Elections 2012 / La CENI veut rassurer

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Le 11 octobre 2011, au moment où la Cour suprême du Mali était en train de statuer sur la requête en annulation de la CENI, déposée par les partis politiques de l’Opposition, Mamadou Diamoutani, nouveau Président de la CENI et les membres de sa structure rencontraient la société civile et un certain nombre de partis politiques au Gouvernorat du District de Bamako. Mise en place dans des conditions tumultueuse, la CENI a besoin de rassurer. La rencontre d’hier s’inscrivait dans cet objectif. Mais rattrapé par la contestation de la mise en place de la CENI, Mamadou Diamoutani a été très habile à esquiver certaines questions.

« Nous membres de la CENI, pouvons vous rassurer de notre indépendance et de notre attachement au respect de la loi électorale », a déclaré Mamadou Diamoutani, Président de la CENI. Avant d’ajouter que conformément à l’article 14 de la loi électorale, la CENI sera partout où sa supervision aidera à crédibiliser le processus électoral. « Au niveau du siège, nous comptons installer un système de centralisation informatisé des résultats afin de pouvoir nous prononcer en temps réel sur la proclamation provisoire des résultats par le ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales », a-t-il ajouté.

Après les assurances de Mamadou Diamoutani, la salle pratiquement à moitié vide, devait réagir. Amadou Soulalé du parti FAMA fut le premier à prendre la parole. Comme à son habitude, il n’avait pratiquement rien à dire qu’à féliciter les différents membres de la CENI.

Abias de l’église protestante a souhaité que la CENI soit expliquée à la population à la base. Adama Diakité, sans trop d’insistance, est revenu sur les difficultés constatées dans la mise en place de la CENI, avant de chercher à savoir si la structure prenait ses décisions sur la base d’un vote. Selon lui, la réponse à cette question est très importante parce qu’il estime que la composition de la CENI est très déséquilibrée au profit des partis politiques de la majorité. Lassana Doumbia, Président du parti MORENA n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Après avoir fait un bref historique de l’avènement de la CENI dans le paysage politique malien, il a estimé que celle qui vient d’être mise en place est vide de contenu. Selon lui, en plus de l’absence de l’opposition, la société civile qui se plaisait dans un rôle d’arbitre est désormais devenue acteur en acceptant la présidence de l’institution. Salia Samaké du MPR, dans le rôle d’avocat, a rapidement demandé une motion qui lui a été accordée par le président qui attendait que quelqu’un vole à son secours en ce moment précis. « Il faut qu’on recadre les débats.

Les péripéties dans la mise en place de la CENI doivent être portées devant l’administration où devant la justice malienne au stade où nous sommes. Si on ouvre ce débat ici, nous n’allons pas terminer aujourd’hui », a déclaré Salia Samaké. Pour sa part, Mme Diallo Salimata s’est refusée à féliciter les membres de la CENI. Elle les a exhortés à donner un contenu à leur indépendance. « C’est cela qui va nous permettre de vous féliciter à la fin de votre mission », a-t-elle déclaré. Mais, elle les a avertis que les élections de 2012, malgré la sérénité des Maliens, ne seront pas faciles. Pour rassurer les uns et les autres, Mamadou Diamoutani a indiqué que le chronogramme de la CENI sera fixé en fonction de celui du ministère de l’administration territoriale. Il a aussi estimé que la CENI, garante de la crédibilité des élections, n’est pas une coquille vide, encore moins un lieu où on vient pour s’enrichir.           

Assane Koné

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