Le Consortium des Organisations de la société civile pour l’Observation du processus électoral constitué de la Jeune Chambre Internationale Mali, du Réseau Plaidoyer et Lobbying et de SOS Démocratie a déployé plusieurs centaines d’observateurs sur le terrain pour superviser le déroulement du scrutin du 20 novembre 2016. Les membres de ce consortium ont animé une conférence de presse pour présenter le rapport de la journée électorale. Dans un communiqué lu par le président, Demba Tounkara, le consortium a constaté une bonne organisation du scrutin dans les zones sécurisées couvertes par ses observateurs, malgré des incidents mineurs constatés dans certaines localités.
Pour assurer le suivi des opérations de vote pour l’élection des conseillers communaux, le Consortium a déployé une équipe d’observateurs dans toutes les régions et le District de Bamako à l’exception de Kidal, Ménaka et Taoudéni. Cette équipe était constituée de 750 observateurs ( 479 hommes et 271 femmes), 41 superviseurs, ainsi que de 9 coordinateurs et 20 gestionnaires de base de données pour assurer la remontée des données par le système de SMS, la gestion et le traitement des données au niveau du quartier général du Consortium.
Selon le président du Consortium, au regard du résultat de l’observation du consortium, 93% des bureaux de vote couverts par leurs observateurs ont été ouverts à 8h00 heures et le matériel électoral était au complet dans 92 % des bureaux de vote observés.
Concernant la sécurité autour des élections, le Consortium trouve que les forces de l’ordre ont été déployées en nombre dans les centres de vote des Communes urbaines couvertes. Dans certaines régions du sud et à l’ouest le scrutin n’a pas connu d’incidents liés à la sécurité a assuré son président.
Par contre , le rapport du Consortium précise qu’il a été constaté , au niveau de certaines Communes des régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Ségou des incidents de nature sécuritaire ayant conduit à la destruction du matériel électoral, la disparition des membres de bureau de vote et l’annulation du scrutin.
A en croire le président, Tounkara, sur la base du rapport des observateurs, l’insécurité dans les régions du nord a empêché la tenue du scrutin dans plusieurs Communes en plus des 15 Communes déjà annoncés par les autorités administratives avant le scrutin notamment : dans la région de Tombouctou (Goundam : 12 / 14 ; Niafunke : 3/ 8 ; Rharous : Serele, Hanzakoma) ; région de Gao (Communes de Tessit, N’Tilit, Gabero) ; région de Mopti (entre autres les communes Diafarabe, Dia, Sokorodia, Diondori, Sougoulbe, Koureihondo, Gouroguire, Diaka et Soucoura).
Le Consortium se réjouit de la fermeture des 80% des bureaux de vote supervisés par les observateurs à 18 heures et dans les 20% restants, les électeurs dans la file d’attente ont été autorisés à voter et cela s’explique par le démarrage tardif des opérations de vote au niveau de ces bureaux.
De façon générale, le consortium a constaté une bonne organisation du scrutin dans les zones sécurisées couvertes par les observateurs, malgré un faible taux de participation qui tourne au tour de 26,6%.
Par ailleurs, le Consortium des Organisations de la société civile pour l’Observation du Processus électoral a fait des recommandations aux organismes de gestion des élections, aux partis politiques, aux organisations de la société civile, aux partenaires.
Pour les organismes de gestion des élections, le Consortium recommande : d’évaluer et renforcer le dispositif sécuritaire dans le cadre de l’organisation des élections, d’établir un calendrier électoral pour les Communes où les élections n’ont pu avoir lieu, d’installer les autorités intérimaires dans les Communes favorables au dispositif, de renforcer les campagnes d’éducation civique et électorale, d’œuvrer pour le respect du cycle électoral afin d’éviter les reports multiples.
Aux partis politiques, il recommande de renforcer les campagnes d’éducation civique et électorale ; de renforcer les capacités des délégués et de continuer la sensibilisation des militantes et militants pour des élections apaisées.
