Dans le cadre des préparatifs des prochaines élections générales, le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation était en conclave, le vendredi dernier, avec les Représentants des traditionnels Partenaires techniques et financiers (PTF). Inscrite dans la droite ligne du processus de mise en œuvre de la feuille de route de la Transition, la présente rencontre s’est opérée à l’aide d’une vidéoconférence consacrée au chronogramme électoral du Gouvernement de la transition en général et au plan d’actions du Département de l’Administration territoriale et de la Décentration (la cheville ouvrière du processus démocratique national en cours).
Dans la charte adoptée à l’issue des journées de concertations et promulguées par le Décret n°2020/0072/PT/RM du 1er octobre 2020 assorti d’une feuille de route, il a été confié au Gouvernement de la transition huit (8) missions à remplir dans son mandat de 18 mois. Ce sont, principalement, le lancement du projet des réformes politiques et institutionnelles ; le redécoupage administratif du territoire national en fonction du nombre des Régions nouvellement crées ; la révision de la Constitution en vigueur par voie référendaire et l’organisation des élections générales transparentes et inclusives sur toute l’étendue du territoire national. C’est dans la droite ligne des scrutins présidentiel, législatif, régionaux, communaux et locaux que s’inscrit la rencontre du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation et des Représentants des traditionnels Partenaires techniques et financiers (PTF) du Mali dans le domaine des élections. C’est dans l’après-midi du vendredi 30 avril 2021, dans la salle de réunions du Département, à travers une séance de projections diapositive retransmise par visioconférence.
Troisième du genre entre le Gouvernement de la transition en place et les Partenaires techniques et financiers (PTF) du Mali en cette période électorale, la présente séance de travail a servi d’un cadre d’information sur spécifiquement les préparatifs du « référendum constitutionnel et des élections générales » et d’échange autour des besoins du Gouvernement en termes d’appui technique et financier et autour également du facteur temps par rapport au calendrier des scrutins respectifs. Ce qui aura permis aux Interlocuteurs du Ministre Abdoulaye Maïga de s’enquérir réellement des réalités du terrain, de prendre bonnes notes sur l’état des lieux concernant les préparatifs en cours puis d’être mieux informés sur les défis majeurs à relever dans l’organisation des élections transparentes et acceptables par tous les acteurs politiques.
Ainsi, au chapitre informations, le Ministre Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, dans son discours de bienvenue à ses hôtes, a rappelé les tâches assignées à son Département dans le cadre de la mise en œuvre effective de la feuille de route de la Transition puis a fait part de l’état des lieux concernant les préparatifs du processus électoral dans son ensemble. Il a déclaré qu’au nombre des tâches spécifiques confiées au MATD il y a les préparatifs du référendum et l’organisation des élections générales. Et c’est dans ce cadre que se situent le chronogramme et le plan d’actions de son Département ayant été au centre d’une série de communications présentées par le Chef de la Cellule d’appui au processus électoral (CAPE), M. Siré Touré, et du Secrétaire Général du Ministère.
Ensuite, au chapitre d’échanges, les deux parties ont fait un tour d’horizon du chronogramme électoral et du plan d’actions du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Côté des PTF, ce sont les Représentants de la Coopération allemande et de l’Union Européenne qui interviendront au nom de leurs collègues. C’était pour mieux s’enquérir principalement du timing réservé pour la tenue dans les délais impartis le référendum et de la finalisation du projet de réorganisation des circonscriptions électorales avec la création à la va vite des nouvelles Régions administratives. Malgré qu’il semblait dubitatifs à propos de l’approche du calendrier électoral par rapport aux réformes politiques et institutionnelles à apporter à bien d’égards, l’UE et les autres partenaires ont réitéré leur accompagnement à la transition politique.
Vu le temps qui reste au Département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui chapeaute le processus électoral dans son ensemble, un Représentant de la Délégation de l’Union Européenne s’est posé la question de savoir si effectivement le chronogramme et le plan d’actions ainsi soumis à l’appréciation des partenaires bi et multilatéraux sont tenables. Interrogation fondée dans la mesure, jusqu’au jour d’aujourd’hui l’opération de révision de la liste électorale n’est pas achevée, l’ossature du contenu réel de la nouvelle Constitution devant faire objet du referendum du 31 octobre prochain tarde à être ficelé, le Comité de relecture de la loi électorale et de la charte des partis politiques qui ne siègera qu’à partir de ce lundi 3 mai n’est toujours pas opérationnelle, la mise en place des principaux organes de gestion et de pilotage des élections (CENI, DGE) toujours non effective, etc.
Seulement, dans le plan d’actions du MATD, le Budget est à peu près connu. Approximativement, l’organisation des différents scrutins est chiffrée à plus de 174 Milliards de francs CFA (nous y reviendrons sur les détails chapitre par chapitre).
En somme, force est de constater que si le calendrier électoral publié par le Gouvernement de la transition respecte le cadre légal en vigueur.
Cependant, des risques de report sont prévisibles. En tout cas, là-dessus, le Ministre Abdoulaye Maïga n’a pas été plus clair que ça. « … la mise en œuvre du processus électoral reste tributaire des réformes potentielles consignées dans le chronogramme du référendum et des élections générales adopté en conseil des Ministres du 14 avril 2021 et publié … le 15 avril 2021 », a-t-il alerté devant les Représentants des organismes bi et multilatéraux partenaires du Mali dans le financement et la prise en charge de l’organisation matérielle et technique du processus électoral. Cela, sans occulter aussi les défaillances budgétaires du Gouvernement engendrées par la double crise sécuritaire et sanitaire (respectivement la crise du Nord et du Centre et la COVID-19) qui ont désarticulé les ressources économiques de l’Etat à bien d’égards. Une situation qui a réduit le Gouvernement de la transition dans l’incapacité notoire de mobiliser les ressources nécessaires pour organiser souverainement ces différentes élections relevant de sa mission principale. « C’est dans ce contexte pénible que le Gouvernement de la transition conduit l’achèvement de la réorganisation administrative territoriale et l’organisation de six à huit scrutins », a avoué le Patron du processus électoral en cours, le Lt-colonel Abdoulaye Maïga, qui a mis l’occasion à profit pour réitérer les doléances de son Gouvernement auprès de ses PTF pour la réussite escomptée de la transition. Il s’est, enfin, félicité de ce qui a été déjà fait par ces partenaires malgré la conjoncture internationale qui ne s’y prête que très difficilement de nos jours.
Djankourou