Pour de nombreux acteurs et observateurs de la scène politique malienne, les prochaines élections législatives rimeront avec courage et/ou bourrages
-Maliweb.net- Malgré les assurances du gouvernement, les candidats, électeurs et observateurs continuent de nourrir un certain scepticisme quant à la tenue dans un climat apaisé de ces consultations électorales.
Apparemment, le pays s’est retrouvé dans une sorte de dilemme. Faut-il proroger encore pour la troisième fois le mandat des députés ou accepter des élections approximatives ? La seconde option s’est imposée, sans aucune conviction de réussir à atteindre les objectifs d’amorce sereine d’une nouvelle législature. Le pays arrivera-t-il à éviter une nouvelle crise post-électorale après ces législatives ? Ce n’est pas gagné d’avance, dans un pays où en temps normal, certaines zones sont habituées à de nombreux bourrages des urnes. Le contexte sécuritaire difficile ne sera-t-il pas un terreau favorable à de nombreux bourrages d’urnes ? Ce n’est pas à écarter..
La campagne pour les élections législatives du 29 mars prochain a démarré le dimanche 8 mars sur des chapeaux de roue, alors que certains partis politiques continuent de plaider pour le report de ce scrutin.
Dans le cadre des préparatifs des prochaines élections législatives, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Général Salif Traoré expliquait, la semaine dernière, les efforts du gouvernement. « Dans la région de Mopti, nous avons fait le point de la situation et nous avons vu dans quelle mesure certains bureaux de vote peuvent être regroupés pour que nous puissions sécuriser les populations, les agents électoraux, les candidats ».
Et d’ajouter qu’« aussi bien les Famas, les policiers, les gendarmes, les gardes, les agents de la protection civile, les mouvements signataires, nos partenaires de la Minusma et de Barkhane seront au rendez-vous pour une sécurisation acceptable et maximale. ».
En clair, nul ne se fait d’illusion pour ce scrutin législatif dans le contexte sécuritaire fragile que vit le pays actuellement. Et le ministre chargé des élections, Boubacar Alpha Bah dit Bill d’indiquer que le matériel de vote, les listes électorales ainsi que les fiches d’émargement seront envoyés dans les régions au cours des prochains jours. « Dans quelques jours, les cartes d’électeurs seront acheminées à l’intérieur du pays de même que les feuilles d’émargement et la liste des électeurs qui seront affichées devant les bureaux de vote », précise-t-il. Toutes ces étapes sont faites sous fortes escortes sécuritaires. Mais les électeurs et les candidats ne pourront pas se faire suivre chacun par des agents des forces de défense et de sécurité. Ils devront simplement avoir le courage d’aller aux urnes.
Le ministre Bah dira que « toutes ces dispositions sont prises depuis janvier, les services techniques sont à pieds d’œuvre. Mais c’est une œuvre humaine, il peut y avoir quelques défauts, mais nous sommes prêts à corriger ces petits défauts.»,. Alors que le gouverneur de la région de Mopti estime que la sécurisation de ces élections est un défi à relever dans la 5ème région. « Nous travaillons pour l’atteinte de ces objectifs, rassurer les uns et les autres et que les choses se passent correctement ». Sauf que sur le terrain, les craintes et les appréhensions sont réelles. Et les hordes de terroristes pourraient profiter de ces élections pour commettre leurs forfaits.
Une situation qui pousse à croire que ces élections pourraient se dérouler, dans certaines zones, dans des conditions d’opacité et de cacophonie favorables à des bourrages d’urnes. Alors courage pour les bourrages ?
Boubou SIDIBE/Maliweb.net