Face au flagrant délit qui a caractérisé les élections de la chambre d’agriculture de la CVI, le tribunal administratif de Bamako a décidé de les annuler lors de son jugement n° 456 du 10 novembre 2015. Et pour marquer la gravité des faits qui frise l’absurde, le tribunal a délibéré avec comme mention spéciale la suspension immédiate du bureau exécutif imposé sur fond de fraude électorale. « Les voies de recours se sont pas suspensives de la décision du tribunal Administratif », ressort dans la grosse du tribunal Administratif.
Du coup, pour pouvoir jouir des droits qui lui ont été octroyés par le jugement du 10 novembre 2015, René Alphonse a, dans une lettre en date du 12 novembre 2015, notifié la décision des juges au Gouverneur du District de Bamako afin qu’il prenne les mesures qui s’en imposent.
Par ailleurs, le procès verbal du constat d’huissier fait par l’Etude de Maitre Abdoul Karim Traoré démontre à quel point les résultats de l’élection du bureau de la section élevage de la commune VI ont été tripatouillés. Pourtant la victime n’est personne d’autre qu’un responsable de longue date de l’association des producteurs de lait au Mali.
A la requête de monsieur Alphonse, qui s’était porté candidat à l’élection de la chambre locale d’agriculture de la Commune VI du District de Bamako, filière élevage, l’huissier a enquêté la plainte relative à l’irrégularité de l’élection tenue à la date du 15 Octobre 2015 dans les locaux de OLYMPAFRICA sis à Banankabougou en Commune VI.
Le plaignant reproche également à ses adversaires le fait « que les forces de l’ordre (la police) chargées d’assurer la sécurité des opérations de vote ont influencé et refoulé du bureau de vote certains électeurs après leur avoir demandé pour quelle liste ils vont voter, toute chose, contraire au principe du vote ».
En effet, sur les lieux du vote, René Alphonse a constaté que Sandjiba Koumaré, président des éleveurs de Banankabougou, et Amidou Djimdé, chef adjoint du Galbal des petits ruminants de Niamana, ont été empêchés de voter par un inspecteur de police. Pire que ça, la fermeture des bureaux de vote était prévue pour 18 heures conformément aux textes régissant ladite élection, mais la surprise du plaignant a été de constater la fermeture et l’arrêt des opérations de vote à 15 heures 15 minutes, une situation qui a empêché un grand nombre d’électeurs à accomplir leur droit de vote.
Alerté par le plaignant, l’huissier de justice s’est rendu au lieu du vote où il a pu constater une foule nombreuse formant un long rang devant le bureau de vote. Après avoir procédé à l’audition d’électeurs qui n’ont pas put voter, l’huissier a entendu des révélations gênantes.
Interrogé par l’huissier, Amidou Djimedé, chef adjoint du Galbal des petits ruminants de Niamana, a déclaré : « l’inspecteur de police m’a refoulé du bureau de vote ».
Un autre, Sandjiba Koumaré, président des éleveurs de Banankabougou et candidat, a affirmé : «Au moment où je m’apprêtais à accomplir mon droit de vote un inspecteur de police m’a refoulé du bureau de vote sans aucune explication ».
Face à la gravité des irrégularités, le tribunal a donc décidé d’annuler les résultats des opérations de désignation des délégués consulaires de la chambre d’agriculture en commune VI de Bamako le 15 Octobre 2015. Contrairement à la volonté des juges, Réné est aujourd’hui confronté à une sorte d’indifférente complice du gouverneur. Le jugement du tribunal Administratif précise qu’aucun appel à une juridiction supérieure ne peut entraver l’exécution de sa décision.
La rédaction