Le Mali risque encore une fois d’entrer dans le cycle dangereux et douloureux des contestations des résultats des municipales et régionales à venir. Sada Samaké, ministre de la Sécurité, « maitre d’œuvre » de la loi sur la réforme sur la Ceni, joue à un jeu dangereux.
Car pour ce dernier, il faudra mettre une nouvelle commission électorale en place. Pour le président actuel de cette institution, la question n’est pas d’actualité. Quant à la classe politique, elle est plus préoccupée par la liste électorale et le report de la date de ces élections. La goupille de la grenade qui risque de faire exploser les prochaines échéances électorales à venir. C’est une vraie bataille triangulaire qui oppose, d’une part, le ministre Sada Samaké, le président de la Ceni et la classe politique dans son ensemble. Tous ne sont pas sur la même longueur d’onde sur les questions en ce qui concerne ces élections. Car même au sein de la classe politique nationale, les points de vue sont divergents. Au niveau de la mouvance présidentielle et surtout au niveau du RPM, l’idée du ministre est la bienvenue et salutaire, quant d’autres partis de la mouvance comme le CDS-Mogotiguiya, le Sadi, l’Adema sont diamétralement opposés. Rien à se mettre sous les dents du côté de l’opposition pour le moment. Du côté de la Ceni, l’on fait savoir que le ministre fait de la diversion, car il veut faire la part belle au parti au pouvoir dans cette nouvelle Ceni qu’il souhaite tant. Au point que la date butoir d’octobre 2014 pour ces échéances est quasi impossible. Face à cette guerre qui ne dit pas son nom, on nage donc en plein cafouillis dans l’approche de la classe politique. L’intérêt et l’égo des uns et des autres, ici, vont manifestement à l’encontre de ceux des Maliens. A y voir de près, le ministre veut balayer cette Ceni car elle est majoritairement composée de personnalités de l’opposition, toute chose qui nous conforte dans notre thèse qu’une élection peut se gagner aussi facilement quant on est majoritaire au niveau de la Ceni, ou à défaut la perdre. Ces opinions et positions opposées, qui s’excluent dans leur approche, de la classe politique, sont le reflet d’une « guerre » ouverte entre le ministre, la Ceni et la classe politique. Depuis cette annonce d’une nouvelle Ceni, l’on note une escalade verbale, toute chose qui risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur ces élections à venir Nous osons croire l’esprit patriotique l’emportera sur les sauts d’humeurs et les intérêts personnels inavoués
Paul N’GUESSAN