Elections communales à Bamako : •Manque de matériels un peu partout • Faible affluence • Des problèmes d’identifications des bureaux de vote

Hier, dimanche 20 novembre 2016, l’élection des conseillers communaux s’est tenue à Bamako.

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Hier, dimanche 20 novembre 2016, l’élection des conseillers communaux s’est tenue à Bamako. L’affluence, l’atmosphère varient d’une  commune à une autre. Si dans une grande partie des régions nord du Mali, il n’y a pas eu d’élection pour des raisons d’insécurité, à Bamako et dans les communes à proximité de Bamako, les électeurs se sont rendus aux urnes. Tout de même, un constat général se dégage : dans les centres électoraux que notre équipe de reportage a sillonnés, il y avait un manque de matériels presque partout. On notait aussi,  entre autres, l’absence de la loi électorale, des feuilles de dépouillement, des fiches de remplissage et bien d’autres. L’affluence était morose dans les bureaux de vote jusqu’à midi, mais elle s’est considérablement améliorer dans l’après midi où des rangs étaient perceptibles devant certains bureaux de vote. En outre, plusieurs électeurs étaient confrontés à l’identification de leurs bureaux de vote.

Kalabancoro

Des sérieux problèmes pour identifier les bureaux de vote

Lors de notre deuxième passage à 15heures au centre de vote Mamadou Kounta de Kalabancoro, une commune à proximité de Bamako dans le cercle de Kati (région de Koulikoro), l’affluence était perceptible contrairement au matin.  Le président du bureau N°22, Adama Cissouma a déploré le manque de certains matériels électoraux dont la feuille de dépouillement. Il existe 32 bureaux de vote dans ce centre et chaque bureau comptent 480 électeurs au maximum. Les agents de sécurité étaient perceptibles y compris les observateurs de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), les délégués et les assesseurs. Rencontré tout souriant, le médecin Edmond Dembélé qui venait d’accomplir son devoir civique s’est prêté à nos questions. « La démocratie, c’est le vote. Il est bien de faire tout pour que les autres ne décident pas à sa place», a souligné Edmond Dembélé. Selon le délégué de la CENI, Mohamed Keïta, il y a 174 bureaux de vote pour 81 777 électeurs dans l’ensemble de la commune de Kalabancoro. Après ce centre,  nous avons mis le cap sur le centre de vote de Kalabancoro Adeken. Ici, il y avait 18 bureaux de vote en raison de 477 électeurs par bureau. Le président du bureau de vote N°15, Békaye Guindo se réjouissait de l’affluence qui régnait à cette heure. Par contre, il a déploré l’affluence timide qui prévalait dans la matinée. Le délégué de la CENI, Aïssata Coulibaly veillait au grain. Elle nous a signalé le manque de certains matériels qui a été résolu. A l’école publique de Kalabancoura dans la commune V du district de Bamako, nous avons été accueillis par le coordinateur du centre, Diakaridia Samaké. « Il y a 75 bureaux de vote dans mon centre. L’atmosphère est bonne car la police et la gendarmerie sont là. L’affluence n’est pas grande que ça», a précisé Diakaridia Samaké. Au centre de vote Base de Sénou dans la commune VI du district de Bamako, le président d’un bureau de vote, Adama Diallo nous informe du manque de matériel électoral comme la loi électorale et bien d’autres matériels électoraux. A quelques minutes de la fermeture des bureaux de vote, l’argent pour le paiement des agents électoraux n’étaient pas encore disponible dans ce centre. Partout où nous sommes passés, les électeurs, surtout des femmes, avaient des sérieux problèmes à identifier leurs bureaux de vote. Les délégués de la Délégations générale aux élections (DGE) qui étaient présentes sur les lieux pour juguler ce problème, s’activaient mais avec peu de succès.

Aguibou Sogodogo

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Commune V

Peu d’affluence dans les bureaux de vote

En Commune V du district de Bamako, on notait le manque d’affluence des électeurs à ces élections de proximités. C’est le constat fait dans la plupart des centres de vote  de la commune.