Aux organisations de la société civile, le Consortium propose de renforcer les campagnes d’éducation civique et électorale ; d’œuvrer pour la tenue des élections transparentes, crédibles démocratiques et apaisées.
Aux partenaires techniques et financiers, il souhaite le renforcement les campagnes d’éducation civique et électorale ; la poursuite à appuyer les organisations de la société civile dans le cadre de l’observation du processus électoral.
Wassolo
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COMMUNALES A TOMBOUCTOU: L’alliance ADEMA/PASJ-URD dénonce la fraude massive
Les responsables de l’alliance ADEMA/PASJ-URD ont lors d’une conférence de presse, dénoncé la fraude massive orchestrée par le Rassemblement pour le Mali (RPM) à Tombouctou lors des élections communales du 20 novembre dernier.
Selon les responsables de cette alliance, les communales du 20 novembre ont été émaillées à Tombouctou par une fraude massive savamment orchestrée par le RPM avec la complicité active de l’administration locale. A les en croire, après le dépouillement des 60 bureaux de vote de la Commune urbaine de Tombouctou, des bulletins de vote de toutes sortes ont été supprimés en faveur du parti présidentiel en alliance avec l’UM- RDA au détriment de la liste Adema – PASJ /URD logiquement victorieuse au regard de tous les pronostics des fins connaisseurs de la carte politique de Tombouctou, où l’Adema – PASJ seule détenait la mairie depuis 1992.
La surprise fut grande lorsque des bulletins non estampillées par l’encre rigide réglementaire, des bulletins déjà votés par des marques en lieu et place des empruntes et des bulletins non extraits des souches ont permis au RPM et son allié de bourrer les urnes dans 7 centres sur les 8 que compte la Commune ont-ils fait savoir. Il s’agit du centre d’Alpha Moya de Bellafarandi, du quartier du maire sortant candidat à sa propre succession Halle Ousmane, du centre de Cheick Sidi Mah moud de Sankoré, du centre de Yehia Alkaya de Badjinde, bastion du candidat Abdoulaye Kalil Ascofaré de l’URD, du centre de Bahadou Aboubacar de Sareikaina, du centre Allimam Assayouti de Djingareiber, du centre AB Santao de Hammabangou et du centre Cheick Nouh de Kabara. Dans tous ces centres, comme au jeu de Poker les première et deuxième forces politiques se sont vus submergées par le vote massif de ces bulletins soit un total de 47 bureaux, où ils ne l’ont emporté dans aucun bureau.
Par constat d’huissier, toutes les urnes constatées en présence du Préfet de Tombouctou étaient bourrées des faux bulletins affirment les responsables de l’alliance. Ajoutant que cette situation a donné lieu à des vagues de contestation sans relâche à travers des marches, conférences, meetings et autres rassemblements de population sidérée par un complot.
Selon toujours les responsables de l’alliance, la justice malienne a été saisie pour l’annulation de suffrages qui auraient pu l’être par les présidents des bureaux n’eut été la grande complicité à tous les niveaux au regard des dispositions de l’article 89 de la loi électorale. En tout cas, cela est un coup dur à notre démocratie et à l’état de droit regrettent-ils. Aussi, d’autres violations flagrantes de la loi électorale sont dénoncées par la population dans son écrasante majorité notamment l’auto-proclamation de certains militants du RPM comme présidents des bureaux de vote à Bellafarandi et la désignation d’assesseurs dont les noms ne figurent pas sur la décision du Préfet portant nomination des présidents et des assesseurs du cercle indiquent les leaders de l’alliance. A ce niveau des poursuites ont été engagées contre ces personnes auprès du procureur de Tombouctou précisent-ils. Ajoutant que des détenteurs de bulletins non utilisés sont aussi poursuivis au tribunal de céans.
En tout cas, pour la paix et la stabilité dans la cité des 333 saints, l’état et la justice se doivent de rétablir la vérité des urnes avant qu’il ne soit trop tard pour une situation déjà explosive au regard de la détermination de la population qui réclame justice.
R. Diakité