C’est par la voix de Younouss Hamèye Dicko que le regroupement des 43 partis politiques a demandé, hier, la mise en place d’un comité de pilotage pour le fichier électoral. Le président du Rds a indiqué que ce comité, dans le cadre d’un chronogramme fiable, devrait regrouper l’administration, les partis politiques et la société civile. L’initiative n’a été saluée ni par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales (Matcl), Kafougouna Koné, ni par le délégué général aux élections, Siaka Sangaré qui ont évoqué des contraintes de temps. Ces débats ont eu lieu, hier, au gouvernorat du district de Bamako, dans le cadre de concertation qui regroupe le Matcl et les chefs de partis politiques. L’ordre du jour portait sur le compte rendu de la 4ème réunion et la présentation du plan d’action de mise en œuvre du fichier électoral. Siaka Sangaré a rappelé les travaux des experts ‘’sur le fichier électoral existant jugé perfectible dans les délais légaux pour la tenue des Élections générales de 2012 ‘’.
C’est à ce titre que les objectifs suivants avaient été déterminés : garantir l’identification correcte de l’électeur ; assurer la localisation de l’électeur de nature à le rapprocher davantage de son bureau de vote ; radier des listes électorales actuelles tous les titulaires des cartes d’électeur non retirées lors des élections communales de février 2009 ; corriger toutes les anomalies constatées ; renforcer les capacités des structures et des acteurs impliqués dans le processus de révision des listes électorales et leur dotation en moyens adéquats ; assurer la bonne gestion des élections à travers la relecture des textes notamment, la loi électorale et le décret N°118/P-RM du 8 mars 2002 portant modalités de gestion du fichier électoral.
C’est à ce titre que les recommandations du comité d’experts ont donné lieu au plan d’action pour la mise en œuvre du fichier consensuel qui se décline en 6 objectifs, un mode opératoire de la révision spéciale des listes électorales, un chronogramme de mise en œuvre des opérations de révision et une mise à jour du fichier électoral. A la suite de l’exposé en power point, les débats ont été très animés. Les chefs de partis ont exprimé des soucis liés à la fiabilité des documents, la radiation des électeurs sur les listes, la distribution des cartes d’électeur, le chronogramme… Certains ont même souhaité que le terme consensus soit supprimé, puisqu’ils ne sont pas sûrs que le plan d’action fasse l’unanimité.
Siaka Sangaré a répondu que le consensus ne signifiait pas l’adhésion de tous mais du plus grand nombre. Après avoir félicité le travail de la Délégation générale aux élections, Younouss Hamèye Dicko s’est plaint du fait que les propositions des 43 partis n’aient pas été prises en compte. Il a rappelé les principaux points de leurs recommandations dont la révision de listes sur la base du dernier recensement de la population, la reconfiguration des bureaux de vote, la délivrance de la carte d’identité servant de carte d’électeur et portant le numéro d’identification du Ravec (Nina), la prise en charge des commissions administratives.
Il a critiqué certains points du plan d’action de la Délégation générale aux élections, dont l’absence de mentions concernant les tâches exécutées et recommandé, au titre des 43 partis, la mise en place d’un comité de pilotage. Siaka Sangaré a répondu que les données du Ravec, en l’occurrence les photos, ne pourront être utilisées, car tout le monde n’est pas recensé. De concert avec le secrétaire général du Matcl, Boubacar Sow, il a signalé des difficultés liées à l’application des résultats du recensement général de la population, à la quantité des photos et aux échéances. Le ministre Kafougouna Koné et le Dge, Siaka Sangaré ont reconnu avoir reçu le document des 43 partis politiques. Ils ont ajouté qu’ils ont mis en place des comités pour étudier les propositions afin d’y apporter leurs réponses.
Baba Dembélé