacar Diallo ont aussi rejoint les adversaires indomptables du président Ibrahim Boubacar Keita. L’opposition a été confortée par la conférence de presse tenue le lundi 23 octobre 2017 à la maison de la presse. En effet elle a bénéficié du soutien sans faille du leader du Collectif pour la Défense de la République le très populaire Rath Bath. Ce dernier au nom de la société civile a tapé du poing sur la table pour réclamer l’organisation d’élections crédibles et transparentes. Il a fustigé l’attitude du régime qui a sciemment mis en place un seul centre d’enrôlement par commune. Pour lui il ya magouille en la demeure car le gouvernement a refusé l’utilisation de la carte biométrique qui permettra aux citoyens sans scrupule de ne pas voter dans plusieurs bureaux de vote à la fois. Partant il a chargé le premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maiga qui à l’en croire est à l’origine du rejet de cette carte biométrique.
Depuis le 25 février 2017 le Nouveau Pôle Politique de la Gauche Républicaine incarné par Modibo Sidibé des FARES et Daba Diawara du PIDS fait parler de lui sur la scène politique. Outre ces deux partis il ya l’UPD de Amadou Tieman Sangaré, Moussa Sissoko du FUAC, Modibo Sidibe junior du PRDDM, Dramane Gakou du CS Renouveau. Il ya fort à parier que ce regroupement politique choisisse Modibo Sidibe comme candidat. A ses courants politiques s’y ajoute les mouvements politiques à savoir Mali Kanu incarné Modibo Koné, Sadou Harouna Diallo l’ex maire de Gao, l’épouse de l’ancien premier Ministre Oumar Ta Tam Ly, Mamadou Igor Diallo. Ce mouvement politique semble très proche de l’ancien président Amadou Toumani Touré renversé le 22 mars 2012 par un coup de force. La présidentielle de 2018 n’a pas finit de livrer toutes ses surprises. Le RPM n’a sans doute pas aussi dit son dernier mot
Badou S. Koba