Dans le souci d’organiser des élections libres et transparentes, le gouvernement du Mali a décidé de concevoir de nouvelles pièces électorales et d’état civil modernes et fiables. A cet effet, le ministre délégué auprès de l’Administration Territoriale, Abdourahmane Oumar Touré, accompagné du chef de cabinet du ministère principal, était le 17 février, au gouvernorat face aux représentations de la société civile pour leur présenter la carte du Numéro d’Identification Nationale (NINA). Il s’agissait pour le ministre d’échanger avec la société civile sur ce nouveau document biométrique.
Moriba Sinayoko, le directeur national de l’état civil et chef de projet Ravec, dans sa présentation, a expliqué, en détail, les caractéristiques de la carte NINA, les avantages pour l’état civil et pour l’identification lors des opérations électorales. Ce nouveau document administratif qui a pour objectif de faciliter l’identification des Maliens et par-delà des électeurs, est composé de 14 chiffres : la nationalité (1 chiffre), le sexe (1 chiffre), l’année de naissance (2 chiffres), la localité de naissance (7 chiffres), un numéro 57 à trois chiffres distinguant les personnes de même sexe, né la même année et dans la même localité et une clé de contrôle exprimé par une lettre de l’alphabet français. Ce numéro sera unique et suivra le titulaire dans tout le circuit administratif et même sécuritaire. La carte proprement dite est d’une épaisseur : 0,76 mm pour un poids de 5g. Et au jour d’aujourd’hui, treize millions six cent quatre-vingt-huit deux cent quatre-vingt-douze (13.688.292) de Maliens disposent d’un numéro d’identification nationale.
Dans son exposé, Moriba Sinayoko, a indiqué que les cartes seront produites par un opérateur sur appel à concurrence en tenant compte des délais de livraison et de distribution et le budget de la production et de la distribution de la carte NINA est de 9.059.000.000 FCFA. Les défis à relever, selon lui, sont : les reformes législatives, la mobilisation des ressources financières, l’enrôlement des nouveaux majeurs, l’enrôlement des déplacés et refugiés, l’impression des cartes NINA, la gestion du temps limité et la pacification totale du Nord.
Les représentants de la société civile ont évoqué plusieurs préoccupations par rapport à cette nouvelle carte et les élections à venir. Ils ont demandé un toilettage des listes électorales pour enrôler les nouveaux majeurs et supprimer ceux qui ne peuvent plus voter. Ils se sont, par ailleurs, inquiétés du choix de la date, du sort réservé aux cartes non récupérées, à la problématique de la procuration…. Toutes ces inquiétudes de la société civile seront prises en compte dans l’adoption finale de la carte, a souligné le ministre.
Madiassa Kaba Diakité