Les nouvelles qui nous parviennent de la ruche de Bamako Coura, siège national du parti de l’abeille ne sont pas bonnes pour le porte drapeau de l’Adéma à l’élection présidentielle de juillet 2013. A preuve, le choix porté sur Dramane Dembélé, un ingénieur de 46 ans, par la commission de bons offices, divise les héritiers de Alpha Oumar Konaré. L’histoire de la division se répète à l’ADEMA comme en 2002, comme en 2007, lors des élections présidentielles. Tout est clair. Soumeylou Boubèye Maiga, militant de première heure et cadre influent des abeilles, plusieurs fois ministre a rendu sa démission la semaine dernière (le 24 avril) au Comité Exécutif de l’ADEMA. Il ne soutient pas le candidat de porte drapeau du parti. Cela est un problème grave qui prouve que les cœurs ne battent plus à l’unisson dans la ruche.
Ça chauffe ! Les leaders politiques au Mali carburent de jour comme de nuit dans la perspective de l’élection présidentielle du mois juillet 2013. Ainsi, le 10 avril dernier, l’Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA), ancien parti au pouvoir (1992-2002) a désigné son porte-drapeau : Dramane Dembélé, Ingénieur des mines âgé seulement de 46 ans a été préféré aux 18 autres candidats par la Commission de bons offices. Il fallu attendre deux petites semaines pour qu’on apporte la contradiction à la panoplie de discours dits rassembleurs au cours de la Conférence du parti ADEMA tenue le 14 avril dernier au Centre International de Conférences de Bamako(C.I.C.B).
En effet, Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense et des Affaires Etrangères, membre fondateur du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice a rendu le tablier au Comité Exécutif le 24 avril dernier. Une décision qui n’est pas du tout étonnante dans la mesure où la désignation du porte drapeau du parti à l’élection présidentielle a suscité en ce mois d’avril beaucoup d’encre et de salive.
Dans une de nos livraisons, nous avions posé la question de savoir si les ténors du parti allaient soutenir Dramane Dembélé après la tenue de la Conférence nationale du 14 avril Avec une idéologie politique, aujourd’hui très répandue au Mali : le changement, mais , il n’est pas très sûr que tous les vieux cadres du parti puissent faire confiance à quelqu’un de moins 50 ans et qui n’ignore pas avoir en face de lui des hommes et des femmes plus valeureux avec des carnets d’adresse bien fournis.
Au chapitre des indiscrétions qui nous parvenaient des coulisses du CICB, pendant que se tenait la Conférence Nationale du 14 avril, l’on pouvait étudier et analyser les inquiétudes des uns et des autres derrière ce qu’on a appelé des discours rassembleurs de Me Kassoum TAPO et Ibrahima N’DIAYE. Dans le même article, au regard des inquiétudes et de quelques indiscrétions, nous avions prédit le début de la fin de l’ADEMA. Accordez- nous toutefois le bénéfice d’être allé plus loin. Cependant, sans faire le prophète de Cassandre.
Le parti de l’Abeille habitué aux grandes divisions lors des grandes occasions, risque en tout cas de perdre tout le miel si les cœurs des militants du parti ne battent pas à l’unisson. C’est peut être les conséquences fâcheuses de la stratégie Konaré qui se retourne aujourd’hui contre l’ADEMA. C’est-à-dire la politique de diviser pour mieux régner. Pour preuve, les partis MIRIA du Professeur Mohamed Lamine Traoré, URD de l’ancien ministre Soumaila Cissé et le RPM de l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keita sont tous issus de l’ADEMA.
Dans la ruche, on bourdonne et ce n’est pas encore la fête au village pour l’ingénieur Dembélé et ses partisans qui doivent user de tous les astuces politiques pour ramener leurs rivaux à de meilleurs sentiments. Que fait Alpha Oumar Konaré, l’ancien Président de la République lequel a toujours clamé haut et fort comme il a le secret qu’il souhaiterait que son successeur arborât le maillot de sa famille politique ? Mais ALPHA en bon footballeur a su dribbler tout le monde.
La candidature probable de Soumeylou Boubèye Maïga à l’élection présidentielle de juillet 2013 comme en 2007 est une preuve que le parti s’affaiblisse et que Boubèye étant un cadre influent du parti s’il pouvait être un soutien considérable est devenu aujourd’hui une menace pour le parti de l’abeille. Dramane Dembélé a peu de chance pour occuper le fauteuil de premier Magistrat de la République. Qui est cet homme lequel se fait pourfendeur du candidat des abeilles ?
Soumeylou Boubèye Maïga né le 8 juin 1954 à Gao, est un homme politique qui
a fait des études de journalisme au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar au Sénégal, ainsi qu’en France où il obtient un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de diplomatie et administration des organisations internationales en 1987 à l’université de Paris-Sud et un diplôme de relations économiques internationales à l’Institut d’administration de Paris. Il exerce le métier de journaliste d’abord à L’Essor, quotidien d’État, puis au journal Sunjata.
Militant au sein du Parti malien du travail, il a été l’un des principaux artisans de la chute du régime de Moussa Traoré en 1991. Il entre au cabinet d’Amadou Toumani Touré, alors président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), en qualité de conseiller spécial d’avril 1991 à juin 1992.
Vice-président et membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ), il devient en 1992 chef de cabinet du président de la République Alpha Oumar Konaré.
En janvier 1993, il devient Directeur de la SE (Sécurité d’État) avant d’être nommé deux fois ministres.
Moussa Welé DIALLO