Laissez-moi vous proposer quelques morceaux choisis de l’interview de Monseigneur Lézoutié dans le journal Notre Voie du vendredi 2 août dernier.
Question : Vous avez déclaré qu’Alassane Ouattara avait gagné les élections présidentielles de 2010 face à Laurent Gbagbo. Pouvez-vous assumer ce que vous avez dit ?
Réponse : (…) Je voudrais rectifier ce que vous avez dit. Ce n’est pas moi qui ai dit qu’il avait gagné les élections. Vous avez les institutions que le gouvernement a mises en place. C’est-à-dire la CEI qui a dit que M. Ouattara a gagné les élections. Ce n’est pas moi qui l’ai dit. Vous avez fait venir la certification de l’ONU qui a dit que M. Ouattara a gagné les élections. Vous avez fait venir aussi le panel africain qui a dit qu’il a gagné…. J’ai dit ce que ceux qui étaient les arbitres ont dit.
Question : Et pourtant le Conseil constitutionnel avait déclaré Laurent Gbagbo comme vainqueur de ces élections.
Réponse : Bon, je ne voudrais pas revenir là-dessus. Je me suis dit que si le Conseil constitutionnel suffisait, je ne voyais pas la nécessité de la certification que les Ivoiriens sont allés chercher. Donc il faut aussi écouter les arbitres. Il y a eu des élections au Burkina Faso et au Mali et il n’y a pas eu de certification de l’ONU.
Après ces mots de l’évêque au journaliste Emile Kian, un autre journaliste, Armand Bohui, prend sa plume pour les commenter dans ce que l’on appelle un encadré dans notre jargon. Il écrit donc ceci. « Pour Mgr Lézoutié, en effet, seule la CEI est une institution mise en place par le gouvernement. Il refuse même de considérer que le Conseil constitutionnel constitue, lui aussi, une institution. Et pourtant, c’est le Conseil constitutionnel qui, conformément à la constitution, est habilité à proclamer les résultats de la présidentielle. « Si le Conseil constitutionnel suffisait, je ne voyais pas la nécessité de la certification que les Ivoiriens sont allés chercher », dit-il. Comme si la prétendue « certification » était une norme de droit international supérieure à la constitution de Côte d’Ivoire. »
Avant son départ définitif de notre pays, nous avions reçu l’ancien Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, M. Yong Jin Choi, à Fraternité Matin. Il nous a raconté que lorsqu’il avait rencontré Laurent Gbagbo pour la dernière fois, et qu’il lui avait dit qu’il avait perdu l’élection présidentielle, ce dernier lui avait répondu : « je le sais, mais je vais utiliser le Conseil constitutionnel. » Laurent Gbagbo savait qu’il avait perdu. Ses partisans le savaient aussi, et le savent toujours. Mais ils croyaient tous que l’ami Paul Yao-Ndré, dit Pablo, l’ancien président du Conseil constitutionnel, pourrait leur permettre de se maintenir au pouvoir malgré la volonté de la majorité des Ivoiriens, simplement parce que la constitution dit que c’est le Conseil constitutionnel qui proclame les résultats de l’élection présidentielle. Ils pensaient que la volonté de l’ami Pablo pouvait se substituer à celle du peuple ivoirien. Ils omettent volontairement de dire pourquoi nous avions demandé une certification de l’ONU, et de dire aussi que Pablo avait largement outrepassé les pouvoirs que lui donnait la constitution, qui ne l’autorisait en aucune façon à gommer les voix d’une région pour inverser les résultats. Et les partisans de Laurent Gbagbo sont restés arcboutés sur le dernier « Kata » qu’ils avaient préparé, à savoir la décision de l’ami Pablo. Ça n’a pas marché, et ils ne l’ont jamais digéré. Mais c’est ce qui leur reste comme argument pour se justifier auprès d’eux-mêmes et auprès de leurs partisans. « Vous voyez, lisez vous-même. La constitution dit clairement que c’est la Conseil constitutionnel qui doit proclamer le résultat de l’élection. C’est ce que Pablo a fait. Mais comme ces gens-là ne sont pas des démocrates, ils sont passés outre notre constitution et ont envoyé la guerre. » Quand on répète inlassablement cela aux analphabètes et demis-lettrés qui constituent le gros des troupes du FPI, c’est sûr que ça marchera à tous les coups. Quand on y ajoute des arguments du genre « tout ça c’est pour que les étrangers viennent nous tuer et prendre nos terres » ; et quand on rappelle tous les jours les tueries de Nahébly, dont nous n’avons pas encore tous les contours, lorsque l’on met cela à la « une » des journaux bleus tous les jours que Dieu fait, on fabrique une race de gens haineux, prêts à bouffer du Alassane Ouattara et tout ce qui lui ressemble au petit déjeuner. Et c’est ainsi que nous sommes tranquillement en train de préparer notre prochaine guerre. Je vous donnerai demain mon point de vue sur cette question de nationalité qui risque elle aussi d’alimenter la machine à fabriquer les guerres.
Venance Konan
M. Konan, comme vous ne voyez rien (i(l) voi (t) rien, le peuple restera toujours barbare. Désolé
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