Le gouvernement du Mali tient vaille que vaille au respect du calendrier électoral au mois juillet prochain. Cette détermination des autorités d’organiser des élections libres et transparentes, demeure aussi celle de la grande majorité des acteurs politiques et des structures impliquées dans l’organisation et la supervision du processus électoral. Cependant, les avis divergent sur la possibilité d’organiser des élections crédibles le 7 juillet 2013, date indiquée par le gouvernement. Ainsi, au moment où certains politiciens de la 25ème heure chantent comme des perroquets la nécessité d’organiser des élections à cette date, sans se soucier des conséquences d’une élection bâclée, le MPR du Dr Choguel Kokala Maiga, fidèle à sa tradition de dire ce qu’il pense, en toute circonstance dans l’intérêt du pays, propose la période d’octobre à décembre 2013 pour éviter tout conflit pos-électoral. Pour preuve, la lecture de la déclaration.
Déclaration du mouvement patriotique pour le renouveau sur le calendrier électoral propose par le gouvernement.
Le gouvernement du Mali a rencontré les partis politiques le 29 mars 2013 au gouvernorat du district de Bamako pour faire le point de l’état d’avancement des préparatifs du processus électoral.
Le gouvernement prévoit d’organiser le premier tour de l’élection présidentielle le 07 juillet 2013.
Le MPR prend acte de cette décision. Cependant elle soulève des réserves qui méritent d’être signalées. Ces réserves portent essentiellement sur :
- 1. Le fichier électoral
Le fichier adopté est issu du RAVEC, or en 2012, une commission technique composée de représentants de Partis Politiques et de l’Administration avait confirmé à l’impossibilité d’exploiter les données du RAVEC pour élaborer un fichier électoral. De 2012 à nos jours, le MPR n’est pas informé des travaux d’amélioration entrepris dans ce sens sur ce produit.
- 2. La révision exceptionnelle des listes
A 3 mois de juillet 2013, le MPR s’interroge sur la possibilité d’organiser une révision exceptionnelle des listes et la prise en compte des modifications qui y seront opérées par la Délégation Générale aux Elections ?
- 3. La situation sécuritaire
Le niveau sécuritaire dans les régions nord du pays est-il optimum pour la tenue d’élections sur toute l’étendue du territoire national ?
- Les refugiés et le retour des déplacés :
L’organisation du vote dans les camps des réfugiés est-elle possible compte tenu de leur statut sur les territoires étrangers ? Si non, quelle sera la solution de rechange ?
- 5. L’allocution budgétaire CENI /DGE
Le MPR s’inquiète de la mobilisation des ressources pour l’organisation des élections, puisqu’à ce jour, la CENI et DGE attendent la notification de leur budget.
- 6. La période
Enfin, le mois de juillet n’est pas propice, elle coïncide cette année avec le Ramadan et la saison des pluies, ce qui peut influer négativement sur le taux de participation. La période d’octobre à décembre 2013 nous semble la mieux indiquée.
Le MPR est conscient de la nécessité de doter rapidement le pays d’institutions légitimes qui seront mises en place à l’issue des élections démocratiques. Cependant les résultats de ces scrutins ne doivent pas souffrir de contestations post électorale majeures au risque de replonger le pays dans le chaos.
Tout en l’assurant de son plein soutien, le MPR invite le gouvernement à une analyse lucide de la situation pour prendre les décisions utiles afin de donner aux futures élections un caractère transparent, crédible et incontestable.
B.COULIBALY