Les autorités maliennes ont enfin rendu public un calendrier électoral définitif mettant fin à la transition déclenchée après la chute du régime d’IBK. Il reste à l’Etat de trouver les moyens financiers et humains pour l’organisation de ces scrutins importants pour le processus démocratique. Il s’agit de revenir à l’ordre constitutionnel normal avec l’élection d’un président de la République à l’issue d’un vote dont la transparence est exigée par les partenaires du Mali.
L’annonce du calendrier électoral a été faite par le porte-parole du gouvernement, Mohamed Salia Touré. Le plus difficile sera de trouver de l’argent pour la présidentielle et les législatives, deux scrutins couplés. On estime que le coût de ces deux joutes électorales s’élève à plus de 98 milliards de FCFA. Les premiers tours de la présidentielle et des législatives auront lieu le 27 février 2022, et d’éventuels seconds tours respectivement les 13 et 20 mars.
En une dizaine de mois, le gouvernement doit organiser ces importants scrutins avec certainement l’aide des pays partenaires. C’est à la demande de l’un de ces pays, les Etats-Unis, que les autorités maliennes ont annoncé les dates des différentes élections. Lors d’une rencontre avec les représentations diplomatiques à Bamako, plusieurs pays amis avaient annoncé leur volonté d’apporter un soutien considérable pour la bonne réussite des élections générales.
Mais les diplomates n’avaient aucune assurance sur le calendrier électoral provisoire qui leur avait été soumis. L’actuel calendrier prévoit d’organiser également le référendum constitutionnel le 31 octobre 2021. Quant aux élections communales et celles des conseillers régionaux, de cercle et du District, elles se tiendront le 26 décembre 2021. Ces élections sont censées se tenir sur l’ensemble du territoire national alors que le Mali n’a pas encore le contrôle de plusieurs localités du pays.
Les régions de Mopti et Ségou sont toujours sillonnées par des groupes terroristes qui déploient leur réseau dans les villages. Les écoles où se tiennent les votes sont fermées dans la plupart des localités à cause des groupes islamistes hostiles à l’école moderne et aux représentants de l’Etat. Les sous-préfets et les préfets dans certains cas ont ainsi plié bagages pour leur sécurité.
Dans le nord du pays, on est encore loin de la paix entre le gouvernement et les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger. Cet accord qui doit être révisé n’est pas en mesure d’apporter une paix définitive au Mali. Par ailleurs, les groupes islamistes influents comme l’Etat islamique et Al Qaeda au Maghreb islamique sont très actifs, menant régulièrement des attaques sanglantes contre les forces maliennes et internationales déployées dans la zone.
Même le sud du pays connait des remous à cause des groupes islamistes qui tentent de s’implanter dans les régions de Sikasso, Koulikoro et Kayes. Depuis plusieurs semaines, des attaques sanglantes sont portées contre les postes de sécurité de la région de Sikasso. Plusieurs écoles sont fermées dans les localités de la région proches du Burkina Faso. La situation sécuritaire s’est également dégradée dans la région de Koulikoro, notamment les cercles de Nara et de Banamba.
Oumar KONATE