«On a souhaité un vote massif lors de ces élections. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. L’affluence, la bousculade des électeurs devant les bureaux de vote ne se voit pas. C’est regrettable pour une élection de proximité  et inquiétant pour notre démocratie. Dans mon centre, il y a 25 partis ou regroupements de partis politiques qui sont en compétition. C’est trop quand même. Mais en voyant l’affluence, c’est regrettable. C’est seulement le point sombre à mon niveau. Sinon, les présidents, assesseurs, délégués de mes 75 bureaux de vote ont répondu présents à 8h», indique le coordinateur du bureau de centre de vote de Kalabancoura, Diakaridia Samaké. Même constat dans les  centres de Saint Joseph de Kalabancoura  et celui du quartier Mali. «A mon niveau, il y a 15 bureaux de vote. L’affluence est moyenne d’abord. On espère que ça va s’améliorer au fur et à mesure. A part le bureau n°12 où le président et ses assesseurs ne sont pas venus, il n’y a pas eu d’autres problèmes ici», explique Babouyé Tabouré, coordinateur du centre de vote de Saint Joseph. Et Dramane Camara, coordinateur du centre vote de Quartier Mali avec 17 bureaux de votes, d’ajouter : «Au début, l’affluence était timide. On commence à avoir du monde. On espère que cela va continuer. Je déplore l’arrivée tardive des matériels électoraux à mon niveau pour qu’ils soient mis à temps dans les différents bureaux de vote. Je déplore le manque de communication autour du choix des assesseurs. Cela a été un véritable casse-tête ici».

Hadama B. Fofana

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Commune III et IV

Des couacs et peu d’affluence

 L’impréparation, l’absence des organisations de la société civile chargées de la surveillance de ces  élections, ont été entre autres constats en Commune III et IV.

Les élections communales en commune III et commune IV se sont déroulés dans le calme. Les forces de l’ordre ont pleinement joué leur rôle. A Dravela, il y a 4089 électeurs repartis entre 9 bureaux de vote. Les électeurs avaient presque du mal à franchir la porte à  cause des fouilles par les forces de l’ordre. On  notait aussi l’absence des agents de la DGE pour aider les électeurs dans la recherche de leurs bureaux. Au groupe scolaire de Hamdallaye marché, l’un des plus gros centre de Bamako, selon le chef du centre M. Kanouté,  il n’y a eu pratiquement pas de problèmes quand à l’identification des bureaux par les électeurs. Selon le chef de centre, il a pris le devant en convoquant  tous les chefs de bureaux pour l’affichage des listes un jour avant les élections. Une réunion avec les chefs de bureaux leur a permis d’éviter certains problèmes Mais le seul problème auquel ils sont confrontés reste le mode de paiement des présidents des bureaux. Selon Kanouté, les autorités en charge des élections ont indiqué que les paiements se feront par Orange Money et Moody cash, et cela pose problème, car malheureusement tout le monde n’utilise ses moyens de transfert d’argent. Au constat, selon lui, certains présidents choisis ont brillé par leur absence et ont été remplacés. Pourtant ceux-ci ont leurs noms et leurs numéros de téléphone retenus et tout le monde n’est pas inscrit à Orange Money et  Moody cash. Comment faire pour payer ceux qui les ont remplacés après le vote ?, s’est-il interrogé. Au centre Niomi C, en commune III,  il y a 13 bureaux de votes pour le Badialan III et 4 bureaux de votes pour Kodabougou. Dans ces deux centres, il y a eu une difficulté monstre pour que les électeurs retrouvent leurs bureaux. Aux groupes scolaires de N’Tominkorobougou, il y a une affluence, mais peu de matériels pour diriger les électeurs. Les forces de l’ordre ici ont bien tenu leur boulot sans anicroche avec les électeurs. Selon la représentante de la CENI, il devrait avoir plus de machines pour amoindrir le problème d’identification des bureaux par les électeurs. Ici, selon le chef du bureau N° 13, Flaban Doumbia, les bureaux ont ouvert 9 h.

Fakara Faïnké

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Commune VI

Manque de documents et de matériels de vote et achat des voix

En Commune VI de Bamako, les élections communales se sont déroulées dans des conditions mauvaises, surtout dans les centres de l’école fondamentale de Sokorodji, de Magnanbougou, de Sokatra et  de Banankabougou. Les bureaux de vote de certains centres étaient tous confrontés à des manques de documents et de matériels pouvant permettre la bonne tenue de ces élections de proximité. A cela s’ajoute le comportement peu correct des partis politiques et des électeurs qui ont monnayé leurs voix.

