Les élections générales d’où nous sortons furent celles d’un régime autoritaire qui fait ce qu’il veut et prend son peuple pour du bétail électoral. Du début à la fin, ce ne fut qu’une mascarade menée tambour battant au son de la menace et l’intimidation physique et mentale avec à la clé un gaspillage de ressources financières jamais observé dans le pays.
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Les élections présidentielle (29 avril 2007) et législatives (2-22 juillet 2007) au Mali se sont achevées dans le calme et hormis le décès du Pr. Mamadou Lamine Traoré, ministre de l’Education nationale, survenu le 21 juillet 2007, et qui a endeuillé la nation entière, le pays vit normalement et même se porte comme un charme.
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Le président sortant, ATT, comme il fallait s’y attendre, a été brillamment réélu avec un score frisant le ridicule en démocratie (plus de 71 %) et le regroupement de partis politiques qui l’a soutenu l’a été aussi aux législatives de la même manière, emportant plus des 3/4 des sièges à l’Assemblée nationale.
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Tout le problème est de savoir maintenant ce que les uns et les autres vont faire de cette victoire extorquée qui, non seulement n’honore pas les gagnants, mais en plus déteint négativement sur la démocratie malienne. En toute logique, et si on se respecte, au regard de la tournure prise par les élections législatives, le futur Premier ministre doit sortir des rangs de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), mais connaissant le général, homme de mépris pour les partis politiques et capable de minimiser la contribution de cette même ADP dans sa victoire, on ne serait pas étonné de le voir aller nous le chercher dans les régions ou à l’extérieur du Mali, à l’étranger chez des expatriés apolitiques, plus ou moins experts des questions humanitaires.
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Sur ces élections, on a dit que tout s’est normalement passé, qu’elles ont été transparentes et sont crédibles ; du moins, c’est ce qu’ont noté les observateurs internationaux venus spécialement pour cela, mais on sait aussi que ces messieurs et ces dames, payés à des millions de F CFA, viennent chez nous plus en villégiature que pour y contrôler la régularité et la moralité des processus électoraux organisés par des régimes suspectées de tripatouillages des résultats.
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Malgré tout ce qui s’est dit, vu la façon dont ces scrutins se sont déroulés, on ne peut s’empêcher de penser que le Mali, mine de rien, d’une République paisible et tranquille sous Alpha Oumar Konaré, est passé dans le champ d’une République autoritaire qui a les griffes et ne rigole pas. L’élection présidentielle ne fit pas de cadeau aux opposants, à tous ceux qui nourrissaient une quelconque ambition présidentielle ; au forceps, le pouvoir a tout mis en œuvre pour ne pas quitter la loge et a réussi à le faire, la manière en moins.
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Tous les candidats qui pouvaient contrarier ATT, compromettre sa victoire, ont été soit marginalisés, soit réduits à peu de choses ou conditionnés à l’embastillement en cas d’entêtement. Les Tièbilé Dramé, les Ibrahim Boubacar Kéita et autres Soumeylou Boubèye Maïga ont fait les frais de cette logique de candidature unique à laquelle adhèrent, curieusement, la plupart des partis politiques. En définitive, rien ne fut négligé pour assurer à ATT une victoire éclatante et sans reproche.
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Les partis politiques non membres de l’ADP ont assisté, impuissants, à cette élection fabriquée dont l’issue était connue à l’avance. Dans les dernières heures de la campagne électorale, l’administration a été caporalisée et mise au service exclusif du prince. Le personnel de commandement civil fut mis au pas avec des indemnités faramineuses et d’autres avantages en nature et en espèces que les préfets et les sous-préfets affamés ne pouvaient refuser. Le résultat fut que le candidat unique fut réélu avec le score nord-coréen que l’on sait.
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La main visible de Koulouba
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Les législatives de juillet 2007, à des détails près, reproduisirent les présidentielles. Les partis politiques se réclamant de la mouvance présidentielle et assurés du soutien du président ATT, partirent favoris et enlevèrent effectivement la mise. L’Etat et le clan présidentiel mirent tous les moyens à leur disposition pour faire échec aux candidats du camp adverse, ceux du Front pour la démocratie (FDR).
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On poussa même l’outrecuidance jusqu’à opposer un héritier de la restauration, un indépendant soutenu par les dignitaires de l’ancien régime, à IBK, président de l’Assemblée nationale. Tout fut mis en œuvre pour faire couler le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) en Commune IV de Bamako et, si celui-ci frôla la catastrophe avec le score de 51 % qui le sauva, ce fut, à la dernière minute, par peur des émeutes qui n’allaient pas manquer d’éclater si jamais on le déclarait battu.
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Des écrivaillons à la plume trempée dans le caca avaient prédit avec arrogance sa chute, mais depuis la proclamation des résultats provisoires, ces mercenaires à la pousse en herbe se font tout petits et entrent en transes dès qu’on leur parle du candidat de la restauration tombé dans les caniveaux de la Commune IV.
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Des amis et même des parents de la mouvance présidentielle tirés de leur petit trou et mis en possession de moyens financiers colossaux ont aussi pu rivaliser avec des responsables politiques de tout premier plan et même leur faire échec dans leur propre fief.
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Moustaph Dicko à Douentza connut l’ultime « humiliation » de se faire sortir par une dame que personne ne connaissait auparavant, mais qui manifestement a ses entrées à Koulouba. Bréhima Bomboté en Commune III se fit purement descendre par une autre illustre inconnue du PCR, dont on se demande bien ce qu’elle va faire à Bagadadji. Nombreux sont les députés sortis ainsi de rien, mais bénéficiant du solide appui de Koulouba et qui vont siéger à l’Assemblée nationale plus pour les subsides que pour l’éloquence parlementaire attendue d’eux, mais qu’ils n’ont pas.
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Les élections générales d’où nous sortons furent celles d’un régime autoritaire qui fait ce qu’il veut et prend son peuple pour du bétail électoral. Du début à la fin, ce ne fut qu’une mascarade menée tambour battant au son de la menace et l’intimidation physique et mentale avec à la clé un gaspillage de ressources financières jamais observé dans le pays.
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Le comble est qu’appelée pour nettoyer les écuries d’ATT et réparer les dégâts de ses hommes, la Cour constitutionnelle a fait pire que le régime et ses thuriféraires. Non seulement, elle déclara que toutes les requêtes étaient nulles et fantaisistes, mais également valida aveuglement les résultats communiqués par l’administration territoriale dont on sait qu’elle est aux ordres du général ; ce faisant, elle donna raison aux observateurs internationaux qui avaient déclaré quelques semaines auparavant que tout s’était correctement passé et que « tout le monde, il est gentil ».
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Ce boulot ingrat, pourri par nos juges constitutionnels a fait douter beaucoup de Maliens de la Cour constitutionnelle et ceux-ci se demandent maintenant si cette juridiction n’est pas payée par Koulouba et n’est pas aux ordres de César.
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Yiriba
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