Ces différents centres étaient en manque de documents et matériels tels que le décret portant loi électorale, la décision de fixation des bureaux de vote, les fiches de dépouillements, les kits pour les délégués de la CENI, les cachets et les scellés pour la fermeture des urnes et lampes. Au centre de Sokorodji, dans l’après midi déjà aucun bureau de vote n’avait pris connaissance avec le décret portant la loi électorale. On constate que dans les bureaux 6 et 7, les urnes n’étaient pas scellées. C’est à partir de 15 heures qu’ils ont pu trouver une solution. Le coordinateur du centre de Sokorodji  M. Kané nous a fait savoir que le matériel électoral est arrivé tardivement, précisément aux environs de 7 heures du matin. Selon lui, il manquait certains outils et documents pour les bureaux de vote tels que le décret portant la loi électorale, la décision de fixation des bureaux de vote, des cachets et scellés. « Je viens de distribuer ces derniers jets », nous signale le coordinateur du centre. Même situation au centre de Banankabougou avec ses 38 bureaux de vote. Ici, le coordinateur du centre, Tahirou Traoré nous a confirmé que le décret portant la loi électorale n’était pas encore arrivé à leur niveau. Même son de cloche au centre de Magnanbougou qui est composé de 36 bureaux de vote. Aux dires du coordinateur Ibrahim Coulibaly, certains bureaux du centre étaient également confrontés à des problèmes de documents et de matériels qui sont entre autres l’isoloir, l’encre etc. Aussi, dans certains bureaux du centre Sekotra il n’y avait pas de fiches de dépouillements.

Ces quatre centres ne sont pas munis de lampes pour éclairer les bureaux de votes lors des dépouillements. A ces  manques de documents et matériels au niveau de la commune VI,  on constate que des partis politiques s’adonnaient au trafic d’influence, à l’achat des voix. Ainsi des électeurs monnayaient leurs bulletins de vote contre 2000 FCFA, 3000 FCFA, 5000 FCFA…

Ousmane Baba Dramé      

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Centre de sokorodji kôkô en commune VI de Bamako

Une faible affluence

Au centre de vote Sokorodji Kôkô, des sotramas sont garés un peu partout à l’attente des électeurs pour les ramener à leurs domiciles. Ce déplacement est assuré par des parties politiques qui sont déterminés à faire sortir coûte que coûte les électeurs pour voter en leur faveur.

Dans ce centre nous avons approchés Faraban Soumaoro, coordinateur du centre de vote de Sokorodji Kôkô qui explique : « Tout les moyens logistiques étaient centré au Gouvernorat, nous avons reçus tous les matériels nécessaires depuis 06heures du matin. C’est un véhicule qui est chargé d’acheminer les matérielles pour 30 centre de bureaux. Jusque là, nous n’avons rencontré de problèmes, on a 8 bureaux de vote dans lesquels il y’a 500 électeurs pour chaque bureaux. Tous les assesseurs et les délégués de partis sont présentes dans les différents bureaux » Au groupe scolaire de Magnambougou, une équipe est présente dans la cour pour aider les électeurs à identifier rapidement leurs bureaux de vote. Aux dires du président du bureau numéro 05, Abdramane Tangara, l’affluence est très faible. Selon quelques observateurs politiques sur les lieux de vote, ils expliquent que les électeurs attendent les dernières minutes pour venir voter pour leurs candidats. Rappelons que partout où nous sommes passés, les forces de l’ordre étaient présentes pour assurer le bon déroulement des votes.

Sidiki Adama Dembélé

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2 COMMENTAIRES

  1. Un peuple qui n’a pas confiance à ses politiciens est une société qui est appelée à disparaitre. Nous maliens doivent faire des efforts considérables pour venir en aide à notre pays en voie de disparition. Le comportement politiques des politiciens doit rimer avec la confiance du peuple malien, cela est indispensable pour le bonheur de ce peuple.

  2. Les maliens ont démissionné de la politique qui selon eux est égale à mensonge, vols, tricherie, corruption et tant qu’un peuple est à ce niveau il ne participe jamais aux échéances électorales qui sont des évènements indispensables à l’évolution normale d’une société. Chacun doit accomplir son devoir de citoyen correctement sans se faire prier, c’est cela la démocratie. Donc, il faut que les politiciens changent de fusil d’épaule afin que le citoyen lambda sache accomplir son devoir de citoyen avec confiance et détermination.

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